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Actualités - CHRONOLOGIE

Tbilissi « sera membre de l’OTAN », affirme Merkel ; Pour Rice, la réputation de Moscou est « en lambeaux » La Russie promet de retirer ses troupes de Géorgie à partir d’aujourd’hui

Le président russe Dmitri Medvedev a promis hier de retirer à partir de lundi ses troupes de Géorgie, qui dit refuser désormais toute présence sur son territoire de militaires russes, alors que les Occidentaux haussaient le ton pour que Moscou tienne parole. Malgré un accord de cessez-le-feu, chars et soldats russes étaient toujours en Géorgie, hors de la province séparatiste d’Ossétie du Sud, et « fortifiaient » même hier leurs positions non loin de la capitale Tbilissi, selon le gouvernement géorgien. Accusant Moscou de traîner des pieds, les Occidentaux ont haussé le ton. La chancelière allemande Angela Merkel est allée à Tbilissi apporter son soutien à la Géorgie, promettant qu’elle avait vocation à intégrer l’OTAN, ce qui hérisse Moscou. Mme Merkel a une fois de plus appelé au retrait des troupes russes, tout comme, à Washington, la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice qui a estimé de son côté que la réputation de la Russie « est en lambeaux ». Et d’exprimer l’espoir que le Kremlin allait « cette fois-ci tenir sa promesse » et retirer ses troupes aujourd’hui. Un peu plus tôt, le président Medvedev, qui avait signé samedi l’accord de cessez-le-feu prévoyant le retrait des forces russes, avait promis à son homologue français Nicolas Sarkozy de commencer aujourd’hui « le retrait du contingent militaire envoyé en renfort aux forces de maintien de la paix russes à la suite de l’agression géorgienne contre l’Ossétie du Sud ». M. Sarkozy, qui avait négocié à Moscou et Tbilissi l’accord de cessez-le-feu, a lui aussi mis en garde son interlocuteur contre des « conséquences graves (...) sur les relations de la Russie avec l’Union européenne », si cet accord n’est pas respecté. Les ministres des Affaires étrangères des 26 pays de l’Alliance atlantique devaient tenir demain une réunion extraordinaire pour discuter du conflit russo-géorgien et de l’attitude à adopter envers la Russie. Les pays de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) devaient eux se retrouver aujourd’hui à Vienne pour décider de l’envoi de 100 observateurs supplémentaires en Géorgie, dans le cadre du plan de cessez-le-feu. Pour sa part, le pape Benoît XVI a appelé à l’ouverture de « corridors humanitaires » en Ossétie du Sud et en Géorgie. Le président géorgien a profité de la tribune offerte par la présence de Mme Merkel pour rejeter toute présence de forces russes de maintien de la paix. « On ne peut plus parler en Géorgie de forces de la paix russes. Il ne peut y avoir de forces de paix russes », a martelé M. Saakachvili, alors que depuis le début des années 1990 de telles troupes sont stationnées dans les territoires séparatistes d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie. Le plan français prévoit que ces « forces de paix » russes restent en Ossétie du Sud. La police géorgienne était hier toujours interdite d’entrée à Gori, proche de l’épicentre du conflit, et les forces russes y étaient toujours positionnées. Le secrétaire du Conseil de sécurité de Géorgie, Alexandre Lomaïa, a même assuré que l’armée russe continuait dimanche de « fortifier » ses positions. Les soldats russes ont en effet établi des postes de contrôle avec des blindés en quatre points sur la route reliant Gori au village d’Igoïeti, une localité distante de 30 km de Tbilissi, ont constaté des journalistes de l’AFP. Une cinquantaine de blindés russes ont aussi pris position, faisant face à Gori, sur environ un kilomètre à l’entrée de la ville. Des militaires russes étaient également visibles à la base géorgienne de Teklati, près de Senaki, dans l’ouest du pays, et des chars patrouillaient sur la route conduisant au port de Poti, sur la mer Noire, 30 km plus à l’ouest, a constaté un journaliste de l’AFP. Selon l’accord de