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À contre-courant Que sera sera de Jean ISSA

Crétinisés au contact contagieux de Double-You, électrisés par le verbe haut grimacier, gesticulant, jubilatoire, mimetico-simiesque d’autochtones néosyro-iranisés, à l’esprit bidasse galonné Saint-Cyr les pompes du sayyed ou de Bachar Ahmadinajad, nous voici pris de transes hysterico-extatiques de ménopausés vaudou à l’annonce Obama du big-bang, du big change. (Ouf ! Le bla-bla verbeux, c’est juste pour faire entrée rigolo. Rassurez-vous, désormais jusqu’à dorénavant, vous allez voir, on livre sobre. La liesse (Skaff) est particulièrement audible du côté des prosélytes locaux du changement et de la réforme, dont l’important bloc parlementaire s’est fait une devise. Normal, c’est ce même label, transcendé en étendard historico-idéologique, qui a permis à Barak de casser la baraque. Plus exactement, la case de l’Oncle Tom chez l’Oncle Sam. Va donc pour le changement, déjà acquis sur quelques points, épidermiques certes mais sensibles. Bien que, souvent, ni le vrai n’est neuf, ni le neuf n’est vrai. Mais la réforme, cela va signifier quoi au juste ? Un contre-Paris III à la manière de nos prosyriens ? Que peut changer Obama ? Que veut-il réformer ? Ces valeurs, ce rêve Lincoln, qui lui a permis de surgir ? Quoi, gommer l’esprit d’entreprise, la rage d’une compétition fair et féroce, le battant, la mobilité Continental (toujours Lincoln !) des travailleurs, le dynamisme créateur-producteur que stimule l’insécurité même de l’emploi ? On dira : mais il s’en défend absolument. Bien forcé, côté prêchi-prêcha, pour ne pas heurter de front la fierté profonde que ses compatriotes tirent de cette mentalité active. Tout comme il affirme ne pas du tout se situer, sur le plan vital socio-économique, par rapport à la controverse occidentale mettant en opposition l’État-providence et le libéralisme dans ses divers degrés, du sauvage au pondéré. Sauf qu’on ne peut esquiver, éluder, le débat, ni prétendre le transcender, car il y a, pour toute administration, des choix concrets à retenir et qui s’inspirent obligatoirement de l’une ou l’autre école de pensée. Ainsi, avant même que de prendre les rênes en main, Obama claironne qu’il entend baisser les impôts pour 95 % des salariés, propulser au zénith d’immenses chantiers publics, dont des ponts et des structures de télécoms, promouvoir l’assurance médicale généralisée. Avec quoi ? L’argent des caisses que sa générosité prolétarienne va vider ? Un surcroît de dettes publiques déjà dans le rouge, couleur de son para-communisme ? Bref, si ce n’est pas l’État-providence qu’il défend, c’est quoi d’autre, what else ? Agitation Beaucoup plus grave que le bulletin de santé potentiel du Trésor US, la ligne que les démocrates souhaitent suivre risque fort, à terme, de provoquer des désordres urbains, des émeutes, des grèves en boucle. Car une fois devenu Providence, comme la ville, l’État devient inévitablement cible de mille contestations, plus ou moins violentes, plus ou moins justifiées. Sauf, évidemment, quand il dispose d’un KGB pour tout contrôler. Surtout dans ces grandes cités surpeuplées qu’Obama a toutes emportées. Et qui du fait même de la concentration démographique insoutenable, du manque d’air pur, sont bien plus en mesure de protester que les ranchers isolés des vastes prairies. C’en serait fini de la discipline consentie, du travail rationnel à la chaîne ou en free-lance. Et des valeurs sociales libertaires civiques. Comme ce sens indéniable, quasi unanime aux States, de la collectivité nationale. Sentiment qui n’a rien à voir avec la morale élémentaire, puritaine ou autre. On le sait : un rital, un hispano, un afro, un jaune ou un israélite peuvent se détester cordialement, rester farouchement attachés à leur milieu propre. Mais aucun d’eux n’a de problème avec sa citoyenneté, avec ce qu’on continue à appeler le serment d’Ellis Island. Le monde Venons-en à l’Amérique planétaire. Dans une intervention récente sur Pollack, disparu depuis peu, Redford soulignait, en substance, que le monde « reconnaît amplement le génie américain fait de fougue intrépide et d’initiative. Mais il relève souvent la puérilité voire la bêtise qui peuvent marquer notre démarche. Elle nous aura en tout cas permis de mettre bien à découvert la beauté, la force, les sources vives (et au milieu coule une rivière…) d’un immense continent ». Statistiquement parlant, le regard que le monde porte sur les States s’est fait infiniment plus négatif sous Bush l’impétueux. Ici même, dans la région, même les amis de Washington en comptabilisent les revers cuisants. Mais il faut quand même relativiser. En tenant compte de quelques réussites enregistrées, pour peu éclatantes qu’elles soient, et de quelques bons engagements, notamment chez nous. Pour constater que si l’Amérique a connu des déboires, ils sont à classer, objectivement, dans la colonne manque à gagner et non au chapitre défaite. Mais puisqu’on parle Moyen-Orient, on peut s’inquiéter d’une résurgence de l’effet Vietnam. Car Obama veut se désengager en Irak, peut-être en Afghanistan. Sans doute, d’après ce qu’il annonce, un peu trop vite, donc fatalement trop mal. On observera avec amusement cette inversion de l’histoire : c’était le démocrate Johnson qui s’était le plus empêtré au Vietnam, le républicain Nixon s’en dépêtrant ensuite ; tandis que c’est le républicain Bush qui s’est fourvoyé en Irak, d’où le démocrate Obama entend se dégager. Mais bon, hip hip hippie, que vient faire là le syndrome Forrest Gump ? Tout simplement que ce n’est pas sans amertume profonde que les Américains vivront une retraite-capitulation d’Irak. Et ils en voudront encore plus à ce nouvel État-providence, à cette forme aiguë de sclérose annoncée, qui ne peut pas leur donner ce qu’ils veulent, crise financière oblige. Les amis régionaux des States leur en voudraient, sans doute, également. Ils auraient quelque part un peu tort, car la ligne Bush les a beaucoup desservis. Mais ils auraient le sentiment d’être un peu lâchés. Et là, ils auraient bien raison, tout compte fait. Car ils rejoindraient, consciemment ou non, la logique planétaire qui veut qu’avec une Amérique beaucoup plus repliée sur elle-même, beaucoup trop centrée sur ses convulsions internes, l’équilibre du monde en serait fortement perturbé.
Crétinisés au contact contagieux de Double-You, électrisés par le verbe haut grimacier, gesticulant, jubilatoire, mimetico-simiesque d’autochtones néosyro-iranisés, à l’esprit bidasse galonné Saint-Cyr les pompes du sayyed ou de Bachar Ahmadinajad, nous voici pris de transes hysterico-extatiques de ménopausés vaudou à l’annonce Obama du big-bang, du big change. (Ouf !...