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Actualités - CHRONOLOGIE

Pas de traces de mélamine dans le lait importé sur le marché libanais Nada MERHI

L’Association libanaise pour la protection du consommateur a publié un communiqué déplorant l’apathie des autorités concernées face à un dossier aussi dangereux que la mélamine. Elle annonce qu’elle a analysé huit marques de lait hautement consommé au Liban, qui se sont avérées non contaminées. Le scandale du lait frelaté en Chine, les rumeurs selon lesquelles plus de 380 tonnes de produits alimentaires en provenance de ce pays ont été introduits sur le marché libanais, la liste qui circule sur Internet se rapportant aux marques qui seraient contaminées… Autant de facteurs à l’origine d’une vive inquiétude. Une inquiétude justifiée, selon l’Association libanaise pour la protection du consommateur qui déplore l’apathie des autorités concernées. Dans un communiqué publié hier, l’association a relevé que « le chaos qui règne au Liban résulte de l’absence d’une solution radicale à un tel problème, en sus de l’inaction dans les cas d’empoisonnement au Akkar ». Relatant certains faits, l’Association pour la protection du consommateur rappelle que : – depuis octobre 2008, quelque 380 tonnes de lait en poudre en provenance de Chine ont été introduits sur le marché libanais ; – le ministère de l’Agriculture a interdit l’importation de ce lait ; – le ministère de l’Économie n’a pas annoncé qu’il avait retiré la marchandise du marché ni qu’il l’avait saisie en vue de l’analyser. Il s’est contenté d’annoncer qu’il avait analysé 54 produits qui se sont avérés non contaminés. – la mélamine a été trouvée dans plusieurs pays et plus récemment en Arabie saoudite. La majorité des gouvernements dans le monde ont pris des mesures pour protéger les consommateurs en saisissant la marchandise suspecte. Dans un souci de tranquilliser le consommateur libanais, l’Association pour la protection du consommateur a ainsi pris l’initiative d’analyser des échantillons de plusieurs marques de lait présentes sur le marché libanais, a noté le communiqué. « Faute de moyens, les analyses ont été limitées à huit produits uniquement, qui sont d’ailleurs les plus consommés », a-t-il précisé, assurant que ces marques sont saines. « Aucune trace de mélamine n’y a été trouvée. » Il s’agit de Tatra (Tchéquie), Dano (Danemark), Klio (Belgique), Nido (Pays-Bas), lait en poudre en provenance d’Argentine, Nevista (Chine), Smeds (Chine) et Lucky Cow (Chine). L’association précise par ailleurs que cet échantillon ne donne pas une idée générale des dangers que l’on pourrait courir. Il ne signifie pas non plus que les autres produits sont contaminés. Elle assure toutefois qu’elle analysera d’autres produits douteux, « dans le cadre de ses moyens ». Et d’appeler la direction de protection du consommateur à publier les résultats des analyses qu’elle mène pour tranquilliser le consommateur. Molécule utilisée dans l’industrie Mais qu’est-ce que la mélamine et pourquoi est-elle dangereuse ? La mélamine est une « molécule utilisée dans l’industrie, notamment dans la fabrication de la résine, des colles, des adhésifs et des plastiques, ainsi que dans la formulation de certains pesticides », explique le Dr Aziz Geahchan, toxicologue, expert analyste du gouvernement français au ministère de la Santé. À l’état naturel, on ne peut pas être exposé à cette substance. Elle existe toutefois « à l’état de traces dans les aliments qui sont en contact avec des emballages comportant de la mélamine ». La FDA et l’EMEA ont fixé respectivement à 0,65 et 0,5 mg/kg de poids corporel la dose journalière tolérable (DJT) de mélamine et les produits analogues, notamment l’acide cyanurique. Ce taux a été réduit à 0,2 mg/kg de poids corporel par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au cours d’une réunion qu’elle a organisée en début du mois de décembre à Ottawa au Canada. Ainsi, pour une personne pesant 50 kg, l’ingestion quotidienne de 10 mg de mélamine serait tolérée. Les experts réunis ont par ailleurs souligné que cette dose s’applique uniquement à la mélamine, la DJT applicable à l’acide cyanurique seul reste de 1,5 mg/kg de poids corporel. « Si cette DJT est dépassée, l’individu risque de présenter des signes d’intoxication, selon des études statistiques », estime le Dr Geahchan, soulignant que l’expérience sur les effets de la mélamine sur la santé est récente et date de 2007. « Nous ne disposons pas de données sur la toxicité à long terme de cette substance, souligne-t-il. Des expérimentations ont été menées sur des animaux, mais les premières observations sur l’homme ont eu lieu il y a un an et demi en Chine, puisqu’il s’agit d’une fraude alimentaire. » La mélamine est une molécule qui possède en fait plusieurs atomes d’azote. « Comme elle est accessible à un prix réduit, elle a été largement utilisée en Chine dans la fabrication du lait pour lui donner l’apparence d’un niveau élevé en protéines. » En ce qui concerne l’intoxication, « elle est essentiellement due à la précipitation de cette substance au niveau de la vessie, ce qui entraîne une insuffisance rénale avec toutes les complications qui s’ensuivent », conclut le Dr Geahchan.
L’Association libanaise pour la protection du consommateur a publié un communiqué déplorant l’apathie des autorités concernées face à un dossier aussi dangereux que la mélamine. Elle annonce qu’elle a analysé huit marques de lait hautement consommé au Liban, qui se sont avérées non contaminées.
Le scandale du lait frelaté en Chine, les rumeurs selon lesquelles plus...