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CIMAISES - Le flamboyant artiste belge face à Van Eyck, Rubens et Rembrandt Jan Fabre, l’« ange de la métamorphose », au Louvre

Avec des têtes de hibou, un ver de terre géant ou des silhouettes composées d’os ou de punaises dorées, le plasticien et homme de théâtre belge Jan Fabre propose pendant trois mois au musée du Louvre un dialogue exceptionnel avec les œuvres de Van Eyck, Rubens ou Rembrandt, rapporte Fabienne Faur dans un reportage de l’AFP. L’artiste flamand qui avait soulevé la polémique et, de ce fait, acquis une certaine notoriété en France en 2005 au Festival d’Avignon avec des pièces évoquant le sang, l’urine ou autres humeurs, est l’invité du Louvre jusqu’au 7 juillet pour une « carte blanche » dans les salles des écoles du Nord. Le musée qui, depuis quatre ans, organise chaque printemps une grande manifestation d’art contemporain, « Contrepoint », invite pour la première fois un seul artiste pour qu’il établisse « un dialogue entre artistes du passé et artiste vivant », selon Marie-Laure Bernadac, commissaire de l’exposition. Jan Fabre, 50 ans, natif d’Anvers où il réside toujours, a choisi les écoles du Nord qu’il connaît bien parce que « c’est ma tradition. J’ai des reproductions de Bosch, Van Eyck ou Rubens dans mon atelier », dit-il à la presse. « Ils m’ont inspiré dans le passé », ajoute l’artiste, internationalement reconnu et qui a « découvert le body art et la performance » en admirant à Bruges des tableaux de primitifs flamands évoquant la flagellation du Christ. Une trentaine d’œuvres – dessins, sculptures, installations souvent monumentales, vidéos – jalonnent les salles, dont cinq spécialement conçues pour « L’ange de la métamorphose », du nom de l’exposition. Jan Fabre a conçu le parcours « comme une dramaturgie mentale », en s’inspirant des grands thèmes développés par Bosch, Breughel, Frans Hals, Pourbus ou Jordaens, que sont les vanités, la mort, l’argent, le carnaval, la fête, etc. Mais « ce que j’ai essayé de faire ici, c’est d’en donner des interprétations nouvelles », dit-il, avec des œuvres utilisant les matériaux, récurrents dans son œuvre, que sont le sang – le sien – les élytres de scarabées, les os ou l’encre bleue, et ses obsessions, la vie et la mort, la figure de l’artiste, le corps. L’exposition démarre avec une sculpture inédite, représentant l’artiste lui-même, le nez collé contre une copie d’un tableau de Van der Weyden. De son nez, le sang coule, une sorte de « purification » de l’artiste qui se dépouille ainsi de sa vanité, dit-il. Le plasticien se représente aussi en entomologiste devant un microscope – tout en clous dorés – imitant son « bisaïeul » le naturaliste français Jean-Henri Fabre. Un agneau doré rappelle l’Agneau mystique des Van Eyck à Gand et son chapeau de fête le carnaval flamand. Une table couverte de têtes de hiboux, messagers de la mort, évoque les Vanités flamandes, ces natures mortes qui rappellent que la vie est fugace. Une forme couverte de scarabées, suspendue au plafond, fait écho au « bœuf écorché » de Rembrandt. Dans la salle consacrée au cycle Marie de Médicis de Rubens, une œuvre inédite montre l’artiste en ver de terre, surgissant d’un immense pêle-mêle de pierres tombales. « Les visiteurs seront-ils choqués ? Je ne crois pas. Je crois au lien secret entre le spectateur et l’œuvre d’art », conclut-il dans un charmant sourire. Mardi 22 avril, l’artiste et comédien présentera une performance unique de 19h00 à minuit – dont le thème est « secret » – dans la galerie Daru, qui mène à la Victoire de Samothrace. Le public sera admis par intermittence dans la galerie et la performance retransmise dans la cour Napoléon, à ciel ouvert.
Avec des têtes de hibou, un ver de terre géant ou des silhouettes composées d’os ou de punaises dorées, le plasticien et homme de théâtre belge Jan Fabre propose pendant trois mois au musée du Louvre un dialogue exceptionnel avec les œuvres de Van Eyck, Rubens ou Rembrandt, rapporte Fabienne Faur dans un reportage de l’AFP.
L’artiste flamand qui avait soulevé la...