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La force du Liban ? Albert SARA

Il faut faire justice d’une malheureuse boutade lancée par un chef libanais lorsque les gauchistes propalestiniens voulaient entraîner le pays à la suite de Nasser, Tito et consorts dans la mouvance de Bandoeng, s’opposant à l’Occident en faisant montre d’une politique de force. Ce leader avait lâché inconsidérément ces mots : « La force du Liban est dans sa faiblesse ». Sa pensée, évidente, développée plus d’une fois par la suite, est celle-ci : Le Liban, pour la défense de son intégrité et de son indépendance, ne compte pas principalement sur sa puissance militaire. Il compte essentiellement sur le droit. Sa force s’appuie sur la Charte des Nations unies (San Francisco, 1945). La preuve la plus éclatante en a été donnée lors de la première invasion du Liban par Israël : le 14 mars 1978, l’armée israélienne est entrée au Liban, pénétrant de 40 kilomètres à l’intérieur de ses terres. Immédiatement, le gouvernement introduisit une plainte auprès du Conseil de sécurité. Branle-bas aux Nations unies. Il faut préciser qu’à cette date-là, le Liban était représenté par Ghassan Tuéni. En quatre jours (fait historique rarissime), notre ambassadeur obtint justice de la plus haute instance internationale : à l’unanimité, le Conseil vota la résolution 425 du 18 mars 1978, citée tant de fois depuis cette date. Savoir comment le Liban-Sud, que les Israéliens avaient commencé à évacuer jusqu’au fleuve Awali, est resté occupé 22 ans plus tard est une autre histoire, où s’entremêlent les intrigues de l’OLP et la faiblesse de l’autorité libanaise, cédant aux pressions palestiniennes. Il faudrait tout un article pour cela. Toujours est-il que sayyed Hassan Nasrallah, dans un discours prononcé l’autre jour concomitamment à l’ouverture du dialogue, a fait largement état de la phrase : « La force du Liban est dans sa faiblesse ». Il n’est pas digne d’un chef de l’opposition défendant la « nécessité de la Résistance » de ressusciter une boutade lancée il y a plus de quarante ans pour venir la coller à ses adversaires qui, prétend-il, « ont toujours voulu qu’on vive avec ce slogan » (voir L’Orient-Le Jour 17/9/09 p.2). Il veut par là déconsidérer les souverainistes qui combattent pour avoir une armée forte appuyée par la force du droit et l’autorité suprême des Nations unies. L’exemple de la résolution 425 prise en quatre jours, fait sans précédent, est le plus clair démenti de tels propos prononcés au nom de wilayat al-fakih. Article paru le samedi 20 septembre 2008
Il faut faire justice d’une malheureuse boutade lancée par un chef libanais lorsque les gauchistes propalestiniens voulaient entraîner le pays à la suite de Nasser, Tito et consorts dans la mouvance de Bandoeng, s’opposant à l’Occident en faisant montre d’une politique de force. Ce leader avait lâché inconsidérément ces mots : « La force du Liban est dans sa faiblesse ». Sa...