Un émissaire suisse a reçu 500 000 dollars des FARC, accuse un ministre colombien

Un émissaire désigné par la Suisse pour négocier la libération des otages de la guérilla colombienne a été « porteur » de 500 000 dollars des FARC, selon des documents trouvés dans l’ordinateur du dirigeant Raul Reyes, affirme le ministre colombien de la Défense, Juan Manuel Santos. « Ce Monsieur (Jean-Pierre) Gontard va devoir expliquer pourquoi il apparaît dans les courriers de Raul Reyes comme le porteur des 500 000 dollars saisis aux FARC au Costa Rica », a déclaré M. Santos dans un entretien publié hier par le quotidien El Tiempo. En mars, après la mort du numéro deux des FARC, Raul Reyes, dans une attaque de l’armée colombienne contre un campement de la guérilla en territoire équatorien, les autorités costaricaines avaient saisi dans une ferme près de San José 480 000 dollars, qu’un couple avait indiqué avoir reçus de la guérilla. Selon le gouvernement colombien, le lieu où se trouvait l’argent figurait dans l’ordinateur de Reyes. Parallèlement, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a déclaré qu’« il n’y a pas eu d’argent français » en contrepartie de la libération d’Ingrid Betancourt dans un entretien à paraître dans Le Journal du Dimanche. La Radio suisse romande (RSR) avait affirmé que des membres des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) avaient touché quelque 20 millions de dollars pour libérer les otages, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, retenus par la guérilla. À la question du journal qui lui demande si la France a versé de l’argent aux FARC, M. Kouchner répond : « Cette opération commando était seulement une opération d’infiltration, habilement et longuement préparée », ajoute-t-il.