Rentrée littéraire

Le prix Médicis à Jean-Marie Blas de Roblès Le prix Médicis 2008 du roman a été attribué à l’écrivain Jean-Marie Blas de Roblès pour Là où les tigres sont chez eux (éd. Zulma), a annoncé mercredi le jury. Le prix lui a été attribué au quatrième tour à égalité de voix avec Jean-Paul Enthoven pour Ce que nous avons eu de meilleur (Grasset), la voix de la présidente du jury comptant double. « Ce sont deux livres qui étaient très côte à côte dans ce prix », a simplement déclaré Anne Wiazemsky, présidente du Médicis. Jean-Marie Blas de Roblès, 54 ans, est un écrivain globe-trotter, spécialiste d’archéologie sous-marine. Après des études de philosophie à la Sorbonne, il a notamment enseigné en Chine et au Brésil. Auteur de plusieurs romans et d’un recueil de nouvelles, il a reçu le Prix de la nouvelle de l’Académie française en 1982 pour La mémoire du riz et autres contes. Là où les tigres sont chez eux (Zulma), une variation autour de la figure d’un jésuite du XVIIe siècle, Athanase Kircher, est un roman foisonnant de près de 800 pages, auquel il a consacré dix années de travail. Le personnage principal, Eléazard von Wogau, correspondant de presse dans le nordeste brésilien, part sur les traces de Kircher, jésuite, scientifique un peu charlatan, passionné d’orientalisme et de mathématiques. L’action du roman évolue de l’Europe du XVIIe siècle aux favelas du Brésil d’aujourd’hui. Là où les tigres sont chez eux est également en course pour le Goncourt, décerné lundi prochain, dont la sélection finale a été dévoilée mercredi midi. Le prix Médicis 2008 du roman étranger a été attribué à l’écrivain suisse de langue allemande Alain Claude Sulzer, 53 ans, pour Un garçon parfait (Jacqueline Chambon), ouvrage sur le thème de l’homosexualité, le premier roman de l’auteur traduit en français. Ernest, employé dans un palace de Giessbach, en Suisse, est « un garçon parfait ». Mais cette dignité cache une blessure née d’une passion qu’il a connue avec Jacob, un autre garçon qui a fui l’Allemagne dans les années 1930. Après la guerre, deux mémoires vont s’affronter. « C’est mon premier roman traduit dans de nombreuses langues », a commenté Sulzer après l’annonce de son prix. Il a d’abord été traduit en anglais, ce qui est « très important parce que cela permet de le faire connaître dans d’autres pays », a-t-il ajouté. En récompensant un écrivain suisse, « cela permet de montrer qu’on n’est pas tout le temps dans la confrontation entre littérature française et américaine », a commenté pour sa part Frédéric Mitterrand, membre du jury Médicis, une première pour le nouveau directeur de la Villa Médicis à Rome. Le prix Médicis de l’essai a été attribué à Cécile Guilbert pour Warhol Spirit publié chez Grasset par six voix contre quatre à Élisabeth de Fontenay pour Sans offenser le genre humain (Albin Michel). Warhol Spirit part sur les traces de l’artiste américain Andy Warhol, personnage multiple et complexe qui reste, 20 ans après sa mort, un perpétuel objet de fascination. La dernière sélection du Renaudot Le jury Renaudot a publié mercredi sa dernière sélection pour ses prix du roman et de l’essai, qui doivent être décernés le 10 novembre. Romans Salim Bachi : Le silence de Mahomet (Gallimard) Tierno Monénembo : Le roi de Kahel (Le Seuil) Olivier Poivre d’Arvor : Le voyage du fils (Grasset) Olivier Rolin : Un chasseur de lions (Le Seuil) Élie Wiesel : Le cas Sonderberg (Grasset). Essais Celia Bertin : Portrait d’une femme romanesque. Jean Voilier (De Fallois) Boris Cyrulnik : Autobiographie d’un épouvantail (Odile Jacob) Patrice Delbourg : Les jongleurs de mots (Écriture). Quatre écrivains dans la sélection finale du Goncourt 2008 L’Académie Goncourt a publié sa troisième et dernière sélection pour son prix qui doit être attribué lundi 10 novembre chez Drouant (Paris 2e). Jean-Baptiste Del Amo : Une éducation libertine (Gallimard) Jean-Marie Blas de Roblès : Là où les tigres sont chez eux (Zulma) Michel Le Bris : La beauté du monde (Grasset) Atiq Rahimi : Syngué Sabour (POL).