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Actualités - OPINION

Salut les artistes ! Alain PLISSON

S’il fallait trouver un élément distinctif, une formule identitaire, un quelconque qualificatif pour distinguer l’été 2008 de tous ceux qui l’ont précédé (il y en a d’ailleurs de récents de triste mémoire dont il vaut mieux ne pas parler...), je dirais que 2008 aura été l’été au cours duquel Michel Legrand aura retrouvé à Byblos Chucho Valdès. Maya Ghandour Hert a magistralement évoqué dans ces colonnes ce moment d’exception, ces minutes magiques au cours desquelles deux géants du jazz, deux légendes vivantes ont voulu faire de Byblos (et, par là même, de tout le Liban), une escale aussi importante pour eux que La Havane, Paris, Madrid ou Marseille. J’appartiens à une génération qui a vu défiler au Liban les plus grandes figures du jazz, de Louis Armstrong à Miles Davis, de Ray Charles à Ella Fitzgerald, pour ne citer que ceux-là. Et aujourd’hui, Legrand et Valdès. Ce soir-là, je me suis réconcilié avec le monde entier (ce qui n’était pas le cas de ma sémillante voisine qui avait un autre Michel dans son collimateur...). J’ai retrouvé le Liban que j’aime, ouvert à toutes les cultures, à toutes les formes d’art. Un pays formidable, pour peu que l’on donne au « génie » libanais l’occasion de s’exprimer. Je tiens à dire ici mon admiration pour l’homme de l’ombre, Nagi Baz. Vous n’avez jamais entendu parler de lui, moi non plus ! Et pourtant, ce mélomane dont la culture musicale est phénoménale est « l’âme musicale » du festival de Byblos. Comme je ne le connais pas, je le remercie ici d’avoir fait de moi le témoin privilégié d’un événement que je n’hésite pas à qualifier de planétaire. Je regrette par contre d’avoir eu à constater ce soir-là combien nombreux étaient ceux ou celles qui se trouvaient là sans trop savoir ni pourquoi ni comment. Qui passèrent leur temps à aller se ravitailler à la buvette, la bouteille d’eau pour le commun des mortels, le verre de whisky plusieurs fois renouvelé pour le nec plus ultra. Le jazz ne peut s’écouter qu’ainsi, paraît-il ! Contrairement à ma sémillante voisine de droite (ce côté-là correspondait mieux à ses idées politiques !) et qui appréciait le « show » en connaissance avertie, mon voisin de gauche se distingua par une passivité à toute épreuve. Je ne l’ai pas vu applaudir une seule fois, et pourtant il n’avait ni une bouteille d’eau ni un verre de whisky dans les mains. Que dire enfin de ceux qui ont continué à déferler une heure après le début du spectacle, l’air étonné que l’on ait pu commencer sans eux. À Baalbeck et à Beiteddine, on est bien plus strict. Pourquoi ce laisser-aller que je constate, année après année, à Byblos ? Tous ceux-ci auront passé, indifférents, à côté d’un moment de grâce, n’ayant réussi à satisfaire que leur « soif » d’inculture, dans l’ignorance totale du respect d’autrui et de la valeur de l’exactitude. Alain PLISSON Artiste Article paru le vendredi 1er août 2008
S’il fallait trouver un élément distinctif, une formule identitaire, un quelconque qualificatif pour distinguer l’été 2008 de tous ceux qui l’ont précédé (il y en a d’ailleurs de récents de triste mémoire dont il vaut mieux ne pas parler...), je dirais que 2008 aura été l’été au cours duquel Michel Legrand aura retrouvé à Byblos Chucho Valdès.
Maya Ghandour Hert a...