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Actualités - RENCONTRE

RENCONTRE - Le Cent Quatre, un «?nouveau Beaubourg?» ouvrira ses portes à Paris en automne Frédéric Fisbach et Robert Cantarella en prospection d’artistes à Beyrouth

Dans la mouvance du festival Home Works qui déroule, jusqu’au 20 avril, un panel d’événements artistiques (expositions, performances, conférences, vidéos, etc.) dans la capitale libanaise, Frédéric Fisbach et Robert Cantarella, les deux directeurs du «?Cent Quatre?», un nouveau lieu artistique qui ouvrira ses portes à Paris cet automne, sont venus à Beyrouth en tournée de prospection. L’objectif de leur visite : «?Rencontrer aussi bien des artistes que des structures qui pourraient être des partenaires du Cent Quatre. Et cela, dans la perspective d’échanges artistiques, d’appel à projets pour des possibilités de résidence d’artistes à Paris et d’échanges de formation?», indiquent-ils. Ex-bâtiment de pompes funèbres Mais d’abord qu’est-ce que le Cent Quatre ? «?Il s’agit d’un espace de 44?000m2 totalement original, assurent les codirecteurs. Installé dans un ancien bâtiment des pompes funèbres, il a pour vocation d’être à la fois un lieu de résidence d’artistes en provenance du monde entier et un lieu de vie. Une sorte de rue des arts, dans laquelle il y aura des commerces, des jardins et, bien évidemment, des ateliers d’artistes.?» Une situation dans un lieu de passage qui permettra ainsi «?au réel, à la vie de traverser les questions que se posent les artistes dans leurs travaux?». Ces derniers n’étant pas renfermés uniquement entre eux, comme dans une résidence classique telle que la villa Médicis, ils pourront – autre singularité – ouvrir leurs ateliers à de petits groupes de visiteurs (30 à 40 personnes par visite), afin d’offrir au public un suivi du processus d’élaboration et, partant, une meilleure appréhension de leurs œuvres. Scéniques, picturales, photographiques, chorégraphiques, de vidéo, etc. Des ateliers ouverts au public Car justement, l’autre grande particularité du Cent Quatre – qui le différencie de Beaubourg, dont il a, à peu près, la même surface –, c’est qu’il regroupera tous les arts, toutes les pratiques artistiques «?y compris les arts appliqués (le design, la mode, le paysagisme, etc.) et les arts mineurs (la bédé, les musiques actuelles…)?». C’est d’ailleurs autour de la pratique commune de l’ouverture des répétitions de leurs spectacles au public que les directeurs du Cent Quatre, tous deux metteurs en scène, se sont rencontrés. «?Frédéric et moi avons été éduqués dans l’idée du théâtre populaire. Et en tant que metteurs en scène et formateurs (directeur des centres dramatiques nationaux de Toulouse et de Dijon pour Cantarella, du Studio-Théâtre de Vitry pour Fisbach, qui a été également artiste associé au Festival d’Avignon en 2007), nous avons toujours travaillé dans l’idée de donner accès au théâtre à tous les publics, notamment s’agissant d’œuvres aux vertus pédagogiques et éducatives?», indique Robert Cantarella. «?À partir de là, nous avions commencé, il y a une quinzaine d’années, à ouvrir les répétitions au public. Et nous avions constaté qu’avec cette pratique, même les pièces difficiles ou jugées obscures dans un premier temps étaient mieux perçues.?» D’où l’idée d’étendre ce concept à toutes les autres formes d’art. «?Nous en avons discuté avec des artistes de diverses disciplines, comme la (célèbre) chorégraphe Sacha Waltz, avec qui nous avons pas mal travaillé à Berlin, ou encore le plasticien (de renom) Daniel Buren, qui a soutenu à fond ce concept de visibilité du processus d’élaboration…?» Lieu de croisement des arts Fisbach et Cantarella proposent alors cette idée aux autorités compétentes. La mairie de Paris se charge de réhabiliter l’ensemble architectural du 104, rue d’Aubervilliers à Paris (comprenant l’ancien bâtiment des pompes funèbres) en lieu de croisement artistique. Car le Cent Quatre a pour vocation la production et l’interaction de tous les arts visuels, scéniques et plastiques. Théâtre, peinture, sculpture, cinéma, écriture, musique, mode, design, danse, cirque… «?De cet ancien lieu de décorum, où il fallait orner le corps avant le dernier passage, on espère faire un nouvel espace de passage qui permette cette fois de transporter les gens de la rive d’avant la connaissance de l’art à celle d’après la connaissance de l’art, assure Robert Cantarella. Parce que nous estimons que l’art est un passage vers une vie meilleure.?» Appels à projets C’est dans cette perspective que le Cent Quatre s’ouvre aux artistes du monde entier. Et c’est dans cet esprit que ses directeurs ont contacté l’association Achkal Alwane, organisatrice du festival. Home Works pour venir découvrir sur place des artistes du Moyen-Orient susceptibles de participer à des résidences du Cent Quatre. «?Il y a ici une scène extrêmement dynamique, qui n’est pas assez représentée en France, mis à part les duos Joanna Hadji Thomas et Khalil Joreij, Rabih Mroué et Lina Saneh?», indique Frédéric Fisbach. Lequel signale avoir décelé, tant au pavillon libanais de la Biennale de Venise en 2007 qu’ici même, «?des œuvres extrêmement intéressantes, qui témoignent d’une ouverture large sur ce qui peut concerner le monde depuis un point de vue, certes libanais, mais aussi global?». Voilà pourquoi, outre les contacts entrepris directement durant leur séjour, Cantarella et Fisbach lancent un appel à projets (sur le site : www.104.fr) à tous les artistes libanais désireux de participer à la deuxième vague de résidence qui est prévue en juin 2009. La première session (qui s’ouvrira en octobre 2008) ayant déjà été bouclée avec des participants français, palestiniens, chiliens, égyptiens et cubains. Zéna ZALZAL
Dans la mouvance du festival Home Works qui déroule, jusqu’au 20 avril, un panel d’événements artistiques (expositions, performances, conférences, vidéos, etc.) dans la capitale libanaise, Frédéric Fisbach et Robert Cantarella, les deux directeurs du «?Cent Quatre?», un nouveau lieu artistique qui ouvrira ses portes à Paris cet automne, sont venus à Beyrouth en tournée...