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Actualités - CHRONOLOGIE

Les Européens examinent à partir d’aujourd’hui un boycott de la cérémonie d’ouverture des JO Des moines tibétains perturbent l’opération de communication chinoise

Des moines tibétains ont perturbé hier à Lhassa l’opération de communication organisée par la Chine, exprimant leur soutien au dalaï-lama devant des journalistes étrangers, signe d’une tension persistante au Tibet. Parallèlement, les ministres des Affaires étrangères de l’UE pourraient s’affronter ce week-end sur l’opportunité de boycotter la cérémonie d’ouverture des JO. L’incident, au lendemain d’un appel du président américain George Bush à ouvrir le dialogue avec le dalaï-lama, s’est produit hier matin au temple de Jokhang, un haut lieu du bouddhisme tibétain, dans le cœur historique de la capitale tibétaine, où des émeutes avaient eu lieu le 14 mars. Entre 30 et 60 moines ont interrompu un responsable du temple exposant la version officielle de la situation au Tibet à un premier groupe de journalistes autorisés à se rendre à Lhassa depuis les troubles, selon des témoins. « Nous voulons la liberté, nous voulons le dalaï-lama », ont-ils lancé, accusant le responsable de mentir, selon les mêmes sources. Selon l’agence japonaise Kyodo, les moines ont expliqué avoir été empêchés de sortir du temple à partir du 11 mars, au lendemain du début de manifestations à l’occasion du 49e anniversaire du soulèvement et de l’exil du dalaï-lama, leader spirituel des Tibétains. Le 14 mars, les manifestations avaient dégénéré en émeutes dans la vieille ville, faisant officiellement 19 morts (18 civils et un policier). Selon les Tibétains en exil, la répression au Tibet et dans les régions voisines a coûté la vie à environ 140 personnes. La Chine a accusé le dalaï-lama d’avoir organisé ces émeutes et les troubles qui ont suivi dans des provinces où vivent des minorités tibétaines, et ce pour saboter les Jeux olympiques de Pékin. Le groupe de journalistes, très encadré, a ensuite été invité à quitter les lieux par les responsables du voyage. Ce voyage de presse a été organisé par la Chine pour montrer « la vérité », avec la participation de 26 journalistes, essentiellement américains et asiatiques. L’AFP n’a pas été invitée. Dans leurs reportages, les médias présents à Lhassa témoignent d’une ville sous tension, « où l’odeur des immeubles incendiés flotte encore dans l’air près de deux semaines après les violentes émeutes », selon le Financial Times. Parallèlement, les ministres des Affaires étrangères de l’UE pourraient s’affronter ce week-end sur l’opportunité de boycotter la cérémonie d’ouverture des JO de Pékin, certains étant résolus à ne pas y aller alors que d’autres refusent d’envisager une telle mesure. Plusieurs dirigeants des pays d’Europe de l’Est, entrés dans l’UE après des décennies de dictature communiste, ont annoncé leur intention de ne pas se rendre à la cérémonie du 8 août : le président tchèque Vaclav Klaus l’a dit dès mercredi, et le président estonien Toomas Hendrik Ilves et le Premier ministre polonais Donald Tusk lui ont emboîté le pas hier. Le Premier ministre britannique Gordon Brown, dont le pays accueillera les Jeux 2012, s’est en revanche opposé à un tel boycott. Face à ce début de fracture entre Européens, Nicolas Sarkozy, qui prendra la présidence tournante de l’Union européenne le 1er juillet et avait le premier, mardi, envisagé la possibilité d’un tel boycott, a promis de consulter ses partenaires européens. Malgré la pression des militants des droits de l’homme, plusieurs pays dont l’Allemagne n’ont pas encore pris position sur cette cérémonie d’ouverture, rejetant simplement l’idée d’un boycott complet des Jeux. Ce qui augure d’une discussion animée aujourd’hui et demain entre les ministres des 27 qui se retrouveront à Brdo Pri Kranju, près de Ljubljana en Slovénie. Si le boycott de la cérémonie d’ouverture fait débat, en revanche plusieurs pays européens semblent d’accord pour demander aux autorités chinoises de dialoguer avec le dalaï-lama, le chef spirituel tibétain en exil. Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a néanmoins tenté hier de dissuader les Européens de s’aventurer sur ce terrain. Il a appelé l’UE à ne pas envoyer de « signal trompeur » au dalaï-lama et réaffirmé que la Chine n’accepterait « aucune ingérence étrangère » au Tibet.
Des moines tibétains ont perturbé hier à Lhassa l’opération de communication organisée par la Chine, exprimant leur soutien au dalaï-lama devant des journalistes étrangers, signe d’une tension persistante au Tibet. Parallèlement, les ministres des Affaires étrangères de l’UE pourraient s’affronter ce week-end sur l’opportunité de boycotter la cérémonie...