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Actualités - CHRONOLOGIE

Prévention Cancer du sein : le taux de dépistage reste faible, malgré les campagnes répétées Nada MERHI

Un cancer sur trois chez la femme libanaise est une tumeur au sein. Toutefois, malgré les campagnes intensives pour un dépistage précoce de ces cancers, seules 12 % des femmes libanaises répondent à l’appel. Malgré les campagnes répétées et intensives menées depuis sept ans déjà sur l’importance d’un dépistage précoce du cancer du sein et bien qu’au mois d’octobre les mammographies peuvent être réalisées au prix réduit de 40 000 LL dans plus de 100 hôpitaux publics et privés et centres médicaux, le taux national des femmes qui se font dépister ne dépasse pas les 12,1 %. Seules 24 % des femmes dans le Grand-Beyrouth et 8,7 % dans les autres cazas ne manquent pas ce rendez-vous. C’est ce qui ressort des chiffres 2007 de l’évaluation de la campagne annuelle de sensibilisation au cancer du sein. Or, en comparaison avec l’étranger, on remarque que 70 % des femmes aux États-Unis et en France se font annuellement dépister pour un cancer du sein. Un faible pourcentage est également affiché en Turquie, où seules 12,6 % d’entre elles ont recours au test. « Cela montre qu’il existe un problème dans les pays socio-économiquement pauvres et en développement, explique le Dr Salim Adib, chef du département de santé publique et coordinateur du programme de médecine de famille. Cela est essentiellement dû au manque de sensibilisation, à la pauvreté et à l’éloignement. À Baalbeck, à titre d’exemple, qui est le caza le plus grand du Liban, il existe trois centres de mammographies. La femme doit vraiment faire de longs trajets pour se faire dépister. Idem dans le Chouf, où un seul centre assure ces tests pour l’ensemble du caza. Il existe donc un problème d’accessibilité, mais aussi d’attitude qu’on est en train de briser. Des années durant, on n’osait pas parler du cancer ou nommer la maladie. Les femmes se cachaient parce qu’elles avaient un cancer du sein. Aujourd’hui, cela est en train de changer. » De grands efforts restent donc à déployer pour sensibiliser un plus grand nombre de femmes à l’importance de ce test. « Le cancer du sein est un problème important au Liban, insiste le Dr Adib. Nous ne cessons de rappeler qu’un cancer sur trois chez la femme libanaise et un cancer sur quatre au Liban sont des cancers du sein. Nous ne cessons également de rappeler qu’un cancer du sein dépisté dans sa première phase est guérissable à 90 %. Il est important donc que toutes les femmes soient conscientes de la nécessité de faire la mammographie à partir de l’âge de 40 ans et que celle-ci soit bien interprétée. » Si en revanche la femme a une histoire familiale de cancer du sein, la première mammographie doit être effectuée dix années avant l’âge de l’apparition de la maladie dans la famille, selon les nouvelles recommandations du ministère de la Santé. Il ne faut pas oublier non plus que cet examen doit être répété annuellement. « Nous avons malheureusement constaté au cours de nos enquêtes que des femmes dont la mammographie s’est avérée négative n’ont plus répété cet examen pensant qu’elles étaient à l’abri de la maladie pour plusieurs années, déplore le Dr Adib. C’est une mauvaise idée, d’autant que le cancer peut se développer au bout d’un an. Même si les résultats sont bons, il faut répéter cet examen chaque année. Celui-ci fait d’ailleurs partie de la vie d’une femme à partir de 40 ans. » Abus de recours à l’échographie Le Dr Adib déplore par ailleurs l’abus du recours à l’échographie. « Plusieurs centres ont pris l’habitude de demander pour le dépistage une échographie en plus de la mammographie, constate-t-il. Il n’y a pas de place pour l’échographie dans le dépistage du cancer du sein. Le seul test de dépistage reste la mammographie. Si celle-ci montre une masse suspecte, plusieurs autres tests doivent être faits, y compris l’échographie. Mais il n’est pas acceptable de demander une échographie de première intention. » « Parfois et très rarement, quand le sein est très dense, on peut indiquer une échographie, poursuit le Dr Adib. Nous avons des preuves que, dans certains centres du Liban, cette technique est en train d’être indiquée à 25 % des femmes asymptomatiques qui font la mammographie de dépistage. Or il n’y a pas 25 % de seins tellement denses qui nécessitent le recours à cette technique. Cela crée un problème, parce que ces centres-là sont en train de saboter la campagne du ministère de la Santé. Il s’agit en plus d’un comportement non éthique de la part de certains de nos collègues. Il faut donc que les femmes soient conscientes de cet abus. L’échographie ne va pas trouver une masse qui n’existe pas en mammographie, mais elle sert à clarifier une masse qui y est apparue. »
Un cancer sur trois chez la femme libanaise est une tumeur au sein. Toutefois, malgré les campagnes intensives pour un dépistage précoce de ces cancers, seules 12 % des femmes libanaises répondent à l’appel.
Malgré les campagnes répétées et intensives menées depuis sept ans déjà sur l’importance d’un dépistage précoce du cancer du sein et bien qu’au mois...