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Actualités - CHRONOLOGIE

Violence 200 morts dans des heurts interreligieux dans le centre du Nigeria

Chrétiens et musulmans se sont violemment affrontés, se disputant la victoire électorale d’une élection locale. Au moins 200 personnes sont mortes vendredi et samedi dans la ville de Jos, au centre du Nigeria, lors d’affrontements entre chrétiens et musulmans, a annoncé hier le commissaire (ministre) à l’Information de l’État de Plateau, M. Nuhu Gagara. Il n’a cependant pas donné de chiffres pour les blessés. « Ce nombre (de morts) n’est que préliminaire, car un comité de recherche et de secours mis en place par le gouvernement de l’État parcourt la ville pour récupérer des cadavres », a précisé le ministre. C’est le premier bilan officiel des affrontements qui ont embrasé cette ville d’un million d’habitants pendant 48 heures. Musulmans et chrétiens s’étaient violemment affrontés dans les rues de Jos, se disputant la victoire dans une élection locale. Des églises, des mosquées et des maisons ont été attaquées. Selon un porte-parole de la police, tout a commencé vendredi par une rumeur selon laquelle le Parti de tous les peuples nigérians (ANPP), majoritairement musulman, avait perdu face au parti au pouvoir au niveau fédéral, le Parti démocratique du peuple (PDP), à majorité chrétienne. Un responsable de la Croix-Rouge nigériane à Jos, qui a requis l’anonymat, a affirmé à l’AFP que « bien plus de 300 personnes ont été tuées ces deux derniers jours ». La Croix-Rouge nigériane a aussi fait état de plusieurs centaines de blessés, alors que « plus de 10 000 » personnes ont cherché refuge dans des églises, des mosquées et des casernes de l’armée et de la police. L’imam de la mosquée centrale de la ville, Khaled Abubakar, avait signalé de son côté samedi « près de 400 corps » déposés dans la mosquée, et un journaliste local a affirmé y avoir compté 381 cadavres. Selon Adamu Tsoho, un dignitaire musulman, 351 victimes musulmanes ont été enterrées hier après des prières à la mosquée centrale. Trente autres dépouilles ont été récupérées par leurs familles samedi soir, a-t-il ajouté. Avant l’annonce d’un premier bilan officiel, le porte-parole de l’armée avait estimé que les bilans donnés jusqu’à présent étaient « assez exagérés ». Pour contrer les violences, le gouverneur de l’État de Plateau, Jonah Jang, avait imposé samedi un couvre-feu de 24 heures dans quatre quartiers de la ville et donné l’ordre à l’armée d’ouvrir le feu sur toute personne qui braverait l’interdiction. Les autorités ont fait état de 1 500 arrestations de jeunes armés. Le calme est revenu hier dans la capitale de l’État de Plateau, quadrillée par la police et l’armée, mise en alerte dans les États voisins, a indiqué un porte-parole militaire sans préciser le nombre de soldats déployés à Jos. Un retour progressif à la normale a été confirmé hier. « De plus en plus de gens sortent et se livrent à leurs activités habituelles », a déclaré à l’AFP le général de brigade Emeka Onwamaegbu. Située au centre du Nigeria, un pays dont le nord est à dominante musulmane et le sud à majorité chrétienne, Jos avait été le théâtre de violents affrontements interreligieux en septembre 2001, faisant des centaines de morts.
Chrétiens et musulmans se sont violemment affrontés, se disputant la victoire électorale d’une élection locale.
Au moins 200 personnes sont mortes vendredi et samedi dans la ville de Jos, au centre du Nigeria, lors d’affrontements entre chrétiens et musulmans, a annoncé hier le commissaire (ministre) à l’Information de l’État de Plateau, M. Nuhu Gagara. Il n’a...