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Actualités - CHRONOLOGIE

Nigeria Les rebelles annoncent une trêve dans la « guerre du pétrole »

Le principal groupe armé au Nigeria, le Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (MEND), a annoncé hier un « cessez-le-feu unilatéral » dans sa « guerre du pétrole », lancée il y a une semaine, tout en mettant en garde contre une reprise de ses attaques. Le groupe armé affirme lutter pour une meilleure redistribution des revenus pétroliers en faveur des populations locales. Il a revendiqué quotidiennement des attaques contre des installations pétrolières, ciblant en particulier la compagnie anglo-néerlandaise Shell, dans l’État de Rivers. Cet État est situé dans le delta du Niger d’où le Nigeria tire 90 % de ses devises. Shell, qui a confirmé de son côté deux attaques, a déclaré l’état de « force majeure » sur ses chargements de brut léger au terminal de Bonny « en raison des pertes de production causées par les récentes attaques », sans préciser la quantité de brut concernée. La mesure permet à la compagnie de suspendre ses obligations contractuelles à la suite d’événements imprévus, sans encourir de pénalités. 10 % c’est le taux représentatif de l’ethnie ijaw dont le Mend s’est fait le champion La trêve annoncée par le MEND est une réponse aux appels lancés par des chefs coutumiers et responsables politiques du delta du Niger, précise le groupe armé, ajoutant « rétrograder » la « guerre du pétrole » qui a pour nom de code « Ouragan Barbarossa », à un « état d’alerte baptisé Vigilance Tempête tropicale ». L’organisation clandestine met cependant en garde contre une reprise de sa guerre du pétrole qui sera « féroce », à la moindre « attaque non provoquée » de l’armée sur ses positions. Le dernier cessez-le-feu annoncé par le MEND, entré en vigueur le 24 juin, avait été suspendu trois semaines plus tard. L’annonce d’une trêve correspond à un changement de ton aussi rapide que radical de la part du mouvement : samedi, alors qu’il annonçait avoir « détruit un important oléoduc » appartenant à Shell, il avait averti qu’il continuerait « chaque jour à ronger les infrastructures pétrolières au Nigeria jusqu’à ce que les exportations de pétrole atteignent (le niveau) zéro ». Le 14 septembre, le MEND avait menacé tous les pétroliers et méthaniers qui s’approcheraient du delta du Niger. Il a aussi menacé de s’en prendre au site offshore Agbami de Chevron et, comme en juin dernier, à une autre importante unité de production offshore de Shell, le FPSO Bonga. Apparu début 2006, le MEND est un mouvement dont on ignore les effectifs et le financement. Personne ne sait exactement qui se cache derrière l’organisation, qui se présente comme le champion de la cause ijaw, une ethnie de 14 millions de personnes, soit environ 10 % de la population du pays. Depuis son apparition, il a multiplié attaques, enlèvements d’expatriés et sabotages sur terre et sur mer, faisant perdre au pays environ un quart de sa production quotidienne d’or noir. État le plus peuplé du continent, deuxième producteur de pétrole de l’Afrique subsaharienne, le Nigeria perd aussi quelque 80 000 barils de pétrole par jour rien que dans le trafic illégal, souvent organisé par des hommes politiques influents. Actuellement, la production oscille entre 1,8 et 2 millions de barils par jour alors qu’il y a deux ans, elle tournait autour de 2,6 mbj.
Le principal groupe armé au Nigeria, le Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (MEND), a annoncé hier un « cessez-le-feu unilatéral » dans sa « guerre du pétrole », lancée il y a une semaine, tout en mettant en garde contre une reprise de ses attaques. Le groupe armé affirme lutter pour une meilleure redistribution des revenus pétroliers en faveur des populations...