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Interview Marta Ruedas : « Les activités de l’ONU ne se limitent pas à la politique, à la Finul et au maintien de la paix » Nada MERHI

L’ONU célèbre aujourd’hui le 63e anniversaire de sa fondation. Marquée par des événements spéciaux, cette journée au Liban est une occasion pour mettre l’accent sur les projets que réalisent les 21 agences onusiennes actives sur l’ensemble du territoire. C’est un appel à célébrer non seulement les activités politiques des Nations unies au Liban, mais aussi celles réalisées dans des domaines aussi divers que le développement, la santé et la reconstruction que lance Mme Marta Ruedas, vice-représentant personnel du secrétaire général des Nations unies au Liban et représentante permanente du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), à l’occasion de la 63e Journée des Nations unies, célébrée aujourd’hui. Dans une interview accordée à L’Orient-Le Jour, Mme Ruedas explique que le 24 octobre est « une occasion pour mettre l’accent sur les activités de l’Organisation des Nations unies (ONU) et faire en sorte que l’opinion publique soit consciente de l’ensemble des activités menées par les différentes agences de l’ONU ». Au Liban, quelque 21 agences onusiennes œuvrent sur le terrain, couvrant différents secteurs « allant des choses les plus basiques, comme le fait d’assurer l’eau, aux problèmes les plus compliqués, comme le fait de fournir des moyens de subsistance aux populations », notamment après la guerre de juillet 2006. « C’est ce que font, à titre d’exemple, l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi), l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation internationale du travail (OIL), souligne Mme Ruedas. Elles reconstruisent les régions lésées par la guerre en installant des systèmes d’égouts et d’approvisionnement en eau, en fournissant du bétail aux populations lésées par la guerre, en aidant dans le domaine de l’horticulture, de l’agriculture, en restaurant les entreprises, en remplaçant les équipements que les producteurs ont perdus, etc. » L’ONU aide également à reconstruire le système de santé à travers le bureau de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et œuvre à améliorer la santé de la mère et de l’enfant à travers l’Unicef. Un travail est également effectué auprès des municipalités et des projets sont lancés pour améliorer le niveau économique de plusieurs régions. « Nous essayons ainsi de développer le potentiel économique du Akkar et du Hermel, note Mme Ruedas. Plusieurs projets de développement sont également en cours sur l’ensemble du territoire. Après les affrontements de Nahr el-Bared, nous avons aidé à améliorer l’infrastructure et les moyens d’existence de la population de plusieurs régions environnantes du camp. Actuellement, nous coopérons avec la communauté internationale pour soutenir plusieurs activités comme les élections. » Et de préciser : « Évidemment, les élections sont organisées par le ministère de l’Intérieur. Mais il existe certains domaines où la communauté internationale et l’ONU peuvent apporter un soutien technique. Nous pouvons, à titre d’exemple, assurer les urnes en plastique qui peuvent garantir la transparence (littérale) des élections. La communauté internationale et l’ONU peuvent de même aider le ministère de l’Intérieur dans l’organisation des législatives, qui s’avère être une tâche très compliquée, d’autant que les élections se dérouleront en une seule journée, conformément à la nouvelle loi. Nous pouvons mettre à disposition du ministère les expériences dans d’autres pays. » Des élections transparentes Que représentent ces élections pour les Nations unies ? « Depuis 2005, nous avons beaucoup aidé pour moderniser la loi électorale, répond Mme Ruedas. Nous sommes donc particulièrement intéressés par leur bon déroulement, d’autant que plusieurs articles de cette nouvelle loi sont le fruit de ce processus qui vise à rapprocher les standards de ces élections des critères internationaux, sachant que nous continuons à aider dans le processus visant à moderniser la loi. » Et d’ajouter : « Je ne pense pas que ces élections vont nécessairement opérer une révolution, mais il s’agit sûrement d’une loi meilleure que la précédente. Elle est susceptible de rendre les élections plus représentatives et plus transparentes. Et c’est un processus que nous aimons soutenir. » En ce qui concerne la confusion que certains tendent à faire entre la mission de la Finul et les autres activités de l’ONU, Mme Ruedas constate que « les opérations politiques et celles de maintien de la paix sont l’une des activités les plus visibles de l’ONU », au moment où les projets relevant des autres secteurs, notamment les projets de développement « qui constituent d’ailleurs la majorité des activités de l’ONU, sont discrets ». Quels sont les problèmes majeurs que l’ONU rencontre au Liban ? « Les obstacles existent toujours, indique-t-elle. S’il n’y en avait pas, le travail ne serait probablement pas aussi intéressant. Il existe toutefois des problèmes spécifiques au Liban qui pourraient rendre difficile la réalisation d’un projet, principalement le manque d’autonomie et de pouvoir des municipalités. Mais en général, nous sommes capables de réaliser nombre de nos objectifs. Nous rencontrons des obstacles au jour le jour, et une partie de notre travail consiste à essayer de les résoudre en coordination avec le gouvernement libanais. » Sur le plan politique, les principaux obstacles demeurent ceux liés à l’application complète de la résolution 1701 du Conseil de sécurité. « Cela dépend beaucoup des circonstances régionales, d’Israël et de la Syrie », remarque Mme Ruedas. Les activités de l’ONU au Liban se poursuivront et un plan de travail pour les prochaines cinq années sera finalisé prochainement. Elles consistent essentiellement à « développer les capacités de gouvernance dans les régions, s’occuper de l’environnement, réduire les disparités économiques entre les régions… ». « Nous allons de même soutenir les processus politiques susceptibles de moderniser le pays, comme les élections et le dialogue national, et pousser la diaspora à aider dans le processus de développement économique du pays », indique Mme Ruedas. Et d’insister sur le fait que « l’ONU travaille beaucoup au Liban ». « Il faut se rappeler que les activités de l’ONU ne se limitent pas à la politique, à la Finul et au maintien de la paix. La majorité de nos activités, qui tend à être invisible, est concentrée dans le secteur du développement. Et cela peut être célébré », conclut-elle.
L’ONU célèbre aujourd’hui le 63e anniversaire de sa fondation. Marquée par des événements spéciaux, cette journée au Liban est une occasion pour mettre l’accent sur les projets que réalisent les 21 agences onusiennes actives sur l’ensemble du territoire.
C’est un appel à célébrer non seulement les activités politiques des Nations unies au Liban, mais aussi celles...