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Assassinat Hanna : la majorité continue de réagir avec fermeté et le 8 Mars de se taire Appels pressants au dialogue sur la stratégie de défense, et exigence d’une enquête claire et totalement aboutie

La majorité continue de réagir très fermement entre appels pressants au dialogue à Baabda sur la stratégie de défense, et exigence d’une enquête claire et totalement aboutie : c’est donc tout naturellement que ce week-end écoulé a été presque entièrement consacré aux répercussions de l’assassinat du capitaine Samer Hanna, abattu jeudi dans son hélicoptère par le Hezbollah à Séjoud. Avec, en toile de fond, un silence total du côté du 8 Mars, à la notable exception de Nabih Berry (lire p. 4). Ainsi, Walid Joumblatt a appelé le chef de l’État à convoquer « le plus tôt » possible la table de dialogue, « pour que nous puissions discuter calmement, avec sagesse et raison, et savoir comment intégrer progressivement les armes de la Résistance. Je répète : une intégration progressive dans le giron de l’État », a martelé le chef du PSP. « Dialoguons, pour que ne se reproduisent plus des incidents aussi déplorables que celui de Séjoud », a-t-il également dit. Le leader druze faisait écho à un appel lancé avant-hier samedi dans le même sens aussi bien par Michel Moawad de Ehden que par le ministre de l’Information, Tarek Mitri, pour lequel ce drame a prouvé « la mauvaise coordination » entre la troupe et le parti de Dieu. « Qu’est-ce que cela veut dire mauvaise coordination ? Cela veut dire, pour le Hezb, qu’il est des régions au Liban, dans la banlieue sud, à Jezzine ou même à Sannine, et bientôt peut-être dans nos maisons, au cœur desquelles les Libanais n’ont pas le droit de rentrer », s’est insurgé Michel Moawad. Il n’empêche que ce dialogue souhaité par presque tout le monde « ne servira strictement à rien tant qu’une partie armée continuera à tirer sur la troupe », selon le Amid du Bloc national, Carlos Eddé. « Il n’est pas étonnant que les miliciens du Hezb s’autorisent à se comporter comme si le Liban était leur propriété », a-t-il dit, se posant une série de questions : « Y a-t-il des éléments indisciplinés au sein du Hezb ? Ou ont-ils reçu l’ordre de provoquer l’incident ? Pourquoi ont-ils tiré sur le capitaine Hanna une fois l’hélicoptère à terre ? Pourquoi ont-ils tardé à le transporter à l’hôpital ? Et si Hanna avait été israélien, auraient-ils fait en sorte de le laisser en vie ? » C’est un autre point essentiel qu’a soulevé pour sa part le député du Batroun, Boutros Harb, qui a exigé que l’identité de l’agresseur et le rôle qu’il a joué soient révélés, soulignant que « le cours de l’enquête et son sérieux constitueront un test décisif : l’on saura alors si c’est le projet de l’État qui primera sur celui des mini-États, ou bien l’inverse ». Cette enquête, que « tous les Libanais attendent impatiemment », selon les termes du député du Batroun, s’est taillé la part du lion dans les nombreuses prises de position de ce week-end. « Le Hezbollah ne facilitera pas le cours des investigations », a assuré le député Samir Frangié, relevant que la politique adoptée par le parti chiite consiste à « annihiler » l’armée. « Nous sommes déterminés à rendre publics les résultats de ces investigations, et ce d’une façon très claire », a promis le ministre de l’Intérieur, Ziyad Baroud, relevant qu’il faut traiter l’affaire « d’une façon globale » – et non pas étroite, ponctuelle ou conjoncturelle. Ces investigations, il « faut (les) accélérer », ont demandé la Jamaa islamiya et le député haririen Riad Rahhal afin, a affirmé ce dernier, que les résultats de l’enquête montrent à quel point l’armée est la seule « soupape de sécurité ». Beaucoup de personnalités politiques ont d’ailleurs évoqué l’armée et son rôle au lendemain de l’attaque dont elle a été la cible dans l’Iqlim el-Touffah. Le député Ahmad Fatfat a ainsi appelé le nouveau patron de la troupe, le général Jean Kahwaji, à « faire en sorte, le plus vite possible, que la crédibilité de l’armée soit retrouvée, que les citoyens » aient de nouveau confiance en elle. « L’image de l’armée était floue, et si Dieu le veut, elle sera plus claire grâce à son nouveau commandant en chef », a espéré, quant à lui, le député joumblattiste Alaëddine Terro. Ce sont Amine Gemayel et Salah Honein, enfin, qui ont résumé le cœur de ce problème. Du perron de Baabda après un entretien avec Michel Sleiman, samedi, le chef des Kataëb a affirmé que « cet incident dépasse le cadre sécuritaire ou juridique, et que le criminel ait été livré à la justice ou pas n’y change rien : il s’agit là du principe de souveraineté de l’État », a-t-il dit. Quant à l’ancien député de Baabda, qui s’exprimait hier matin au micro de la VDL, il a insisté sur le fait qu’il ne saurait y avoir de complémentarité « entre une thèse et son antithèse, entre deux forces armées ayant chacune son propre projet politique. Ce qui s’est passé à Séjoud n’est pas un accident isolé », a précisé Salah Honein.
La majorité continue de réagir très fermement entre appels pressants au dialogue à Baabda sur la stratégie de défense, et exigence d’une enquête claire et totalement aboutie : c’est donc tout naturellement que ce week-end écoulé a été presque entièrement consacré aux répercussions de l’assassinat du capitaine Samer Hanna, abattu jeudi dans son hélicoptère par le...