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Actualités - OPINION

Tous martyrs

Quelle ne fut ma déception d’apprendre, en lisant dans les colonnes de L’Orient-Le Jour, que certains dirigeants ont « fleuri », les tombes des pères de l’indépendance. Je me souviens que ces cérémonies prenaient un caractère quand même plus sérieux par le passé. Il est évident que le fossé confessionnel et politique est plus que jamais présent. Les tombes sont fleuries par des députés ou dirigeants qui appartiennent actuellement au même bord que le grand disparu. Pourtant en 1943, tous ces grands hommes étaient libanais avant d’être partisans… Pourquoi la tombe de Riad el-Solh n’a-t-elle pas été fleurie ? Et si oui, pourquoi cela n’a-t-il pas été mentionné dans la presse ? Quelle ne fut ma surprise en apprenant que la tombe de Rafic Hariri elle aussi a été fleurie à cette occasion. Pourtant, et si je connais bien l’histoire du Liban comme je l’ai vécue et apprise sur les bancs d’école dans les gros livres, cheikh Rafic n’a jamais été emprisonné à Rachaya ; il n’a jamais vécu ce 22 novembre 1943, tout simplement parce qu’il n’était pas né ! Où êtes-vous, Nayla Moawad et Solange Gemayel, pour réclamer vous aussi des couronnes sur la tombe de vos maris respectifs ? Ne sont-ils pas morts, eux aussi, assassinés pour que vive le Liban ? Pourquoi faut-il que même nos morts/martyrs soient catégorisés ? Ne croyez-vous pas que tous les Libanais sans exception, et surtout tous ceux qui sont morts pour ce pays (de n’importe quel bord qu’ils soient), devraient être eux aussi commémorés ce jour-là ? Que représente encore le 22 novembre 1943 ? Combien de Libanais sont-ils concernés par cet événement ? Aux dires de mes enfants, nous nous rappelons l’existence du Liban et du drapeau libanais à trois occasions : le 22 novembre de chaque année, le 1er août (fête de l’Armée) et à l’enterrement ou la commémoration d’un de nos dirigeants (et il y en a beaucoup). Pourquoi ne pas rétablir le 6 mai de chaque année pour fleurir les tombes de tous les martyrs tombés pour que vive ce Liban meurtri, et non pas seulement ceux de 1914 ? De grâce, ne faites plus vos comptes aux dépens de nos morts ; ne nous tournez plus en ridicule ; agissez en libanais et non en « commerçants ». Cessons de prétendre à une liberté d’expression et à une démocratie. Nous sommes un pays féodal par excellence. Mais dommage, le citoyen libanais aveugle ne l’est pas ; il est tout simplement induit en erreur par des leaders qui ne le sont pas. Dommage, nous allons à la dérive. Fouad A. SALHA
Quelle ne fut ma déception d’apprendre, en lisant dans les colonnes de L’Orient-Le Jour, que certains dirigeants ont « fleuri », les tombes des pères de l’indépendance. Je me souviens que ces cérémonies prenaient un caractère quand même plus sérieux par le passé. Il est évident que le fossé confessionnel et politique est plus que jamais présent. Les tombes sont...