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Vie universitaire - Une collaboration entre le Liban et la Belgique L’Université catholique de Louvain renouvelle ses partenariats avec les établissements libanais

L’université est l’espace de prédilection de la pensée. Les collaborations interuniversitaires ouvrent à cet espace de nouvelles perspectives, des défis qui incitent l’initiative, la créativité, la perfection. La longue tradition de coopération entre l’Université catholique de Louvain (UCL-Belgique) et le Liban en est un exemple. C’est en vue de renouveler cette collaboration qu’une délégation de l’UCL a rendu visite au Liban. Dans ce cadre, les principaux représentants de l’université belge ont donné récemment une conférence de presse à l’hôtel Le Royal-Dbayé afin d’exposer les objectifs de leur mission, avec la participation du chargé d’affaires belge, M. Johann Verkamenn. M. Verkamenn a ouvert la conférence en présentant l’UCL comme « la plus grande et la plus ancienne université de Belgique ». La visite de la délégation soutient « une mission essentielle, hautement conseillée et appréciée, puisqu’elle est de nature à renforcer les liens entre les deux pays », a-t-il affirmé. Les ressemblances entre le Liban et la Belgique constituent « une base fertile de collaboration ». Ce sont « deux petits pays francophones, très ouverts sur le monde. Les deux renferment des communautés différentes, qui en forment la richesse en même temps que le défi majeur ». Il a estimé que « la coopération académique constitue un vecteur important de ces liens, générateur de nouveaux réseaux humains entre les deux États », d’autant plus que la venue de la délégation au Liban est « une marque de soutien et de solidarité face à la situation précaire du pays ». Le recteur de l’UCL, M. Bernard Coulie, a ensuite exposé les buts de cette mission. Il s’agit d’abord de « dynamiser la collaboration entre l’Université de Louvain et diverses universités libanaises, publiques et privées, afin de relancer la mobilité étudiante et les programmes d’échange. Il est donc important d’exploiter de nouveaux sentiers de partenariat, en les adaptant aux “paramètres de Bologne” (réforme de 2004) qui ont récemment modifié les programmes ». Le second but majeur est de « relancer le signal de l’entente mutuelle à travers la coopération interuniversitaire ». M. Coulie a alors rappelé que « c’est la méconnaissance de l’autre qui est à la base des conflits ». M. Michel Francard, prorecteur aux relations internationales, a évoqué l’existence d’une « série de dispositifs à mettre en place pour un partenariat de qualité, (à savoir le réseau) des anciens sur lesquels nous comptons pour pérenniser notre présence dans ce pays ». Des balises pour un partenariat futur D’ailleurs, le chargé d’affaires belge a précisé dans son introduction que « le noyau dur des amis de la Belgique au Liban est l’association Unibel (association des anciens des universités belges) formée de Libanais ayant profité d’un échange académique avec la Belgique ». M. Francard a ajouté que « cette visite nous a permis de connaître de plus près les Libanais : leurs difficultés quotidiennes, leur volonté et leur détermination face aux défis. Ce sont leurs atouts qui sont mis en évidence dans ces circonstances. Et ce sont nos atouts que nous avons eu l’occasion de mettre à l’épreuve sur ce terrain ». En tout cas, la conférence donnée par la délégation aura permis de mettre en valeur la notoriété de l’université : créée en 1425, son « histoire multiséculaire » est le reflet de l’évolution de la Belgique vers le multifédéralisme. L’UCL a « un ancrage européen, auquel s’est ajoutée une tradition d’accueil des étudiants d’Afrique, d’Amérique et d’Asie ». Cette institution « extrêmement impliquée dans la recherche (laboratoires de recherche, programmes fédéraux, projets de recherche européenne, détention de brevets, lancement de sociétés dites spin-off qui commercialisent et développent les résultats de recherche) » assure un « rôle-clé » dans le domaine de la santé. La coopération amorcée par la délégation de l’UCL semble très utile pour le Liban, d’autant plus que les terrains de collaboration semblent riches et divers. « Ainsi, explique M. Francard, nous avons pu mettre