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Actualités - CHRONOLOGIE

Réactions régionales Optimisme prudent au Proche-Orient

De la Syrie au Soudan, en passant par l’Égypte et l’Irak, l’élection de Barack Obama est perçue comme une opportunité d’un changement de cap à Washington. Plusieurs pays du Moyen-Orient ont exprimé hier leur volonté de coopérer avec Barack Obama. En Irak, pays où s’est déroulée la guerre la plus emblématique de l’ère George W. Bush, le gouvernement a clamé son « sincère désir de coopérer avec le président élu pour faire aboutir les intérêts communs des deux parties ». Le chef de la diplomatie irakienne Hoshyar Zebari a affirmé que l’élection de M. Obama n’entraînerait « pas un désengagement rapide américain du pays », en allusion à l’annonce durant sa campagne par M. Obama qu’il entendait retirer les troupes d’Irak 16 mois après son entrée en fonctions en janvier. Quelque 145 000 soldats américains se trouvent en Irak, où la sécurité s’est améliorée à la faveur d’une nouvelle stratégie. En Israël, les responsables politiques ont tenu à souligner la force des relations avec Washington. Elles « sont spéciales et fondées sur des valeurs et des intérêts communs, et s’expriment par une coopération étroite. Israël et les États-Unis veulent les resserrer et faire progresser le processus de paix », a dit le chef du gouvernement de transition Ehud Olmert. « Le monde a besoin d’un grand dirigeant, c’est à votre portée », a déclaré le président israélien Shimon Peres, en félicitant un président « jeune, dynamique, prometteur et incarnant le changement ». Côté palestinien, le président Mahmoud Abbas s’est montré prudent, espérant que le président élu allait « accélérer les efforts déployés en vue de parvenir à la paix ». Le propos était plus tranché chez les frères ennemis du Hamas, qui contrôle Gaza. M. Obama « doit tirer la leçon des erreurs des précédentes administrations, notamment celle de Bush qui a détruit l’Afghanistan, l’Irak, le Liban et la Palestine », a dit le mouvement islamiste. Mise en garde de l’Iran À Téhéran, avant même l’élection, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, avait laissé peu d’espoir quant à une évolution rapide des relations, déclarant que « la haine » du gouvernement américain était « profonde ». Après la victoire de M. Obama, le ministère iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a estimé que l’élection d’Obama est un « signe évident » de la volonté de changement politique des électeurs américains. Le conseiller de presse du président iranien Mahmoud Ahmadinejad a conseillé au nouveau président américain d’opter pour le « pacifisme » à la place de la « voie militariste » du président George W. Bush. L’armée iranienne a par ailleurs lancé hier une mise en garde aux forces américaines en Irak de ne pas faire voler leurs hélicoptères près de la frontière iranienne. Le général de brigade Massoud Jazayeri, membre de l’état-major des forces armées, a émis l’espoir que « Barak Obama comprendra la puissance réelle de la République islamique » et ne sera pas influencé par « les sionistes ». Le président égyptien Hosni Moubarak, l’un des alliés-clés des États-Unis au Proche-Orient, a espéré que Barak Obama œuvrerait de manière « constructive » pour « une solution à la question palestinienne, et la réalisation d’une paix juste et globale ». Même son de cloche depuis Bruxelles, où le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a appelé le nouveau président à être un « médiateur honnête » de la paix au Proche-Orient, contrairement à l’administration américaine actuelle. Le vent du changement est souhaité jusqu’au Soudan, classé sur la liste américaine des États soutenant le terrorisme, qui espère « un changement réel » dans les relations très tendues entre les deux pays. La Syrie, également accusée par Washington de terrorisme, a aussi appelé de ses vœux un « changement », son ministre de l’Information Mohsen Bilal espérant que l’élection de Barak Obama permettrait « de passer d’une politique de guerre et d’embargo à une politique de diplomatie et de dialogue ». Dans le Golfe, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Koweït, proches alliés des États-Unis, n’ont pas tardé à féliciter le président élu.
De la Syrie au Soudan, en passant par l’Égypte et l’Irak, l’élection de Barack Obama est perçue comme une opportunité d’un changement de cap à Washington.

Plusieurs pays du Moyen-Orient ont exprimé hier leur volonté de coopérer avec Barack Obama. En Irak, pays où s’est déroulée la guerre la plus emblématique de l’ère George W. Bush, le gouvernement a clamé...