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Actualités - CHRONOLOGIE

Festival de Beiteddine « Esquina Carlos Gardel Show » : sensualité et liberté du tango

Il y a un flot de soleil, des embruns de la mer, un relent des milieux populaires latino, un rien entre le distingué, avec costumes et cheveux gominés pour les hommes, et les poulettes de luxe, robes fendues jusqu’au haut de la cuisse, décolletés vertigineux et talons aiguilles de star pour les femmes, un parfum tenace et exotique, des vibrations de la peau, des œillades assassines, des postures théâtrales, des gestes sensuels, brusques et langoureux, des histoires d’amour, de désir, de jalousie et de rivalité… Il y a tout cela et un peu plus, sans oublier bonne humeur et un zeste d’humour, dans cette ronde de tango passion. Un tango reflétant les intermittences des cœurs avec boa en plumes, strass et jupons qui volent. La scène du Palais des eaux à Beiteddine est sous l’emprise d’une danse qui en dit long sur les désirs des corps... Dans le velours d’une nuit enveloppée de brume et par-delà les vieilles pierres réveillées par les spots lumineux, un air de Buenos Aires, chargé d’essences capiteuses, souffle sur cette scène où évolue une dizaine de danseurs(ses). En toute raideur et souplesse à la fois, l’« Esquinas Carlos Gardel Show » ouvre les portes à un rêve caressant et doux. Par-delà l’image mythique d’un chanteur de charme, par-delà la légende et l’icône d’un séducteur qui fit rêver toute l’Amérique du Sud par sa voix de baryton et ses frasques sentimentales, par-delà l’idole des foules nommée Carlos Gardel, mort accidentellement en 1935 dans un crash d’avion, il y a aujourd’hui le fabuleux héritage de la musique et de la danse. Un vrai « Carlos Gardel Show » pour une marche improvisée à quatre jambes où le tango est bien plus qu’une danse musette ou de salon… Mondes fusionnels où s’épanouit le tango en un spectacle haut en couleur, rythmé, élégant, synchronisé, mais aussi étrangement libre, presque cérémonial, chaleureux et théâtral… Impeccable mécanique d’horlogerie, avec de larges plages d’improvisation, pour exprimer, en une riche palette, toutes les nuances et les contradictions des attirances des couples où le « ressenti » demeure l’essentiel. Couples en harmonie dont les corps s’enlacent et s’imbriquent comme lianes enchevêtrées et eaux qui se fondent... Mais ce qu’il y a là, en plus, dans ces agiles circonvolutions teintées parfois d’un sulfureux érotisme, ce sont les émotions. Des émotions qui s’échappent d’un pas de deux souverainement balancé, dansé avec grâce et une certaine emphase. En invité de marque, pour une prestation exceptionnelle : Juan Carlos Copes, maestro absolu du tango. Presque un demi-siècle de présence sous les feux de la rampe. L’énergie et la fougue sont encore intactes de prestance et de savoir-faire. Cheveux lissés, costume gris satiné, taille cambrée, cheville leste, jambes adroites, buste droit, avant-bras tendu, voilà le danseur-chorégraphe de tango le plus réputé en action. Entre trémolos du violon, plaintes de la contrebasse et accords du bandonéon, voilà des airs languides et aguicheurs où le cœur a toutes les raisons (et les déraisons !) pour exulter. Exulter à travers le bonheur de danser. Le tango ici, tout en sensualité et liberté, déploie ses ailes pour la plus confondante caresse des yeux… Edgar DAVIDIAN
Il y a un flot de soleil, des embruns de la mer, un relent des milieux populaires latino, un rien entre le distingué, avec costumes et cheveux gominés pour les hommes, et les poulettes de luxe, robes fendues jusqu’au haut de la cuisse, décolletés vertigineux et talons aiguilles de star pour les femmes, un parfum tenace et exotique, des vibrations de la peau, des œillades assassines, des...