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Actualités - CHRONOLOGIE

Le nouveau chef du Kremlin prêt à coopérer avec une nouvelle administration américaine Medvedev s’engage à construire « une société libre » en Russie

Le président russe Dmitri Medvedev s’est engagé hier à construire en Russie « une société libre », où droits de l’homme et liberté de la presse seraient respectés, des propos jugés rhétoriques et destinés à l’étranger par politologues et défenseurs des libertés. «Aujourd’hui et dans l’avenir, notre priorité immuable, c’est la construction d’une société libre et responsable, le respect des droits de l’homme, la liberté de la presse et de la parole, et, bien sûr, la suprématie de la loi », a affirmé Dmitri Medvedev devant le Congrès mondial de la presse russophone à Moscou. « Nous sommes en train d’améliorer notre système politique », a assuré le président entré en fonctions il y a un mois et que les Occidentaux entendent prendre au mot après les reculs démocratiques au cours des huit années de présidence de son prédécesseur devenu Premier ministre, Vladimir Poutine. M. Poutine a placé une grande partie des médias sous contrôle de l’État, faisant notamment disparaître les chaînes de télévision indépendantes. Dmitri Medvedev a, lui, ordonné le 2 juin le retrait d’un amendement à la loi sur les médias, qui aurait permis aux autorités de fermer des journaux coupables de diffamation. Des poursuites contre Manana Aslamazian, directrice de la branche russe de l’ONG américaine Internews, inquiétée en Russie pour trafic de devises depuis plus d’un an, ont été levées, son avocat liant cette décision au « changement de pouvoir » en Russie. Mais les propos de M. Medvedev ont laissé froids politologues et défenseurs des droits qui n’y ont vu que paroles destinées à la consommation extérieure. « C’est de la rhétorique », a commenté Macha Lipman, de la Fondation Carnegie de Moscou. « Il critique les pressions subies par la presse régionale, mais il ne dit rien sur la télévision, ces chaînes fédérales où il n’y a plus d’émissions politiques en direct, où le contenu est strictement contrôlé par l’administration », notamment pour les actualités, a-t-elle précisé. « Cette image doit servir surtout pour l’étranger », estime Mme Lipman, qui voit là un partage des rôles bien coordonné entre un Poutine « dur » et un Medvedev « plus doux et libéral ». Une stratégie destinée, selon elle, à réparer les dégâts causés par « l’image négative d’une Russie non démocratique, imprévisible, violant les droits de l’homme » qui « empêche l’avancée des intérêts de la Russie en Occident ». « Tout ce que Medvedev a dit sur la liberté de la presse, Poutine l’avait dit entre fin 1999, quand il était Premier ministre, et mars 2002, quand il a détruit la chaîne NTV », a renchéri Oleg Panfilov, du centre du journalisme en conditions extrêmes. Dans un geste de bonne volonté vis-à-vis de l’Occident, typique des débuts de règne en Russie, M. Medvedev s’est dit, en réponse à une question, prêt à « coopérer quelle que soit l’administration qui arrivera au pouvoir aux États-Unis, nous comptons sur un dialogue constructif et amical ». « Il est évident que la Russie et les États-Unis sont condamnés à coopérer sur un très large éventail de questions internationales. Nous travaillerons avec l’administration américaine quelle qu’elle soit, ne serait-ce que parce que la responsabilité qui repose sur nos pays dans le maintien de l’ordre mondial, de la paix et de la stabilité sur la planète est colossale », a encore estimé le président russe. M. Medvedev a toutefois souligné que les deux pays avaient des points de vue « radicalement différents » sur le projet du bouclier antimissile américain en Europe, le traité FCE (traité de désarmement des Forces conventionnelles en Europe) et l’élargissement de l’OTAN. Il a également réitéré sa proposition, émise le 6 juin à Berlin, d’un nouveau pacte de sécurité en Europe et d’un espace euro-atlantique uni. « Le pacte de l’Alliance atlantique est-il suffisant pour régler tous les problèmes de sécurité sur le territoire de la vieille Europe ? À mon avis, la réponse est négative », a déclaré M. Medvedev. « La solution serait de préparer un traité européen global avec la participation de tous les pays d’Europe », a-t-il estimé. « Seul un traité paneuropéen peut s’appuyer sur des principes d’union. Les autres institutions sont basées sur des principes qui divisent », a souligné le président russe.
Le président russe Dmitri Medvedev s’est engagé hier à construire en Russie « une société libre », où droits de l’homme et liberté de la presse seraient respectés, des propos jugés rhétoriques et destinés à l’étranger par politologues et défenseurs des libertés.

«Aujourd’hui et dans l’avenir, notre priorité immuable, c’est la construction d’une...