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Des experts soulignent la nécessité de moderniser l’éducation Un besoin urgent de réformes politiques dans les monarchies du Golfe

Les monarchies conservatrices du Golfe ont besoin de procéder à des réformes politiques et de moderniser leurs systèmes éducatifs pour compléter les changements déjà acquis via le développement socio-économique, ont souligné des experts réunis à Abou Dhabi. Les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG - Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar) ont connu une évolution sociale qui a accompagné leur développement économique, comme l’arrivée de femmes sur le marché du travail, a déclaré l’universitaire saoudien Khalid al-Dakhil lors d’une conférence organisée à Abou Dhabi par le Centre des Émirats pour les études et les recherches stratégiques. Mais la plupart d’entre eux doivent encore procéder à « des réformes politiques comme partie intégrante d’un programme global de réformes », a ajouté M. Dakhil dans une étude lue en son nom. Série de défis pour le Koweït Ouverte lundi, cette conférence de trois jours est placée sous le thème « Le Golfe arabique entre conservatisme et changement ». Les intervenants sont convenus que le Koweït a progressé beaucoup plus que n’importe quel autre pays du CCG en matière de démocratie. Mais l’analyste politique koweïtien, Abdallah al-Shayiji, a averti que « l’expérience koweïtienne présentée comme un prototype est confrontée à une série de défis ». L’émir du Koweït a dissous le Parlement en mars après une crise entre la Chambre et le gouvernement et a convoqué pour mai des élections anticipées. Pressions étrangères Bahreïn dispose aussi d’un Parlement élu, doublé toutefois d’une Assemblée désignée qui peut bloquer ses initiatives, alors que les autres membres du CCG sont dotés de simples conseils consultatifs. Les partis politiques sont interdits dans la région, mais des groupes politiques opèrent de facto comme des partis au Koweït et à Bahreïn. « Les associations du Golfe devancent les régimes politiques sur la voie de la démocratie », a dit M. Dakhil. Les quelques initiatives réformatrices entreprises par certains régimes « semblent répondre à des pressions extérieures plutôt qu’aux pressions internes sociales et politiques », a-t-il ajouté en référence aux pressions américaines sur les gouvernements de la région. Saad al-Ajmi, un militant politique libéral koweïtien et ancien ministre de l’Information, a estimé que la religion ne devrait pas figurer dans le programme des écoles primaires dans la région musulmane du Golfe. « Une éducation de qualité » ne peut pas s’accommoder d’un enseignement islamique dans le programme scolaire des élèves de moins de dix ans, a-t-il expliqué. L’ancien ministre bahreïni de l’Éducation, Ali Fakhro, a prôné « une modernisation en profondeur » des systèmes scolaires dans le cadre d’une politique générale de modernisation. Mais « la modernisation politique est la clé, les régimes (arabes) ayant totalement dominé la société », a-t-il estimé. Michael Hudson, directeur du Centre de l’université américaine Georgetown pour les études arabes contemporaines, a estimé qu’en raison de « leur extraordinaire développement socio-économique », les monarchies du CCG « sont confrontées à des défis politiques que leur traditionnel système (monarchique) pourrait difficilement relever ». Il a cité la quête croissante des femmes à s’impliquer dans la vie publique, le fait que les populations autochtones se sentent « dominées par les communautés étrangères » et « l’environnement difficile » dans lequel vivent ces populations. Mais il a souligné que tout modèle démocratique retenu devrait « s’adapter » à la culture politique de la région.
Les monarchies conservatrices du Golfe ont besoin de procéder à des réformes politiques et de moderniser leurs systèmes éducatifs pour compléter les changements déjà acquis via le développement socio-économique, ont souligné des experts réunis à Abou Dhabi.

Les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG - Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Oman...