Rechercher
Rechercher

Actualités

Irak Les chrétiens ont continué de fuir Mossoul, l’ONU condamne la violence

Certaines familles ont trouvé refuge dans des églises, des monastères ou dans des villages voisins. Jusqu’à hier, « 1 096 familles chrétiennes ont quitté Mossoul », la troisième ville du pays située à 375 km au nord de Bagdad, a déclaré Jawdet Ismaïl, le chef de l’antenne à Mossoul du ministère des Déplacés, précisant que chaque famille comptait en moyenne « quatre personnes ». Selon le responsable d’un conseil chrétien multiconfessionnel (chaldéen, assyrien), Jamil Abdel Ahad, le nombre de familles qui ont fui les violences à Mossoul atteint « 1 200 ». Les autorités locales avaient annoncé que jusqu’à samedi 936 familles chrétiennes avaient fui la région, qui a été le théâtre des pires violences antichrétiennes en cinq ans. Au moins douze chrétiens y ont été assassinés depuis le 28 septembre. La fuite de ces milliers d’Irakiens chrétiens a forcé le gouvernement à réagir et à dépêcher sur place un millier de policiers. Deux brigades du ministère de l’Intérieur se sont déployées durant le week-end, notamment dans les quartiers chrétiens, pour protéger les églises et assurer la sécurité des populations. Chaque carrefour était contrôlé par des policiers, selon un correspondant de l’AFP sur place. Dans les quatre quartiers chrétiens d’Andalous, Soukar, Arabi et Chorta, un soldat irakien était posté tous les 20 mètres. L’université et les marchés étaient ouverts, mais les chrétiens, qui n’ont pas fui Mossoul, restaient confinés chez eux. Parallèlement, le Croissant-Rouge et des organisations caritatives chrétiennes distribuaient de la nourriture aux déplacés, notamment à ceux réfugiés dans les églises. Les chrétiens de Mossoul ont trouvé refuge dans les églises, les monastères et les villages situés au nord et à l’est de la ville. Hier matin, le ministère des Déplacés avait annoncé que les chrétiens avaient cessé de fuir leurs maisons après le déploiement policier. La veille, le Premier ministre Nouri al-Maliki avait demandé à la police de faire le nécessaire pour aider au retour des familles. À Bagdad, le représentant spécial de l’ONU pour l’Irak, Staffan de Mistura, a « condamné fermement » ces violences. « Ces actes visent à attiser les tensions et exacerber l’instabilité à un moment critique » du processus politique en Irak. « Un grand nombre de familles ont fui leur domicile pour trouver refuge temporairement dans des quartiers voisins », observe le représentant de l’ONU, qui remarque que « certaines de ces familles étaient venues s’installer à Mossoul ces dernières années pour fuir les violences à Bagdad ». « Ces nouveaux déplacements de population interviennent à un moment très sensible, en période de tensions politiques croissantes sur la question pas encore résolue de la représentation des minorités aux prochaines élections provinciales » prévues d’ici au 31 janvier, selon M. de Mistura. « Les minorités irakiennes ont été historiquement, et restent une partie intégrante de l’Irak et de sa fabrique sociale, qui enrichissent à la fois sa culture et sa politique », rappelle le représentant de l’ONU. Quelque 800 000 chrétiens vivaient en Irak avant l’invasion américaine de mars 2003. Depuis, presque 250 000 ont quitté le pays.
Certaines familles ont trouvé refuge dans des églises, des monastères ou dans des villages voisins.
Jusqu’à hier, « 1 096 familles chrétiennes ont quitté Mossoul », la troisième ville du pays située à 375 km au nord de Bagdad, a déclaré Jawdet Ismaïl, le chef de l’antenne à Mossoul du ministère des Déplacés, précisant que chaque famille comptait en moyenne «...