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La crise financière fait courir le risque d’un nouveau choc pétrolier

La crise financière, en menaçant les investissements nécessaires au développement des infrastructures pétrolières, pourrait porter en elle le germe d’un nouveau choc pétrolier quand la croissance économique reprendra, préviennent des responsables de l’industrie pétrolière. « Si nous n’y faisons pas attention, lorsque la reprise (économique) viendra, l’offre de pétrole sera moins élevée que prévu » et « les prix s’envoleront », a affirmé hier Christophe de Margerie, directeur général de Total, au cours de la conférence Oil and Money à Londres. Jusqu’à présent, la crise sur les marchés financiers a plutôt eu pour effet de faire plonger les prix énergétiques, en anticipation d’un fort ralentissement de la demande mondiale sur fond de récession économique. Les prix du brut ont ainsi perdu plus de la moitié de leur valeur en moins de quatre mois : ils évoluaient hier à environ 65 dollars le baril après être monté à plus de 147 dollars début juillet. Mais, en mettant un frein au développement des infrastructures pétrolières, la crise mondiale du crédit pourrait avoir l’effet inverse à long terme. Des projets de forage dans des endroits particulièrement difficiles d’accès ou de production à partir de sources non conventionnelles (comme les sables bitumineux) pourraient être remis en cause, faute de financement ou du fait d’une rentabilité jugée trop faible. Or, les capacités mondiales de production de pétrole sont de plus en plus limitées, souffrant notamment du déclin de la production des champs pétroliers existants, affirment des acteurs de l’industrie pétrolière. Un rapport de l’Agence internationale de l’Énergie (AIE), dévoilé hier par le Financial Times, estime ainsi qu’en l’absence de nouveaux investissements, la production devrait baisser de 9,1 % par an. Il est indispensable d’« accroître de manière significative les investissements pour maintenir le niveau actuel de production », estime l’agence, citée par le FT. « Aujourd’hui, nous devons prendre des décisions d’investissement qui auront un impact sur la production dans 5 à 7 ans, voire plus », a expliqué Robert Dudley, PDG du groupe pétrolier russo-britannique TNK-BP, hier, lors de la même conférence. Or « ce qui pose souvent problème », c’est que ces décisions sont prises dans un contexte de marché très volatil. « La hausse sans précédent des prix du pétrole entre 2002 et 2008 a été en partie causée par le ralentissement des investissements, dû à la chute des prix lors du cycle précédent », a remarqué M. Dudley. « Lors des prochaines années, les projets (d’infrastructure) seront à nouveau réduits. Des investissements vont être reportés ou annulés », a-t-il prédit. « C’est une réaction naturelle aux nouvelles perspectives économiques ; mais si l’industrie allait trop loin, comme elle l’a fait lors des deux dernières décennies, nous ne serions pas en mesure de satisfaire la demande mondiale de pétrole lorsque la récession sera terminée », a-t-il ajouté. Huit multinationales britanniques ont ainsi mis en garde mercredi contre « la grave menace » que pourrait constituer « pour l’économie du Royaume-Uni, et du monde en général », le déclin de la production de pétrole « bon marché » d’ici à 2013. « Le “pétrole bon marché” (...) diminue rapidement, et les nouvelles capacités arrivant en production ne le remplaceront pas assez vite au-delà de 2011 », estiment ces sociétés, appelant à un « renouvellement des investissements dans les énergies renouvelables et les solutions de transport durables ».
La crise financière, en menaçant les investissements nécessaires au développement des infrastructures pétrolières, pourrait porter en elle le germe d’un nouveau choc pétrolier quand la croissance économique reprendra, préviennent des responsables de l’industrie pétrolière.
« Si nous n’y faisons pas attention, lorsque la reprise (économique) viendra, l’offre de...