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Actualités - OPINION

«Hemaya» au service des toxicomanes

Je suis une Libanaise parmi ceux et celles qui ont immigré au Canada et j’attends impatiemment le jour où je vais finir mes études supérieures pour revenir au Liban et mettre mon savoir-faire au service de mon pays. Je m’adresse à vous en tant que Libanaise inquiète de ce que va devenir son pays. Je crois que si nous, les Libanais, étions suffisamment motivés et réellement désireux d’opérer un changement et d’aider au développement de notre pays, nous ne pourrions que réussir. J’adresse ce message à L’Orient-Le Jour parce que c’est un journal qui est lu par un grand public et qui se préoccupe de l’actualité de plusieurs domaines : politique, culturel, littéraire et autres… Je ne sais pas si vous avez entendu parler d’un événement, au niveau de tout le monde arabe, qui vise à protéger les jeunes des drogues et à pousser au moins 5 000 d’entre eux à suivre un traitement. Pour vous en donner une idée?: dans le monde arabe, il existe 10 millions de personnes qui se droguent chaque jour, et ceux qui prennent la décision de poursuivre un programme de réhabilitation sont seulement 5 000/an. Dix millions, cela équivaut à près de 40 millions de personnes non productives dans nos pays. Oui, je ne me suis pas trompée?: 40 millions parce que chaque drogué est normalement entouré par une mère, un père et une sœur ou un frère. Je pense n’avoir pas besoin de souligner la vie pénible, les problèmes et les souffrances de chacune de ces familles. En outre, la personne qui se drogue n’est pas un criminel – même si, parfois, elle recourt au crime pour pouvoir se procurer sa dose. Mais ces personnes ont plutôt besoin d’aide parce que, au fond de chacune d’elles, il y a le désir de vouloir s’arrêter?; mais pour cela, elles ont besoin de l’amour de leur entourage et de savoir qu’elles sont malades, et doivent commencer un programme de traitement pour pouvoir de nouveau mener une vie saine. Le programme « Hemaya » a été lancé le 9 mars, avec la collaboration des parties suivantes?: les Nations unies, la police de Dubaï, Right Start, etc. Un autocollant (sticker) a été conçu, comportant un logo de l’événement avec un numéro de téléphone que les intéressés peuvent appeler pour donner leurs coordonnées afin de poursuivre un traitement. Des brochures ont été préparées, qui parlent du danger de la drogue, ainsi qu’un DVD donnant à voir des rescapés de l’univers de la drogue. Cela pour dire aux drogués qu’une solution existe puisque l’on peut guérir (on peut trouver tous ces renseignements sur la page Web www.amrkhaled.net/). Un accord a été conclu avec plusieurs hôpitaux pour des rabais pouvant aller jusqu’à 50 % pour les intéressés qui veulent guérir, mais qui manquent de moyens. L’originalité de cette initiative réside dans le fait que des résultats magnifiques ont pu être obtenus en moins d’un mois grâce surtout aux efforts des jeunes et de nombreuses bonnes âmes, et non pas grâce à des responsables du gouvernement des pays arabes. Bien entendu, beaucoup de personnes occupant des postes de responsabilité ont appuyé cette démarche, mais l’effort principal a été fait par des gens du peuple, et plus spécifiquement des jeunes. Autres exemples de participation : une chaîne d’hôtels bien connue a joint la brochure aux journaux distribués dans les chambres. Des compagnies qui exportent leurs produits alimentaires collent le sticker sur leurs produits. Une compagnie prestigieuse de bijoux en Arabie saoudite distribue le DVD et les brochures avec les catalogues à ses clients. Plusieurs journaux ont décidé de publier le contenu de l’autocollant (le logo et les numéros de téléphone). Jusqu’à ce jour, plus de 3,5 millions de stickers ont été collés partout dans le monde arabe (cafés, écoles, universités, etc.)?; plus que 55 000 événements parlant de Hemaya ont été organisés pour sensibiliser le gros public. La meilleure nouvelle est que plus de 4 400 drogués ont rempli des formulaires pour commencer un programme de traitement et 600 d’entre eux ont commencé leur traitement et sont hospitalisés. Le Liban ne pourra surmonter ses difficultés dans ce domaine que grâce à des projets pareils qui motivent l’entraide dans la communauté, loin de toute haine, et qui ravivent le sentiment de fraternité entre toutes les religions pour l’amour de Dieu et de l’humanité. De tels projets prouvent aux jeunes qu’ils peuvent faire la différence et qu’on peut prendre le relais. Ce ne sont pas les politiciens libanais qui décident de l’avenir du peuple, mais plutôt le peuple qui prend des décisions concernant son devenir. Pour de plus amples informations, on peut se référer à l’adresse suivante : www.amrkhaled.net/ Diala ABD RABBO Maîtrise en bio-informatique Université de Montréal
Je suis une Libanaise parmi ceux et celles qui ont immigré au Canada et j’attends impatiemment le jour où je vais finir mes études supérieures pour revenir au Liban et mettre mon savoir-faire au service de mon pays. Je m’adresse à vous en tant que Libanaise inquiète de ce que va devenir son pays. Je crois que si nous, les Libanais, étions suffisamment motivés et réellement...