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Actualités - CHRONOLOGIE

STAND UP COMEDY - Ahmed Ahmed, Maz Jobrani and Friends au Forum de Beyrouth Les mousquetaires du rire tirent et font mouche

Ahmed Ahmed, Maz Jobrani and Friends, ces derniers étant Dean Obeidallah, Erik Griffin et Sebastian Maniscalco, ont donné, en week end, deux shows de stand up comedy, au Forum de Beyrouth, assez drôles ma foi. Un public prêt à rire de bon cœur, une moyenne d’âge où les trentenaires se sentent vieux, des blagues et des vannes qui fusent et, surtout, des humoristes qui n’ont pas froid aux yeux et qui décortiquent, chacun à sa manière, la société, les us et coutumes et la politique (pour ne citer que ceux-là). Voilà, en résumé, l’atmosphère (très) générale d’un spectacle qui fait décidément du bien aux zygomatiques. Les antennes toujours dressées, les yeux et les oreilles toujours à l’affût du mot, du geste, du comportement ou du fait de société qui leur donnera matière à blaguer, ces mousquetaires du rire ont tiré et fait mouche. Ahmed Ahmed et Maz Jobrani ont déjà fait un tabac au Casino du Liban lors de leur premier passage au Liban en décembre 2007, lors de la tournée du Axis of Evil Comedy Tour. Ces Arabes-Américains utilisent l’humour pour faire passer le message qu’il n’est pas constructif de déconsidérer les autres en raison de leur culture, de leur religion ou de leur couleur. Dean Obeidallah, un étalon de l’écurie Comedy Central, a joint sa voix de mi-Palestinien, mi-Italien, à cette forme de propagande politiquement correcte d’un humour… politique particulièrement acéré. «?Historiquement, l’humour a toujours été utilisé pour mettre les gens à l’aise et, en quelque sorte, les préparer à entendre un message qui leur fait prendre conscience de leurs préjugés et ce, sans les offenser», explique cet ancien avocat devenu humoriste. « C’est un moyen incroyable d’aider à briser les stéréotypes car le rire vrai conduit, en particulier chez les personnes ouvertes d’esprit, à une réelle réévaluation et démystification », ajoute Maz Jobrani, le Perse qui fait miaou. Sans les événements du 11-Septembre, un grand nombre des humoristes arabes-américains ne seraient jamais connus. Auparavant, ils étaient comme des centaines d’autres jeunes humoristes qui font la tournée des soirées « micro ouvert » de Manhattan. Le climat de l’après 11-Septembre leur a fait partager des expériences particulières – comme d’être systématiquement choisi «?au hasard?» (randomly) pour être fouillé à l’aéroport. « Au départ, l’humour était du genre “?Ne nous frappez pas, ne nous faites pas mal, nous ne sommes pas des terroristes?”, explique Obeidallah. Cet aspect est toujours présent, mais avec moins d’emphase. Maintenant nous sommes beaucoup plus percutants et confiants. » En d’autres termes, ces humoristes sont beaucoup plus susceptibles de s’attaquer aux stéréotypes plutôt que de se justifier. «Ces stéréotypes sur les Arabes et les musulmans sont aussi solides que de la roche préhistorique et l’humour l’érode doucement, si doucement, affirme Ahmed Ahmed. Je ne pense pas que d’un seul coup, en regardant, vous vous mettez à penser différemment. Mais une fois rentré, plus tard lorsque la dépêche d’info tombe… une partie de ce qui s’est joué avec le public s’est transférée et les gens y réfléchissent à deux fois.» Il pleut des blagues La phrase favorite d’Ahmed Ahmed, il l’a gravée sur son tee-shirt (et sur bien d’autres également qu’il commercialise avec brio, de même que toute une gamme de «?souvenirs et autres DVD?» portant sa griffe ou celle de ses compères. La fameuse phrase (ô combien véridique) étant «?What happens in Beirut, goes on Facebook?». ?(Tout ce qui se passe à Beyrouth va sur Facebook). Erik Griffin, lui, est exaspéré par les filles moches qui jouent aux belles. Sebastian Maniscalco excelle, pour sa part, non seulement en tant que stand up comedian, mais aussi et surtout comme véritable acteur aux mille et une intonations et grimaces. Maz Jobrani, tout frétillant?: «?Vous avez un nouveau président, mabrouk?! Cela vous a pris à peu près 9 mois pour en élire un. Le temps qu’il faut pour fabriquer un bébé. Oh qu’il est mignon ce nouveau président. Gili gili. Il faut préparer le “méghli”.?» Dean Obeidallah, qui a l’air tout droit sorti d’un feuilleton américain des années sixties (rapport à son petit nez retroussé et sa raie de côté), a pour cible favorite un certain Bush Junior et s’amuse à reprendre des extraits des discours présidentiels «?véridiques, je vous jure?», s’esclaffe-t-il en se croyant obligé de préciser qu’il votera pour Obama. Quand on vous disait que le discours de ces humoristes n’était pas complètement politiquement incorrect. Maya GHANDOUR HERT
Ahmed Ahmed, Maz Jobrani and Friends, ces derniers étant Dean Obeidallah, Erik Griffin et Sebastian Maniscalco, ont donné, en week end, deux shows de stand up comedy, au Forum de Beyrouth, assez drôles ma foi.
Un public prêt à rire de bon cœur, une moyenne d’âge où les trentenaires se sentent vieux, des blagues et des vannes qui fusent et, surtout, des humoristes qui...