Luxe Après la Jordanie, le Cercle Hitti s’implante au Koweït

Le Cercle Hitti (LCH) a récemment inauguré un nouvel espace dédié à l’ameublement et au design de luxe au Koweït, qui rassemble sur 1 200 m2 la plupart des marques européennes commercialisées par le groupe au Liban. Pour Dany Hitti, PDG et fondateur de LCH, le Koweït « a l’opportunité de devenir l’un des points chauds du design dans la région ». Il s’agit de la seconde implantation de LCH en dehors des frontières libanaises après la Jordanie, mais sans doute pas la dernière, M. Hitti ne cachant pas son intention de s’installer en Syrie dès 2009. L’engouement des Arabes pour l’ameublement de luxe, M. Hitti a déjà eu l’occasion de le tester au Liban. Avant la guerre de juillet 2006, près de 30 % de sa clientèle était composé de Syriens et 15 % d’autres Arabes, dont de nombreux Jordaniens. Depuis, les touristes ont certes déserté le pays, mais les Libanais ont pris la relève. « Le marché du luxe prospère au Liban comme nulle part ailleurs », affirme M. Hitti. Le groupe, qui compte quatre enseignes à Zouk et au centre-ville, est parvenu à maintenir un chiffre d’affaires stable ces trois dernières années malgré la crise dans le pays. L’appréciation de l’euro n’a pas non plus affecté son chiffre d’affaires. « La niche du luxe n’est pas autant affectée par l’augmentation du cours de la devise européenne que peuvent l’être les sociétés commercialisant des produits de moyen ou bas de gamme », explique-t-il. En dépit d’une hausse des prix de l’ordre de 20 % en 2008, les ventes se maintiennent. Pour Dany Hitti, l’évolution du marché s’explique en partie par la personnalité et le rapport à l’argent des Libanais : « Ils sont dépensiers et n’hésitent pas à recourir à l’emprunt, alors que les populations des pays arabes préfèrent épargner. » D’autre part, « à force de voyager, ils ont pris goût au luxe et veulent transposer dans leur pays natal ce qu’ils ont testé et vécu à l’étranger », poursuit-il. Les expatriés du Golfe, en particulier, sont une clientèle intéressante grâce à leur pouvoir d’achat et leur attachement à leur pays d’origine, « les pays du Golfe demeurant des destinations transitoires ». À peine le sit-in levé, LCH a donc relancé un projet suspendu depuis décembre 2006 : un nouveau magasin Natuzzi devrait ouvrir ses portes d’ici à un an au centre-ville. Leila MOURAD