Entre parenthèses Les hommes préfèrent les blondes * De Colette KHALAF

Ça a toujours été ainsi. Depuis des lustres, la brunette mène un combat acharné contre la blonde. « Tout le monde répète en chœur que les hommes préfèrent les blondes, qu’ils fondent pour une décolorée en moins d’une seconde », chante Lio, mais même si cette blondinette hante la plupart du temps les fantasmes masculins, il ne faut pas oublier que « les brunes ne comptent pas pour des prunes ». Dans leurs artères, c’est du sang chaud qui coule et leur tempérament est souvent explosif. Toutes les Marylin Monroe, les Brigitte Bardot et les Jane Mansfield n’avaient qu’à bien se tenir. Les Sophia Loren, Ava Gardner et autres Liz Taylor étaient là à l’affût pour marquer leur terrain. Et les cinéastes ont su jouer le jeu et profiter de ce duel sans fin qui a traversé les âges. Howard Hawks mettait déjà face à face en 1953, dans son Gentlemen Prefer Blondes, une Jane Russell flamboyante et une lumineuse Norman Jane, appelée la Monroe. Un dur combat qui laissa plus d’un perplexe. John Ford réitère la même année avec Mogambo. Pour conquérir Clark Gable, la glaciale Grace Kelly avait à faire à la volcanique Ava Gardner. La bataille faisait rage et chacun pouvait choisir son camp. La hache de guerre ne fut jamais déterrée et la guerre éclata au grand jour en 1971 dans Les Pétroleuses. Une petite « frenchie » du nom de Brigitte Bardot allait-elle voler la vedette à la Cardinale, venue directement d’Italie ? Deux initiales similaires : BB vs CC, l’une blonde et l’autre brunette. Si certaines méchantes langues prétendent que les unes (nous ne citerons pas lesquelles) ont de la cervelle, d’autres pas, les miracles capillaires et les métamorphoses opérées allaient démentir cette rumeur. Qu’en est-il de ces couleurs de jais qui se dissimulent bien derrière une fausse blondeur ? Elles aiment à se changer les tifs pour brouiller les cartes. Cameron Diaz, Gwyneth Paltrow et d’autres encore se métamorphosent au fil de la mode. Dans Closer de Mike Nichols, en 2004, la brune Nathalie Portman rivalisait avec une Julia Roberts étrangement blonde. Les dés étaient à nouveau jetés. Avec Vicky Cristina Barcelona, Woody Allen ravive cette guerre de plus de 100 ans. L’ardente Pénelope Cruz a en face d’elle la non moins pulpeuse Scarlett Johansson. Les jeux sont faits, rien ne va plus. *Un film de Howard Hawks.