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Pour le chef italien de la diplomatie, le Hezbollah doit jouer un rôle pour permettre à l’armée de consolider ses capacités Frattini à « L’Orient-Le Jour » : « L’accord de Doha est une responsabilité partagée »

«L’accord de Doha est une responsabilité partagée. Personne ne pourra dire que son application est l’affaire de l’autre partie. » C’est par ces termes que le chef italien de la diplomatie, Franco Frattini, a clôturé sa visite-éclair à Beyrouth où il a assisté à l’élection du général Michel Sleimane à la tête de l’État. Favorable à une application entière de ce document, le ministre italien a aussi mis l’accent sur l’importance d’une consolidation de l’armée pour pouvoir aboutir à un désarmement des milices au Liban. Dans une interview accordée à L’Orient-Le Jour avant de regagner Rome, M. Frattini a indiqué que son pays est persuadé que le document sur base duquel l’entente libanaise a été scellée à Doha constituera la base de la déclaration ministérielle du nouveau gouvernement. « Il est important, a-t-il ajouté, que le gouvernement commence sans tarder à le mettre en application. L’accord de Doha est une responsabilité partagée. Personne ne pourra dire que son application est l’affaire de l’autre partie. » « Le texte repose sur deux bases principales : la souveraineté et l’indépendance libanaises, ce qui veut dire qu’il n’y a plus de place aux interventions étrangères. Le président Sleimane a été très clair sur ce point », a indiqué M. Frattini en affirmant qu’une consolidation des capacités et de l’efficacité de l’armée permettra à terme de blinder la souveraineté et l’indépendance libanaises et de parvenir à un désarmement des milices. « Ce point constitue la deuxième base de Doha. Pour l’Italie, le désarmement des milices est très important, dans la mesure où ce sont seulement les autorités légitimes d’un pays qui doivent utiliser les armes. Cet élément est également excessivement important pour la sauvegarde de l’indépendance et de la souverainté » du pays, a-t-il fait remarquer, avant d’insister encore une fois sur le fait que toutes les parties libanaises doivent dire qu’elles s’engagent à concrétiser l’accord de Doha. Le rôle de la Syrie Sur le rôle joué par la Syrie, le chef italien de la diplomatie a estimé que Damas devrait être « un interlocuteur impartial afin de pouvoir aider à instaurer la stabilité dans la région ». Il s’est arrêté à ce niveau sur les négociations indirectes engagées entre Israël et la Syrie, par le biais de la Turquie, et leur impact sur le dossier libanais, révélant que son homologue turc, Ali Babacan, qui était installé près de lui au Parlement, lui a indiqué que les pourparlers syro-israéliens sont sérieux. « Le temps est peut-être venu, a observé M. Frattini, de résoudre tous les problèmes en suspens, qu’il s’agisse de celui de la délimitation des frontières ou de celui de la situation au Liban-Sud où l’on doit passer de l’état de trêve à un cessez-le-feu permanent. » Sur ces deux plans, la Syrie, a-t-il estimé, a un rôle important à jouer. Concernant la Finul, le ministre a rappelé que l’armée israélienne avait pris ses distances par rapport aux rumeurs colportées par la presse israélienne sur un réarmement du Hezbollah, dans la zone de déploiement de la Finul au sud du Litani, soulignant que conformément aux règles d’engagement de la force internationale, 5 000 personnes suspectes et 4 000 véhicules suspects ont été identifiés par la force internationale, au cours des dix derniers mois. Et s’il a rappelé qu’en cas de danger imminent, les Casques bleus sont autorisés à utiliser les armes, il a considéré que la situation est appelée maintenant à changer car dans le nouveau gouvernement, le Hezbollah devrait jouer un rôle pour favoriser une consolidation des capacités de l’armée et permettre ainsi un désarmement de toutes les milices. « Ceci est très important car la crédibilité de l’accord de Doha est en jeu. Il faut que ce document soit entièrement appliqué », a-t-il conclu. Propos recueillis par Tilda ABOU RIZK
«L’accord de Doha est une responsabilité partagée. Personne ne pourra dire que son application est l’affaire de l’autre partie. » C’est par ces termes que le chef italien de la diplomatie, Franco Frattini, a clôturé sa visite-éclair à Beyrouth où il a assisté à l’élection du général Michel Sleimane à la tête de l’État. Favorable à une application entière de ce...