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Pris de court par la fermeture de l’AIB, les passagers du vol AF345 de Montréal obligés de faire demi-tour Naji FARAH

Alors que, dans un pays normal, les hommes politiques œuvrent pour le bien-être des citoyens, au Liban, nos responsables sont empêtrés dans leurs intérêts personnels et ceux des puissances étrangères qu’ils servent, et s’ingénient à compliquer l’existence d’une population échaudée par quatre décennies de conflits quasi ininterrompus. C’est bien dans un an que nous célébrerons les 40 ans des fameux accords du Caire, qui avaient consacré la déstabilisation du Liban par les Palestiniens armés, aussitôt suivis par les miliciens libanais de tous bords. Les préparatifs vont bon train, et le retour sur l’échiquier politique des anciens chefs de guerre, que les Libanais n’ont pas eu le courage de dénoncer, fait aujourd’hui l’effet d’une bombe. Une cinquantaine de Libanais habitant Montréal ont ainsi fait les frais du nouveau conflit qui a momentanément privé Beyrouth de son aéroport international. Le hasard a voulu que, cet après-midi du 6 mai, l’avion reliant Montréal à Paris ait décollé à 21 heures au lieu de 17 heures. Les passagers sont restés bloqués à bord pour des raisons techniques. Sur ce vol AF345, Georges et Micheline Ghossoub, rencontrés à Nice à défaut de nous retrouver au Liban, nous décrivent leurs péripéties : « Ce jour-là, nous arrivons à Paris avec trois heures de retard, le pilote ayant pu rattraper une petite heure, racontent-ils. Mais le premier vol pour Beyrouth était déjà parti, et le second attendait notre arrivée pour décoller. Nous étions une cinquantaine de Libanais du Canada à monter rapidement dans l’avion, rejoignant d’autres venant parfois de destinations aussi éloignées que les États-Unis ou le Brésil. Nous savions qu’une grève allait avoir lieu au Liban, mais qu’elle se terminerait vers 15h. » Une fois au-dessus de Chypre, le commandant du vol Air France prévient les passagers de l’impossibilité d’atterrir à Beyrouth et fait aussitôt demi-tour. « Il y a eu des protestations spontanées, mais nous nous sommes résignés à cette situation exceptionnelle, poursuivent-ils. Nous sommes donc retournés en France et avons passé la nuit dans un hôtel parisien aux frais de la compagnie, épuisés par 18 heures de voyage ! » Signalons que l’avion MEA du troisième vol Paris-Beyrouth, parti en ce mercredi 7 mai trois heures après le précédent, avait réussi à se poser à l’aéroport. Mais les personnes venant accueillir les passagers n’ont pu les attendre que près de deux kilomètres plus loin, en raison de la fermeture des routes. La plupart des voyageurs ont dû traverser les routes coupées à pied, traînant leurs bagages sur les chariots de l’aéroport qu’ils ont laissés sur place. Une fois de plus, le pays partait à l’aventure, avec des milliers de Libanais coincés provisoirement aux quatre coins du monde, espérant que la raison reprenne le dessus dans un Liban qu’ils n’abandonneront pas facilement, malgré tout.
Alors que, dans un pays normal, les hommes politiques œuvrent pour le bien-être des citoyens, au Liban, nos responsables sont empêtrés dans leurs intérêts personnels et ceux des puissances étrangères qu’ils servent, et s’ingénient à compliquer l’existence d’une population échaudée par quatre décennies de conflits quasi ininterrompus. C’est bien dans un an que...