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Solidarité Parrainage scolaire : pour n’avoir pas à choisir entre le pain et l’école Nada Merhi

Le marasme économique et la cherté de vie ont poussé de nombreuses familles à retirer leurs enfants de l’école. Pour contribuer à l’éducation d’un plus grand nombre de Libanais, le Mouvement de la jeunesse orthodoxe a fondé, il y a 30 ans, le programme de parrainage scolaire. Pour éviter que les parents n’aient à choisir entre le pain et l’éducation de leurs enfants, le Mouvement de la jeunesse orthodoxe (MJO) a créé, il y a trente ans, le programme de parrainage scolaire. Initié en 1978, sous l’impulsion d’un groupe de jeunes affiliés au centre de Beyrouth du MJO, le programme tente de lutter dans le cadre de ses moyens contre le travail des mineurs et le décrochage scolaire, en participant aux frais de scolarisation de centaines d’élèves tant dans les écoles publiques que privées, toutes communautés confondues. « Nous étions un groupe de dix à douze personnes quand nous avons décidé de lancer ce programme en 1978 », explique Mme Lena Rizk, responsable du programme de parrainage scolaire. Le cours de la livre libanaise était en baisse, la situation économique empirait et de nombreuses familles, ne pouvant plus joindre les deux bouts, se trouvaient dans l’obligation de priver leurs enfants de l’éducation primaire à laquelle ils avaient droit. « L’idée a ainsi germé et nous avons commencé par nous cotiser, ce qui nous a permis de venir en aide cette année-là à onze enfants », poursuit Mme Rizk. L’action du programme s’est élargie au fil des ans, et vers la fin des années 1980, fuyant la guerre civile, certains des membres du programme se sont réfugiés en France. « Pour ne pas interrompre l’activité du programme, ils ont créé en 1989 l’association Saint-Basile qui a été reconnue par l’État français, souligne Mme Rizk. Pendant de nombreuses années, la partie majeure du financement nous venait de l’étranger. » Pour pouvoir bénéficier du programme du parrainage scolaire, la famille doit déposer une demande au MJO. Une assistante sociale étudie minutieusement chaque cas, qu’elle complète, si « elle le juge nécessaire », d’une enquête à domicile. Sont retenus les dossiers des enfants issus d’une famille nombreuse avec un revenu qui dépasse rarement le salaire minimum, mais aussi si la mère ou le père sont handicapés, souffrant d’une maladie chronique, au chômage ou décédés. « Le montant de l’aide est fixé, par la suite, en fonction de la scolarité des enfants et des besoins de la famille », note Mme Rizk, précisant que le programme couvre toutes les classes à partir de la maternelle et jusqu’au cycle secondaire, y compris la formation professionnelle. Ainsi, les enfants qui fréquentent les écoles publiques sont aidés à raison de 150 000 LL par an, ce qui correspond aux frais de la scolarité et du matériel scolaire. En ce qui concerne les enfants inscrits dans les écoles privées, le programme couvre 25 à 30 % de l’ensemble des frais. Les responsables du programme, tous des bénévoles, négocient également avec les directeurs de l’établissement scolaire en vue d’obtenir une réduction de 30 % sur les frais. « La dernière partie doit être assurée par les parents de l’enfant pour les responsabiliser, d’autant qu’au sein de ces familles, la dépendance devient une seconde nature, insiste Mme Rizk. L’idée de départ est de donner un coup de pouce à la famille pour que l’enfant puisse compléter au moins le cycle secondaire, puisque l’éducation les arme pour l’avenir. Malheureusement, la tendance dans le cas de ces gens consiste à interrompre l’éducation de l’enfant et à lui débrouiller un travail, ce qui pourrait aider à subvenir aux besoins des autres membres de la famille. C’est le pain ou l’école. Or, nous sommes convaincus au MJO que l’éducation barre la route à l’extrémisme et au fanatisme, et constitue le meilleur moyen de lutter contre le déclin économique et social. » L’enfant est suivi jusqu’à ce qu’il termine ses études ou jusqu’à ce que la famille juge qu’elle peut être autonome sur le plan financier, « ce qui arrive rarement », constate Mme Rizk. Et à partir du cycle secondaire, « nous essayons de les orienter vers de bonnes écoles publiques dont le niveau éducationnel est nettement supérieur à plusieurs de ces écoles privées qui ont fleuri un peu partout », remarque-t-elle. Traduire l’enseignement dans des actes Traduire sur le terrain l’engagement dans l’Église. Tel est en résumé l’essence de l’action du Mouvement de la jeunesse orthodoxe qui a fait du service de l’autre son credo. « Bien avant la création du programme de parrainage scolaire, le centre de Beyrouth du Mouvement de la jeunesse orthodoxe a créé un centre médicosocial qui prodigue les soins à des centaines de familles, note Mme Claire Rabahié, membre du MJO. De même, chaque semaine, nous offrons deux repas pour 90 personnes du troisième âge. » « De plus, les familles des enfants qui bénéficient du programme du parrainage scolaire sont suivies dans le centre médicosocial, poursuit Mme Rabahié. Nous essayons de les accompagner dans la mesure du possible. » Et de préciser : « Le centre de Beyrouth du MJO organise également une fête à l’occasion de Noël à l’intention de 300 enfants. Au cours de cette journée, qui débute par une liturgie, nous prévoyons des jeux et des activités récréatives interrompues par un déjeuner et la distribution de cadeaux. Par ailleurs, quand la situation politique le permet, nous organisons un camp d’été à l’intention de 70 à 80 enfants âgés entre 6 et 12 ans. » Le programme du parrainage scolaire a couvert le Grand Beyrouth jusqu’en 1996, date à laquelle le secrétariat général du MJO a décidé d’adopter l’idée et de la généraliser sur l’ensemble du territoire, mis à part le Liban-Sud, qui en bénéficiera à partir de cette année. Au cours de l’année scolaire 2007-2008, le programme du parrainage scolaire du MJO a pu réunir la somme de 100 000 dollars, bénéficiant ainsi à plus de 400 élèves. Ce programme ne peut pas poursuivre son activité sans la générosité des donateurs. Les dons peuvent être adressés au Mouvement de la jeunesse orthodoxe, compte parrainage 794646.46, Banque libano-française – Accaoui, SWIFT code : BLFSLBBX, ou déposés aux guichets de la Fransabank, compte numéro : 50-2010-516855.58. Pour plus de renseignements, appeler au 03/371361 ou 03/335945 pour le Grand Beyrouth et au 03/755924 pour le Mont-Liban, Tripoli, Batroun et Akkar.
Le marasme économique et la cherté de vie ont poussé de nombreuses familles à retirer leurs enfants de l’école. Pour contribuer à l’éducation d’un plus grand nombre de Libanais, le Mouvement de la jeunesse orthodoxe a fondé, il y a 30 ans, le programme de parrainage scolaire.
Pour éviter que les parents n’aient à choisir entre le pain et l’éducation de leurs...