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Dernières Infos - Espionnage

Londres : trois hommes inculpés pour aide au renseignement hongkongais

Le parlement britannique et Big Ben à Londres, le 29 décembre 2021. Crédit AFP / Hollie Adams

Trois hommes ont comparu lundi devant la justice britannique à Londres après avoir été inculpés pour aide aux services de renseignement hongkongais et ingérence étrangère, des poursuites que Pékin a « fermement condamnées ».

Les suspects, Chi Leung (Peter) Wai, 38 ans, Matthew Trickett, 37 ans, et Chung Biu Yuen, 63 ans, avaient été arrêtés début mai et sont apparus tous trois en survêtement gris devant la Westminster Magistrates' Court de Londres.

Ils ont simplement confirmé leur identité et leur adresse pendant cette courte audience à l'issue de laquelle la juge les a placés en liberté sous contrôle judiciaire.

Peu de détails ont été donnés pour l'instant quant aux faits qui leurs sont reprochés en vertu de la loi britannique sur la sécurité nationale et qui viennent s'ajouter à une série d'affaires alimentant les soupçons d'espionnage chinois dans les pays européens.

Ils sont notamment accusés d'avoir rassemblé des informations, mené des actions de surveillance « susceptibles d'aider matériellement un service de renseignement étranger dans ses actions liées au Royaume-Uni », et ce entre le 20 décembre 2023 et le 2 mai 2024.

Ils ont également été inculpés pour avoir forcé l'entrée dans une habitation, le 1er mai dernier.

La prochaine audience est fixée au 24 mai.

Pékin condamne « fermement » 

Le Royaume-Uni a dénoncé à maintes reprises la répression du mouvement en faveur de la démocratie dans son ancienne colonie, dont plusieurs figures en exil ont trouvé refuge sur le sol britannique.

En juillet 2023, Londres avait vivement protesté contre les mandats d'arrêt et promesses de récompense qui visaient des militants de ce mouvement ayant fui Hong Kong.

Dans le cadre de l'enquête sur l'affaire révélée lundi, 11 personnes au total - 10 hommes et une femme - avaient été placées en garde à vue, dans le nord de l'Angleterre et à Londres. Les sept hommes et la femme qui n'ont pas été inculpés avaient été remis en liberté au plus tard vendredi.

Dans un communiqué, le commissaire du ministère chinois des Affaires étrangères à Hong Kong a « fermement condamné » le gouvernement britannique pour « avoir fabriqué des accusations, arrêté arbitrairement des citoyens chinois et diffamé » le gouvernement de Hong Kong.

Accusant le Royaume-Uni de « s'ingérer dans les affaires de Hong Kong », il a menacé de « représailles fermes et fortes » s'il « ne corrigeait pas ses erreurs ».

Dans un communiqué, le gouvernement de Hong Kong a quant à lui dit avoir demandé au gouvernement britannique de traiter cette affaire « de manière équitable » en protégeant « les droits (...) du responsable administratif du Bureau économique et commercial de Hong Kong (à Londres) soupçonné d'être impliqué ».

« Age d'or » terni 

Cette affaire intervient après que deux hommes, dont l'un travaillant au Parlement britannique, ont été récemment inculpés d'espionnage au profit de la Chine - une accusation rejetée par Pékin - et doivent être jugés l'an prochain par la justice britannique.

Après « l'âge d'or » voulu par l'ex-Premier ministre David Cameron en 2015, les relations entre Londres et Pékin se sont nettement dégradées ces dernières années.

Les deux pays ont des positions divergentes sur la répression du mouvement militant pour la démocratie à Hong Kong, ainsi que sur le sort de la minorité musulmane ouïghoure dans la région du Xinjiang ou sur les accusations de violations des droits humains au Tibet.

Le dernier gouverneur britannique de Hong Kong, Chris Patten, a étrillé « l'âge d'or » des relations entre le Royaume-Uni et la Chine, qu'il a qualifié d' »absolument pathétique ».

Tout en insistant sur la nécessité de commercer avec la Chine, il a estimé sur la BBC que « l'idée que l'on puisse le faire seulement en s'agenouillant est humiliante et ridicule ».

Au-delà du cas de Hong Kong, l'ONG Amnesty international a affirmé que Pékin s'en prenait à des Chinois étudiant à l'étranger en raison de leur militantisme politique, certains d'entre eux signalant des cas de harcèlement de membres de leur famille dans leur pays.

Amnesty accuse ainsi Pékin de « répression transnationale ».

Pour le ministère chinois des Affaires étrangères, le rapport d'Amnesty est une « diffamation purement malveillante ».

Trois hommes ont comparu lundi devant la justice britannique à Londres après avoir été inculpés pour aide aux services de renseignement hongkongais et ingérence étrangère, des poursuites que Pékin a « fermement condamnées ».Les suspects, Chi Leung (Peter) Wai, 38 ans, Matthew Trickett, 37 ans, et Chung Biu Yuen, 63 ans, avaient été arrêtés début mai et sont...