cessez-le-feu, les forces russes de « maintien de la paix » doivent reprendre leur position en Ossétie du Sud, avec un droit de patrouille temporaire sur quelques kilomètres en territoire géorgien jusqu’à l’arrivée d’observateurs étrangers. Les autres troupes doivent, elles, retourner en Russie. Kiev propose de prêter à l’Occident ses radars de défense antimissile L’Ukraine s’est déclarée prête à mettre à la disposition des pays européens ou « d’autres pays étrangers » ses radars antimissiles exploités jusqu’à une date récente en commun avec la Russie. Après l’annulation cette année des accords avec la Russie sur l’utilisation commune de systèmes de radars antimissiles, l’Ukraine a « la possibilité d’établir une coopération active avec les pays européens (...) ainsi qu’avec des États étrangers intéressés par le renseignement spatial », déclare le ministère ukrainien dans un communiqué. Le ministère rappelle que la Russie a résilié au début de l’année sa participation à un accord de 1992 sur l’utilisation commune des radars antimissiles hérités de l’époque soviétique. Le ministère ukrainien fait cette déclaration deux jours après la conclusion, précipitée par le conflit russo-géorgien, d’un accord entre les États-Unis et la Pologne sur l’installation dans ce pays d’éléments du bouclier antimissile américain. Kiev, qui a l’ambition, comme Tbilissi, d’intégrer l’Union européenne et l’OTAN, est montée en première ligne, avec la Pologne et les États baltes, contre l’intervention russe en Géorgie. Le président ukrainien Viktor Iouchtchenko a proposé vendredi à la Russie d’entamer d’urgence des pourparlers sur la flotte de la mer Noire basée à Sébastopol, dans le sud de l’Ukraine, et dont les navires ont été utilisés par Moscou dans l’opération contre la Géorgie. Au moins 182 morts côté géorgien Au moins 182 personnes ont été tuées côté géorgien dans le conflit opposant Tbilissi à Moscou, a annoncé le ministère géorgien de la Santé, précisant que ce bilan était appelé à s’alourdir car il ne concerne que les zones contrôlées par la Géorgie. De ces victimes, 115 sont des militaires et 67 des civils. Par ailleurs, 479 blessés ont été recensés, dont 157 civils, a déclaré devant la presse le ministre de la Santé Alexandre Kvitachvili La Russie a évalué pour sa part à environ 1 600 le nombre de civils tués par les troupes géorgiennes pendant leur offensive dans la république indépendantiste géorgienne d’Ossétie du Sud, qui a déclenché la riposte militaire de Moscou. Mais ce chiffre est invérifiable et suscite le doute chez les observateurs indépendants et plusieurs ONG. 158 000 personnes déplacées par le conflit, selon le HCR Quelque 158 600 personnes ont été déplacées en raison du conflit en Géorgie, a annoncé hier le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). Parmi ces déplacés, 98 600 l’ont été à l’intérieur de la Géorgie, 30 000 sur le territoire de la région séparatiste d’Ossétie du Sud et 30 000 en Russie, a précisé le HCR. D’autre part, un convoi du Programme alimentaire mondial (PAM) et du HCR a réussi dimanche à entrer dans la ville de Gori, ville stratégique géorgienne située non loin de l’Ossétie du Sud, a indiqué le HCR. L’équipe du HCR est parvenue à fournir une aide matérielle de secours non alimentaire à 1 500 personnes. Relevant que l’accès à cette ville était auparavant bloqué dimanche, le HCR a souligné « le caractère aléatoire et imprévisible » de la situation en matière de sécurité. L’accès à la ville de Gori, où la situation humanitaire a été qualifiée de « dramatique » par l’ambassadeur de France en Géorgie, a été coupé par les forces russes qui l’ont occupée lundi dernier.
Le président russe Dmitri Medvedev a promis hier de retirer à partir de lundi ses troupes de Géorgie, qui dit refuser désormais toute présence sur son territoire de militaires russes, alors que les Occidentaux haussaient le ton pour que Moscou tienne parole. Malgré un accord de cessez-le-feu, chars et soldats russes étaient toujours en Géorgie, hors de la province séparatiste...