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Actualités - OPINION

Entre parenthèses Tout est dans le regard

de Colette KHALAF Une grande comédienne française qui accepte gracieusement de tourner un film pour un couple de cinéastes libanais ; cette même Catherine Deneuve emboîtant le pas à Rabih Mroué dans un village dévasté, violé et meurtri. C’est ainsi que commence ce périple au cœur du Sud, à l’allure d’un voyage initiatique et d’une intériorisation au centre de la lentille. Celle d’une caméra. Car, finalement, Je veux voir a pour but de nous faire réfléchir sur le rôle du cinéma d’aujourd’hui. Politique, social ou simplement humain ? Une seule réponse : le cinéma est tout ça à la fois et plus. Le cinéma est témoin. Il est cet œil qui regarde, qui capte et fixe. Et Mademoiselle Deneuve était là pour confirmer « qu’il fixe des images pour l’histoire. Ne pas dire, mais agir », tel était le but de sa venue au Liban. Un témoignage dans l’action. Tout comme le cinéma ou au cinéma… Whatever ! C’est donc à travers l’œil de cette actrice, symbole d’un cinéma en action et en évolution, que les images s’animent et que le message est véhiculé. La comédienne qui a accompagné les plus grands cinéastes, de Jacques Demy à Lars von Trier, en passant par Truffaut, Téchiné, Bunnuel ou Régis Warnier ; celle qui a réfléchi (tel un miroir) l’image de la femme irréelle, idéalisée ou simplement ordinaire, symbolise dans l’œuvre de Joreige-Hadjithomas ce simple fil(m) séparant le fictif du réel. Deneuve est là pour renvoyer, à travers son regard en clair-obscur tout comme le sourire de cette autre icône appelée Monna Lisa, des images vibrantes et touchantes. Mais refusant le mot d’icône, signe d’immobilisme et de rigidité, et lui préférant le terme de symbole, Catherine Deneuve avance dans les sentiers du septième art. Elle y creuse de nouveaux sillons tout en demeurant fidèle à l’image de la comédienne qui a fait ses débuts avec Jacques Demy : « Je suis également fidèle en amitié et aux personnes que j’aime. » En quête de projets exaltants, cette femme avoue « n’avoir pas de regrets, mais une curiosité toujours inassouvie » qui l’emmène au-devant d’aventures humaines nouvelles. « Je n’ai pas non plus de nostalgie, mais simplement de la mélancolie en pensant aux personnes qui m’ont quittée. » La fidélité de Catherine Deneuve évoque une certaine notion d’engagement. Tout comme le cinéma, dont elle est le témoin. Engagé dans la marche de l’histoire.
de Colette KHALAF

Une grande comédienne française qui accepte gracieusement de tourner un film pour un couple de cinéastes libanais ; cette même Catherine Deneuve emboîtant le pas à Rabih Mroué dans un village dévasté, violé et meurtri. C’est ainsi que commence ce périple au cœur du Sud, à l’allure d’un voyage initiatique et d’une intériorisation au centre de...