À l’école du code de la route Fouad A. SALHA

D’abord, je voudrais féliciter le ministre de l’Intérieur pour les nouvelles mesures prises en vue de faire respecter le code de la route et qui sont censées être appliquées à la lettre, partout et par tout le monde. Mais certaines idées et constatations me viennent à l’esprit et je ne peux que me poser certaines questions : ­­– Pourquoi les agents de l’ordre ne donnent-ils pas le bon exemple en bouclant eux-mêmes leur ceinture, en évitant les sens interdits, en respectant les feux de signalisation et, enfin, en évitant de parler au téléphone ? Seraient-ils au-dessus de la loi ? – Pourquoi les motards qui zigzaguent entre les voitures et même entre les piétons seraient-ils exempts de ces mesures ? Serait-il permis de les voir foncer en avant et brûler tous les feux rouges (s’ils existent) ? – Pourquoi les stationnements interdits ne sont-ils pas compris dans ces nouvelles mesures de contrôle ? Serait-il permis de stationner en double file dans certaines rues et ruelles étroites ? – Il a été demandé à chaque automobiliste d’avoir un extincteur dans sa voiture, mais Monsieur le Ministre, avec tout le respect que nous vous devons, avez-vous pensé à lancer une campagne d’information pour expliquer au citoyen comment utiliser cet extincteur. J’ai posé la question à des chauffeurs de taxi, ou de taxis-service et même à des conducteurs de voitures privées, arrêtés parfois aux feux de signalisation. Leur réponse a toujours été : «  Nous ne savons pas l’utiliser, mais il nous a été demandé de le faire. » Comment voulez-vous que ce peuple s’éduque ? – Avez-vous remarqué que certaines voitures à plaques bleues, noires ou même jaunes ne se sentent pas concernées par ces procédures ? Depuis quand existe-t-il une quelconque immunité (politique, parlementaire, diplomatique) s’agissant de l’application du code la route ? Ne croyez-vous pas, Monsieur le Ministre, que vos agents, avec toute la bonne volonté du monde (et nous le reconnaissons parfois), ne connaissent pas leurs droits et les limites de leur action ? – Est-il permis que la loi soit applicable et contrôlée à coups d’ insultes, de blasphèmes aux carrefours de la capitale par les agents de l’ordre ? Commencez donc par faire leur éducation.  Ne les concentrez pas aux mêmes points (car ces endroits connus seront évités par l’automobiliste). De même pour vos radars, dont l’emplacement est connu de tout le monde.   – Savez-vous que certains automobilistes font semblant de mettre leur ceinture, « juste pour la forme », devant les policiers uniquement ? Exigez un contrôle plus strict. Vos idées sont très bonnes et il faut un début à tout. Mais il ne suffit pas d’édicter des décrets et des lois, encore faudrait-il tout un processus pour les appliquer. Monsieur le Ministre, vous semblez vouloir faire quelque chose pour le peuple, continuez, mais ne vous entourez pas d’incapables. Article paru le samedi 4 octobre 2008