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Actualités - CHRONOLOGIE

Saakachvili avait-il préparé son opération militaire dès 2005 ?

Irakli Okrouachvili, ancien proche de Saakachvili, accuse le président géorgien d’avoir précipité un plan favorisant une riposte russe. Irakli Okrouachvili, ministre de la Défense de 2004 à 2006, accuse son ancien mentor, Mikhaïl Saakachvili, d’avoir exécuté maladroitement cette opération militaire, favorisant ainsi à ses yeux une riposte russe. « L’Abkhazie était notre priorité stratégique, mais nous avons mis au point des projets militaires en 2005 pour reprendre aussi bien l’Abkhazie que l’Ossétie du Sud », a-t-il déclaré dans un entretien exclusif à Reuters. Mikhaïl Saakachvili assure que c’est la Russie qui a initié le conflit ayant amené l’occupation d’une partie de son pays par l’armée russe et une crise diplomatique internationale. La Russie a accepté de retirer ses troupes de Géorgie, mais pas de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud, qui ont déclaré leur indépendance, reconnue par Moscou. Irakli Okrouachvili, qui est né en Ossétie du Sud, critique l’initiative de M. Saakachvili, qu’il juge précipitée, dépourvue du soutien diplomatique nécessaire et militairement irréaliste. Selon lui, les projets préparés en 2005 prévoyaient la prise de Tskhinvali, la capitale sud-ossète, du tunnel de Roki, principal point de passage entre la Russie et l’Ossétie du Sud, et de la ville de Java. « L’offensive de M. Saakachvili n’a eu pour seul objectif que de prendre Tskhinvali parce qu’il pensait que les États-Unis empêcheraient une réaction russe par les canaux diplomatiques », ajoute-t-il. « Mais quand la réaction américaine s’est avérée être inexistante, M. Saakachvili a déplacé ses forces en direction du tunnel de Roki pour finalement être pris de vitesse par les Russes », conclut-il. Cet échec était en fait inévitable, estime l’ancien ministre de la Défense. « Après 2006, nous n’avions aucune chance de succès par des moyens militaires. (...) Les Russes avaient repositionné et amélioré leur infrastructure militaire dans le nord du Caucase, en Abkhazie et en Ossétie du Sud, et à l’évidence, ils l’avaient fait à cause de nous. » Pour M. Okrouachvili, le président géorgien aurait dû ensuite défendre des villes géorgiennes, mais, au lieu de cela, il « a laissé les Russes venir pour éviter les critiques et apparaître davantage comme une victime ». Selon M. Okrouachvili, le président américain avait averti le pouvoir géorgien de ne pas tenter d’aventure militaire. « Quand nous avons rencontré le président Bush en mai 2005, il nous a clairement dit : “Ne vous lancez pas dans une confrontation, nous ne pourrons pas vous aider militairement.” » M. Okrouachvili impute également à Washington une responsabilité dans l’échec de cette opération. Il estime que Washington a eu tort de soutenir son ancien mentor après 2007. « Il n’y avait aucun contre-pouvoir. Les institutions qu’il a créées étaient centrées sur lui. Le manque de critique des États-Unis lui a permis d’aller trop loin », dit-il. « Saakachvili doit rendre des comptes et démissionner. S’il part, il ne devra pas être poursuivi. Mais s’il ne le fait pas, cela conduira à des poursuites judiciaires contre lui », prévoit-il. Jugé et condamné en mars dernier par contumace à onze ans de prison pour extorsion d’actions en Géorgie, Irakli Okrouachvili est arrivé en France en janvier et a obtenu en avril le statut de réfugié politique. La justice française a refusé son extradition vers Tbilissi la semaine dernière. Son arrestation en septembre 2007 avait conduit à de troubles, à la proclamation de l’état d’urgence en novembre puis à une élection anticipée où M. Saakachvili a été réélu. M. Okrouachvili nie les accusations qu’il dit être montées de toutes pièces. Il espère une mobilisation dans son pays le 7 novembre, jour anniversaire des troubles de 2007. « Je reviendrai d’ici à un an, même si cela signifie pour moi risquer la prison. Les jours de Saakachvili sont comptés. »
Irakli Okrouachvili, ancien proche de Saakachvili, accuse le président géorgien d’avoir précipité un plan favorisant une riposte russe.

Irakli Okrouachvili, ministre de la Défense de 2004 à 2006, accuse son ancien mentor, Mikhaïl Saakachvili, d’avoir exécuté maladroitement cette opération militaire, favorisant ainsi à ses yeux une riposte russe. « L’Abkhazie...