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Chine - Le gouvernement ordonne une enquête sur les établissements scolaires détruits Ultimes sauvetages au Sichuan, les chances de survie diminuent très rapidement

Des cris, de plus en plus faibles, s’élevaient encore hier des bâtiments et des écoles en ruines dans le Sichuan, guidant les sauveteurs à la recherche des derniers survivants du séisme dont le bilan devrait se chiffrer en dizaines de milliers de morts. Quatre jours après la catastrophe, les soldats et les volontaires civils, renforcés par les premiers spécialistes étrangers, fouillaient fébrilement des tonnes de béton et de ferraille, souvent à mains nues, avec l’espoir de découvrir des signes de vie. Le président chinois Hu Jintao, arrivé hier dans la zone sinistrée, a averti que les opérations de secours étaient entrées « dans la phase la plus cruciale », ajoutant que « le temps presse ». Dans le seul district de Beichuan, durement touché par le séisme, 17 personnes ont été dégagées vivantes dans la journée, dont un enfant retrouvé sous les ruines de son collège. Les sauveteurs, dopés par ces « miracles », pensaient pouvoir sauver d’autres survivants dont les voix étaient perceptibles sous les décombres de l’école. « Il y a de bonnes chances pour que nous puissions les secourir », a dit l’un des sauveteurs, cité par les médias. « Renoncer est un mot exclu de notre vocabulaire », a-t-il ajouté. Simplement guidés par un filet de voix, des sauveteurs à Yinghua ont réussi à dégager un homme de 50 ans, qui avait entendu les cris de sa fille à la surface. Les efforts ont pris une douzaine d’heures, les médecins ont dû l’amputer d’un bras et d’une jambe pour le sortir de son carcan de béton. Selon les experts, les chances de survie diminuent très rapidement à partir du troisième jour. Le séisme de magnitude 7,9 a frappé lundi en début d’après-midi, à une heure où tous les bureaux et établissement scolaires étaient bondés. Selon des chiffres de l’agence Chine nouvelle, 216 000 édifices ont été détruits au Sichuan, dont 6 898 établissements scolaires, prenant au piège des milliers d’enfants et d’enseignants. Le bilan final risque donc d’être très lourd et le gouvernement a commencé à préparer la population en donnant pour la première fois une estimation de plus de 50 000 morts. Chaque jour, les autorités continuent à égrener le nombre de morts confirmés, qui est passé vendredi à 22 069 pour toute la Chine, dont plus de 21 500 pour la seule province du Sichuan. Le séisme, qui a touché une zone de 100 000 km2, grande comme trois fois la Belgique, a également fait plus de 4,8 millions de sans-abri, relogés dans des installations provisoires. Le stade de Mianyang accueille 10 000 sinistrés, qui espèrent toujours un miracle qui ferait réapparaître les êtres chers dont ils sont sans nouvelles. « Je suis à la recherche de six membres de ma famille, dont ma mère, dit Liao Xinggu, un professeur de 48 ans, qui habitait la ville voisine de Beichuan. Pour être franc, je n’ai pas beaucoup d’espoir. » Plus de 130 000 soldats, équipés de chiens, sont à pied d’œuvre, fouillant les décombres, distribuant des vivres, dégageant les routes et assurant des dizaines de rotations d’hélicoptères pour évacuer les sinistrés. Après avoir toujours refusé les offres de sauveteurs étrangers, le gouvernement chinois a accepté, pour la première fois, de laisser entrer des équipes de pays voisins, comme le Japon, la Russie, la Corée du Sud et Singapour. Un premier groupe d’une trentaine de spécialistes japonais est arrivé vendredi dans la ville de Guanzhuang et un second groupe accompagné de chiens renifleurs était attendu en fin de journée. Beaucoup de bâtiments, notamment des écoles, se sont effondrés comme des châteaux de cartes, alors que d’autres édifices ont résisté à la secousse. Lorsqu’elles auront séché leurs larmes, les familles des victimes ne manqueront pas de demander des comptes, notamment aux entreprises de construction, souvent soupçonnées de corruption. Anticipant la colère de la population, le gouvernement a ordonné hier une enquête sur les établissements scolaires détruits et a menacé de punir sévèrement les responsables.
Des cris, de plus en plus faibles, s’élevaient encore hier des bâtiments et des écoles en ruines dans le Sichuan, guidant les sauveteurs à la recherche des derniers survivants du séisme dont le bilan devrait se chiffrer en dizaines de milliers de morts.

Quatre jours après la catastrophe, les soldats et les volontaires civils, renforcés par les premiers spécialistes...