Rechercher
Rechercher

Actualités

Divergences persistantes entre le G8 et l’Union africaine sur le Zimbabwe Au Japon, Medvedev prend de front Bush sur le bouclier, mais se dit prêt à coopérer sur l’Iran

Le président russe Dmitri Medvedev, prenant ses marques lors de son premier sommet du G8, a haussé le ton hier face à George W. Bush sur le bouclier antimissile américain, mais a promis de coopérer dans la crise du nucléaire iranien. Emboîtant le pas à son prédécesseur Vladimir Poutine, le nouveau maître du Kremlin, arrivé au pouvoir en mai, a exprimé de « sérieuses inquiétudes » quant au projet de bouclier en Europe et à son possible déploiement en Lituanie, ex-république soviétique, aux portes de la Russie. « Ceci est absolument inacceptable », a lancé M. Medvedev, dont les propos étaient rapportés par son conseiller diplomatique Sergueï Prikhodko à l’issue de l’entretien qui s’est tenu au tout début du sommet du G8 à Toyako (nord du Japon) et a duré environ une heure. Dans le cadre de leur ambitieux projet de bouclier, les États-Unis veulent installer un radar ultrapuissant en République tchèque et des intercepteurs de missiles en Pologne, ce à quoi la Russie est viscéralement hostile. Devant les difficultés à conclure un accord avec Varsovie, Washington a entamé des discussions en juin pour voir si Vilnius pourrait prendre le relais en cas d’échec, de quoi exaspérer un peu plus les Russes. La Russie voit dans ce bouclier une menace directe pour sa dissuasion nucléaire. Washington assure pour sa part que son projet antimissile ne vise pas Moscou, mais est destiné à parer des attaques de pays « voyous » comme l’Iran. Le nouveau maître du Kremlin a également déploré « l’absence de réels progrès » dans les négociations avec Washington sur le bouclier, alors que les Américains ont proposé aux Russes d’avoir des inspecteurs sur les sites et de coopérer sur la défense antimissile afin d’apaiser leurs inquiétudes. Fermeté sur les dossiers qui ont ravivé une ambiance de guerre froide – bouclier, expansion de l’OTAN – mais aussi volonté de montrer que la Russie est un acteur responsable : M. Medvedev assume pleinement la continuité avec M. Poutine même si le style est aux antipodes, plus souriant et décontracté. Il a ainsi assuré au président américain que Moscou, qui maintient une relation privilégiée avec Téhéran, ferait tout son possible pour aider à résoudre la crise du nucléaire iranien. « La Russie est prête à continuer à travailler avec toutes les parties concernées pour aboutir à une solution », a résumé M. Prikhodko. « Elle va stimuler par tous les moyens le dialogue avec Téhéran, mais attend des signaux correspondants de la direction de ce pays », a promis M. Medvedev, cité par son conseiller. Lors de leur brève apparition devant la presse, les deux présidents ont affiché une ambiance « constructive » et décontractée, même si le nouveau maître du Kremlin est apparu quelque peu compassé pour sa première grande « sortie » internationale. M. Medvedev a poursuivi ses rencontres hier, s’entretenant avec le Premier ministre britannique Gordon Brown. Dans un premier geste fort depuis son élection, le président russe a proposé hier M. Brown de tourner la page des crises bilatérales à répétition et de normaliser leurs relations. « Il a proposé de se concentrer sur les perspectives d’un retour à la normale dans les relations (...) au niveau qui existait il y a quelques années », a expliqué Sergueï Prikhodko, commentant la première rencontre entre les deux dirigeants lors du sommet du G8. La discussion a été « franche » et a porté sur tous les sujets qui fâchent, a-t-il précisé, alors que les relations entre Moscou et Londres se sont fortement refroidies sous la présidence de Vladimir Poutine. Le nouveau maître du Kremlin a salué cette opportunité de dialogue entre Moscou et Londres tandis que M. Brown insistait sur les « contentieux » qui les opposent. Cette offre de normalisation constitue la première offensive diplomatique du nouveau président russe, qui a jusqu’ici complètement marché dans les pas de son prédécesseur, même s’il apparaît plus ouvert et détendu. Toutefois, la Grande-Bretagne paraît moins prompte à une réconciliation sans condition, notamment dans l’affaire de l’empoisonnement au polonium de l’ex-agent russe Alexandre Litvinenko, devenu un détracteur du Kremlin, en novembre 2006 à Londres. Première rencontre Sarkozy-Medvedev Par ailleurs, le président russe Dimitri Medvedev a souhaité hier, lors d’une brève rencontre avec Nicolas Sarkozy, la conclusion « le plus rapidement possible » d’un accord de partenariat entre la Russie et l’Union européenne. Le président français a pour sa part souhaité que la Russie prenne « toute sa part » dans la recherche de solutions aux grandes crises internationales, dont le dossier nucléaire iranien et la crise du Darfour. Les deux chefs d’État ont eu un bref entretien bilatéral d’une demi-heure en marge du sommet du G8. C’était la première fois qu’ils se rencontraient. Sur un autre plan, les dirigeants du G8 ont pressé hier les pays africains de durcir le ton envers le régime du président du Zimbabwe Robert Mugabe, mais l’Union africaine (UA) a maintenu son souhait de voir un gouvernement d’union nationale à Harare. Cette crise a figuré en bonne place lors d’entretiens à Toyako entre les dirigeants des huit pays les plus industrialisés et ceux de sept pays africains (Afrique du Sud, Algérie, Éthiopie, Ghana, Nigeria, Sénégal, Tanzanie, plus l’UA). Le président américain George W. Bush s’est déclaré « extrêmement déçu » par l’élection « truquée » par laquelle Robert Mugabe compte se maintenir, au grand dam de Washington et des pays occidentaux. Les dirigeants des grands pays industrialisés souhaitent adresser « un message fort » à M. Mugabe, a indiqué de son côté un haut fonctionnaire japonais. La chancelière allemande Angela Merkel et son homologue canadien Stephen Harper ont également, lors de discussions à Toyako, aussi plaidé pour la fermeté envers M. Mugabe, selon des sources diplomatiques. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, également présent au Japon, a exigé dans un entretien à l’AFP le retour « des règles démocratiques, de l’État de droit, de la paix et de la stabilité » au Zimbabwe. Ce dossier devrait continuer de figurer au menu des discussions des chefs d’État ou de gouvernement du G8 qui se poursuivront mardi et mercredi.
Le président russe Dmitri Medvedev, prenant ses marques lors de son premier sommet du G8, a haussé le ton hier face à George W. Bush sur le bouclier antimissile américain, mais a promis de coopérer dans la crise du nucléaire iranien.
Emboîtant le pas à son prédécesseur Vladimir Poutine, le nouveau maître du Kremlin, arrivé au pouvoir en mai, a exprimé de « sérieuses...