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Actualités - CHRONOLOGIE

Crise La Grèce paralysée par une grève générale marquée par de nouveaux heurts

Caramanlis multiplie les appels à l’unité nationale, l’opposition réclame des élections anticipées. Après une quatrième nuit de violences dans plusieurs villes, dont Athènes, Salonique, dans le Nord, et Patras, dans l’Ouest, de nouveaux heurts ont opposé hier manifestants et policiers à Athènes et à Salonique, la deuxième ville de Grèce. La crise a été déclenchée par la mort d’Alexis Grigoropoulos, 15 ans, tué par le tir d’un policier samedi dans la capitale. Les syndicats avaient convoqué une grève générale de 24 heures pour protester contre la politique d’austérité du gouvernement conservateur. La grève affectait les transports terrestre, aérien et maritime, ainsi que l’activité des banques, des administrations et des grandes entreprises du secteur public. Les syndicats avaient appelé à un rassemblement sur la place Syntagma, devant le Parlement grec, dans le centre d’Athènes. Des échauffourées liées à la mort de l’adolescent ont éclaté en marge de ce rassemblement de plusieurs milliers de personnes. Des groupes de jeunes s’en sont pris aux forces antiémeute, scandant « Assassins ». Les rues proches de l’École polytechnique, occupée depuis dimanche par des étudiants, étaient fermées à la circulation. À Salonique, des affrontements ont aussi eu lieu hier en marge d’une manifestation d’environ 2 000 personnes, selon une source policière. Des jeunes ont jeté des projectiles sur les forces de l’ordre, et la police a riposté au gaz lacrymogène. La police a arrêté 108 personnes depuis le début des affrontements, la plupart pour pillage. À Athènes, 41 personnes, dont 16 Grecs et 25 étrangers, ont été arrêtées dans la nuit lors d’escarmouches et de pillages aux abords de l’École polytechnique. À Salonique, plus de 80 magasins et 14 agences bancaires ont subi des dégâts, et huit personnes ont été arrêtées. Des sources judiciaires ont livré hier les premières conclusions des médecins légistes et des experts mandatés par la famille d’Alexis Grigoropoulos. Selon ces données, l’adolescent a été tué par le ricochet d’une balle tirée par un policier. La balle « est un peu déformée, ce qui démontre qu’elle a touché une surface dure » avant d’atteindre l’adolescent à la poitrine, selon ces sources. L’adolescent faisait partie d’un groupe qui jetait des projectiles sur un véhicule de la police dans le quartier contestataire d’Exarchia. Deux policiers sont sortis du véhicule et l’un d’eux a tiré trois balles en direction des jeunes, dont l’une a mortellement touché l’adolescent. Les deux policiers ont été arrêtés. Celui qui a tiré a été inculpé d’« homicide volontaire », l’autre de « complicité ». Hier, des inconnus ont lancé deux cocktails Molotov devant le Palais de justice d’Athènes en direction de l’avocat des policiers inculpés, qui n’a pas été blessé, a-t-on appris de source policière. L’incident a eu lieu au moment où les policiers étaient présentés au juge d’instruction, selon cette source. La crise a pris une tournure de plus en plus politique, surtout depuis que l’opposition socialiste a appelé mardi matin à la démission du gouvernement du Premier ministre Costas Caramanlis, déjà déstabilisé par une série de scandales. Le Premier ministre conservateur a qualifié mardi soir les fauteurs de troubles d’« ennemis de la démocratie ». Hier, M. Caramanlis a annoncé un train de mesures économiques pour l’indemnisation de centaines d’entreprises et de commerces qui ont subi des dégâts au cours des violences. Selon une estimation provisoire, les dégâts occasionnés à 435 entreprises et commerces dans la capitale sont évalués à 50 millions d’euros.
Caramanlis multiplie les appels à l’unité nationale, l’opposition réclame des élections anticipées.
Après une quatrième nuit de violences dans plusieurs villes, dont Athènes, Salonique, dans le Nord, et Patras, dans l’Ouest, de nouveaux heurts ont opposé hier manifestants et policiers à Athènes et à Salonique, la deuxième ville de Grèce. La crise a été...