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Actualités - CHRONOLOGIE

Défense Un navire de guerre russe dans le canal de Panama, une « première » depuis 64 ans

Des manœuvres russo-vénézuéliennes semblent être une petite vengeance de Moscou à l’égard des États-Unis, suite aux interventions de Washington dans les ex-républiques soviétiques. Le chasseur de sous-marins Amiral Tchabanenko a emprunté le canal de Panama dans la nuit de vendredi à samedi, une « première » depuis 1944, avant de faire escale dans la capitale, à l’intérieur de l’ancienne base américaine de Rodman, sur la côte du Pacifique. Cette traversée historique du canal fait suite à des manœuvres inédites de quatre navires russes avec la marine du Venezuela, qui ont marqué le retour de la présence militaire de Moscou dans les Caraïbes depuis la fin de la guerre froide. Le navire n’est pas à Panama « pour faire une démonstration de force contre aucun pays », a déclaré l’ambassadeur russe au Panama, Evgeny Voronine, lors d’une conférence de presse samedi à bord. Il a pour objectif de maintenir « la présence de la flotte russe dans les régions stratégiques du monde » pour collaborer à la lutte contre le crime organisé international, a ajouté le vice-amiral Vladimir Korolev. L’escale au Panama est principalement destinée « au ravitaillement du navire en provisions de bord et au repos des marins », avait souligné de son côté l’ambassade de Russie à Panama. L’Amiral Tchabanenko, avec ses 451 membres d’équipage, est habituellement chargé d’opérations en haute mer contre la piraterie et le terrorisme international. L’ancienne base américaine de Rodman a été remise au Panama en 1999, dans le cadre de la cession de la zone par les États-Unis après 20 ans de double administration panamo-américaine dans le cadre du traité Torrijos-Carter de 1977 établissant la neutralité du canal. « La seule fois qu’un événement similaire s’est produit remonte à plus de 60 ans, en 1944, pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsque quatre sous-marins soviétiques, après des réparations, étaient passés par le canal de Panama de l’Atlantique au Pacifique », avait indiqué jeudi l’ambassade de Russie. « À cette époque, les deux pays faisaient partie de la coalition antihitlérienne », avait rappelé l’ambassade. Le canal de Panama était alors sous contrôle des États-Unis. Les manœuvres russo-vénézuéliennes dans les Caraïbes ont coïncidé avec une période de tensions entre Moscou et Washington au sujet du projet de déploiement d’un bouclier antimissile américain en Europe orientale, auquel la Russie est hostile. La Maison-Blanche avait annoncé qu’elle suivrait de près ces manœuvres, mais en avait minimisé la portée. La secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice, avait assuré qu’elles ne modifieraient pas « l’équilibre des pouvoirs en Amérique du Sud ». L’escale du navire de guerre russe à Panama est « une douce petite vengeance » du Kremlin à l’égard des États-Unis face aux interventions de Washington dans les ex-républiques soviétiques, a déclaré pour sa part Julio Yao, spécialiste de droit international à l’Université de Panama. M. Yao était conseiller du ministre panaméen des Affaires étrangères, Juan Antonio Tack, dans les négociations du traité Torrijos-Carter de 1977 qui a établi la neutralité du canal et sa restitution à Panama en même temps que celle de la base de Rodman. « La base de Rodman était le centre des opérations navales du commandement sud, en charge de la coordination de toutes les activités de la marine américaine avec ses partenaires d’Amérique latine », a-t-il expliqué. La présence d’un navire de guerre russe sur le continent américain constitue aussi « une façon pour Moscou de renforcer ses positions de négociation avec l’OTAN », selon M. Yao.
Des manœuvres russo-vénézuéliennes semblent être une petite vengeance de Moscou à l’égard des États-Unis, suite aux interventions de Washington dans les ex-républiques soviétiques.
Le chasseur de sous-marins Amiral Tchabanenko a emprunté le canal de Panama dans la nuit de vendredi à samedi, une « première » depuis 1944, avant de faire escale dans la capitale, à...