Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Géorgie Tbilissi cherche à isoler ses deux régions sécessionnistes

La France conseille à Lavrov de se « dispenser » de critiquer les observateurs de l’Union européenne. La Géorgie a interdit les investissements en Ossétie du Sud et en Abkhazie, dans le cadre d’une loi visant à isoler les deux régions sécessionnistes. Les mesures ont été approuvées jeudi soir par le Parlement. Les deux régions y sont qualifiées de territoires occupés. « Cette loi décrit la réalité de ces territoires et la situation à laquelle nous faisons face », a déclaré Givi Targamadze, président de la commission parlementaire de la Défense et de la Sécurité. « Si l’Europe fait preuve de solidarité, cette loi fonctionnera », a-t-il ajouté. La législation vise sans doute principalement les investissements russes et le tourisme qui s’est fortement développé sur les rives de la mer Noire en Abkhazie. L’Ossétie du Sud dépend elle aussi fortement de l’aide de Moscou. Les étrangers sont passibles de poursuites s’ils entrent dans ces régions de Russie sans la permission des autorités de Tbilissi. Ce feu vert géorgien est également requis pour les livraisons d’aide humanitaire. L’accès aux deux régions à partir de la Géorgie est, dans les faits, déjà fortement réduit par la présence en Ossétie du Sud de troupes russes qui contrôlent la frontière administrative avec la Géorgie. La loi interdit toute activité commerciale et économique sur le territoire des deux régions sans l’autorisation expresse du gouvernement géorgien. La vente et l’achat de biens sont considérés comme des opérations illégales, ainsi que les transactions bancaires. La Géorgie a tenté de reprendre le contrôle de l’Ossétie du Sud dans la nuit du 7 au 8 août, s’attirant une réponse massive de l’armée russe qui a chassé en cinq jours les forces géorgiennes de la province. L’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, qui se gèrent de façon autonome depuis la dislocation de l’empire soviétique au début des années 1990, ont par la suite proclamé leur indépendance, que la Russie est le seul pays avec le Nicaragua à avoir reconnue. Les forces russes, qui avaient envahi en août une partie du territoire géorgien proprement dit, se sont retirées début octobre aux termes d’un accord de cessez-le-feu négocié par la France au nom de l’Union européenne. Mais la Géorgie réclame la restitution de plusieurs enclaves des deux provinces où la population de souche géorgienne est majoritaire. Selon Tbilissi, l’armée russe a bombardé un pont ferroviaire reliant la zone de Gali, en Abkhazie, à la Géorgie. Le pont est principalement utilisé par des villageois traversant la frontière à pied. « Il semble qu’ils cherchent à fermer la frontière », a déclaré un porte-parole du ministère de l’Intérieur. « C’est une politique délibérée pour couper les communications. » Parallèlement, la France a conseillé hier au chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, de se « dispenser » de critiquer les observateurs de l’Union européenne (UE) en Géorgie. « Si on pouvait se dispenser de ce genre de commentaires, ce serait utile, parce que ce qui est intéressant, c’est qu’on arrive à progresser vers la stabilité de la région », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Éric Chevallier, dont le pays assure la présidence de l’UE. M. Lavrov avait accusé la veille les observateurs européens de ne pas empêcher que « la partie géorgienne envoie des forces spéciales et d’autres unités armées dans les zones adjacentes à l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie ». « Cela nous inquiète que les observateurs de l’UE fassent si peu attention à ces aspects », avait-il dit.
La France conseille à Lavrov de se « dispenser » de critiquer les observateurs de l’Union européenne.
La Géorgie a interdit les investissements en Ossétie du Sud et en Abkhazie, dans le cadre d’une loi visant à isoler les deux régions sécessionnistes. Les mesures ont été approuvées jeudi soir par le Parlement. Les deux régions y sont qualifiées de territoires...