des balises pour nos futurs partenariats, à travers des contrats-cadres avec l’Université Saint-Esprit de Kaslik (USEK), l’Université Saint-Joseph (USJ), l’Université Notre-Dame (NDU), l’Institut français du Proche-Orient (IFPO), l’Université libanaise (UL), l’Université antonine (UA) et l’Université La Sagesse ». Les doyens et professeurs des diverses facultés de l’UCL concernées par ces programmes de partenariat ont expliqué successivement les matières mises en commun et les enjeux recherchés. Dans le domaine des sciences humaines, un échange a été prévu au niveau des enseignants de la faculté de théologie. Par ailleurs, M. Henri Bouillon, doyen de la faculté de philosophie et des lettres, a évoqué un programme de codiplomation en négociation avec l’Université libanaise pour un master en communication alliant, d’une part, les connaissances linguistiques et, de l’autre, le domaine de la gestion. Il s’agit d’un « diplôme très demandé, qui ne connaît pas de chômage ». L’option de la langue arabe M. Johannes Den Heijer, professeur à la faculté de philosophie et des lettres, a affirmé la disposition de l’UCL à ouvrir des dispositifs d’enseignement avec l’option de la langue arabe. Cette formule augmenterait l’efficacité de l’échange mis en œuvre et servirait « une modernisation des établissements libanais, quelque peu traditionnels ». Au niveau des sciences sociales, un réseau interdisciplinaire est prévu dans la perspective d’« élargir les connaissances, d’ouvrir les esprits, de tisser des échanges humains et d’encourager l’innovation dans la recherche ». Il s’agira de créer « un site virtuel qui offre un accès à des recherches mises en commun, même non publiées, parfois vulgarisées, afin de constituer un réseau support utile à la documentation des jeunes étudiants de doctorat ». Un autre exemple de partenariat a été illustré dans le domaine des sciences et technologies, précisément au niveau des facultés de chimie et de biochimie. Une codiplomation est prévue au niveau des étudiants de deuxième année de master ainsi qu’une cotutelle des étudiants de doctorat en la matière. L’objectif de ce partenariat serait d’étudier « les nouvelles problématiques suscitées par la chimie organique, concernant par exemple l’amélioration végétale ». M. Michel Ghanem, chercheur à la faculté des sciences de l’UCL, a évoqué « les thématiques liées à l’amélioration de la production végétale, un meilleur usage des sources hydriques, une meilleure performance de l’activité agricole libanaise », autant d’enjeux consacrés par les programmes de partenariat dans le domaine de l’agronomie. La physique nucléaire Au niveau de la physique nucléaire, M. Youssef el-Masri, professeur à la faculté des sciences de l’UCL, a précisé l’importance de cette matière dans le domaine médical (radiothérapie et radiodiagnostic). Un partenariat interuniversitaire serait centré sur « l’approfondissement dans la radioprotection, la radiopharmacie ainsi que la formation de physiciens d’hôpital ». Plus spécialement, l’UCL prévoit d’« établir des programmes de formation en conformité avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), d’émettre des rapports de formation de base, d’ouvrir la porte pour les instituts concernés au Liban à nos installations avancées, quoique plus coûteuses ». En outre, des formations communes seront lancées dans le domaine de la pharmacologie. Finalement, cet échange interuniversitaire est motivé par une volonté de perfectionner des recherches de plus en plus poussées, de partager leurs résultats avec le plus grand nombre d’étudiants afin d’aiguiser le rendement académique des partenaires. Il s’encadre dans une initiative projetant par ailleurs le développement durable de certains secteurs précaires du Liban. Cette collaboration, entreprise au nom de l’innovation pédagogique et de l’engagement humaniste, promet d’être fructueuse. Sandra Noujeim
L’université est l’espace de prédilection de la pensée. Les collaborations interuniversitaires ouvrent à cet espace de nouvelles perspectives, des défis qui incitent l’initiative, la créativité, la perfection.
La longue tradition de coopération entre l’Université catholique de Louvain (UCL-Belgique) et le Liban en est un exemple. C’est en vue de renouveler cette...