Jeux paralympiques - Après sa victoire sur 100m nage libre, le Grenoblois récidive sur le 50 m Smetanine en argent à Pékin

Après avoir conquis l’or sur 100m nage libre, David Smetanine (photo) a récidivé en raflant l’argent sur le 50m dos en 48’’66. Il offre ainsi à la France sa troisième médaille. David Smetanine, tétraplégique, a visiblement bien préparé les Jeux de Pékin. Après l’or sur 100m, le nageur a remporté hier l’argent sur 50m dos, en 48’’66, derrière le Mexicain Juan Reyes (42’’77). Il offre donc la troisième médaille à la France. Et le Grenoblois n’a pas fini sa campagne. En handisport, on est « jeune sportif à 40 ans » Avec une moyenne d’âge de 34 ans, l’équipe de France engagée aux Jeux paralympiques de Pékin compte trente athlètes quadragénaires, car en handisport, on est « jeune sportif à 40 ans », explique le directeur technique national (DTN), Christian Paillard. « Bien souvent, des gens accidentés de la route ou de la vie arrivent dans le circuit sportif à un âge avancé, précise-t-il. Et la carrière sportive ne vient qu’après la rééducation et la réinsertion sociale. » Pour le DTN, il y a « un âge de mort de l’ancien corps et un âge de naissance du nouveau corps », ce qui explique souvent une arrivée tardive au handisport de haut niveau. À 47 ans, Xavier Le Draoullec en est un exemple. Ancien militaire amputé d’une jambe après avoir marché sur une mine au Liban en 1982, cet ambassadeur de l’athlétisme pour amputés, qui a déjà participé aux Paralympiques, va courir cette semaine le 4x100m et disputer le saut en longueur et le pentathlon au Nid d’oiseau, le stade national chinois. Dans certains sports, comme le tir à l’arc notamment, « on vit vieux » chez les handicapés, mais « aussi chez les valides », signale M. Paillard. Ainsi, la doyenne de l’équipe, Michèle Amiel, 60 ans, qui a commencé le tir sportif en compétition il y a 20 ans, se présente à Pékin pour approcher l’or olympique. Selon le handicap et le sport pratiqué, les athlètes peuvent concourir plus ou moins âgés. « On trouve aussi des jeunes qui, eux, ont plus souvent eu des malformations à la naissance », selon M. Paillard. La nageuse Eztitxu Vivanco, 15 ans et benjamine de l’équipe de France, n’imagine pas nager aux Paralympiques dans vingt ou trente ans. Pour la jeune Basque, née sans tibia, « ceux qui font les Jeux à cet âge ont vraiment beaucoup de mérite ». Mais, poursuit-elle, « il y a des catégories qui progressent plus vite que d’autres. Je sais qu’à 50 ans, je ne reviendrai pas faire des Jeux, les jeunes iront plus beaucoup plus vite que moi ! ».