Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

En visite au Liban à l’invitation de l’Université antonine Ginette Lazure : Les infirmières sont les meilleures alliées de la santé Nada MERHI

C’est un message à revaloriser le rôle de l’infirmier(ère) et à le reconnaître que lance Ginette Lazure, elle-même infirmière de formation et « dans l’âme ». En visite récemment au Liban, à l’invitation de l’Université antonine, la responsable de l’internationalisation des programmes de formation à la faculté des sciences infirmières à l’Université Laval au Canada affirme que le personnel infirmier n’est pas un « prolongement du médecin », mais « le meilleur allié de la santé ». Par la même occasion, Mme Lazure invite le corps infirmier à « créer des alliances au quotidien » avec les patients et leurs familles « pour mieux partager ». La visite de Mme Lazure au Liban s’inscrit dans le cadre du protocole de coopération signé entre l’Université antonine et l’Université Laval en 2002, visant à renforcer la formation en sciences infirmières. « Nous sommes aujourd’hui à la quatrième visite dans le cadre de ces accords », explique-t-elle, soulignant qu’un second accord donne la possibilité à des étudiants des deux universités de suivre des formations dans l’un ou l’autre des établissements. « À cause des événements du Liban, ce programme de mobilité des étudiants a dû être suspendu », déplore Mme Lazure. Lors de son séjour, la professeure et chercheuse a animé deux séminaires sur « Les sciences infirmières : perspectives et théoriques » et sur « La pratique infirmière et la santé familiale ». Elle a de même participé à une conférence débat sur « Le soin infirmier : créer des alliances au quotidien pour mieux partager ». « Le séminaire principal portait un regard critique sur les systèmes théoriques en sciences infirmières, explique-t-elle. Il avait pour principal objectif celui de permettre aux infirmiers(ères) d’élaborer une recherche dans le but d’améliorer leurs pratiques soignantes. » Pour Mme Lazure en fait, la vocation du corps infirmier demeure celle « d’accompagner les patients dans les différentes expériences de santé » et non pas se contenter de prodiguer machinalement des soins. « Nous sommes vraiment le prolongement du patient, insiste-t-elle. Nous devons être capables de le renforcer, mais aussi de créer des alliances avec lui, comme avec sa famille et surtout les collègues. Nous devons aussi prendre en considération l’influence de la famille sur la personne malade, et vice versa. Cela ne doit pas être occulté dans nos soins. Il s’agit d’une approche systémique que nous devons adopter, sachant qu’il s’agit d’un plus pour faciliter l’harmonie et la communication au sein de la famille. » Dévalorisation de la profession La pénurie observée au sein du corps infirmier résulte principalement de la « dévalorisation de la profession ». « Plus l’identité professionnelle s’affirme et plus on constate d’admissions dans nos programmes de soins infirmiers, constate Mme Lazure. Dans notre contexte, la création d’un ordre professionnel implique la reconnaissance de la formation et une revalorisation du métier. » Ayant longtemps travaillé sur la santé de la femme et faisant partie au Canada du Centre de recherche en violence familiale et conjugale, Mme Lazure s’est intéressée « aux expériences de violence vécues par les familles émigrantes », notamment dans la région du Québec, insistant dans ce cadre sur « le développement de la compétence culturelle des professionnels de la santé ». « La santé de la femme c’est un déterminant de la santé, remarque-t-elle. Le concept des genres, l’identité subjective des femmes et leur socialisation constituent ainsi des déterminants de la santé. Dans le cadre d’une recherche que j’ai menée dans le sud de la Tunisie, à titre d’exemple, j’ai constaté à quel point ces femmes et les professionnels de la santé portaient un regard différent à l’accès aux soins prénatals. La situation de la femme et son rôle dans la famille ne lui permettaient pas ainsi de bénéficier de ces soins. Un autre facteur demeure le rôle de la belle-mère qui a une autorité sur la famille. C’est elle qui décide en fait si la femme a besoin de services de soins prénatals ou pas. » « Parler de santé de femme implique donc la nécessité de porter un regard global sur le contexte culturel qui influence la santé des femmes, poursuit la chercheuse, qui a mené des travaux au Sénégal et dans les pays de l’Afrique de l’Ouest. Dans mon travail, j’ai constaté une ressemblance dans la majorité des pays émergents. Et je peux vous affirmer dans ce cadre qu’un long travail reste à faire pour améliorer la santé de la femme. Non seulement la santé reproductive et maternelle, mais la santé de la femme à tous les âges de la vie. » Le message qu’elle aimerait adresser ? « Être toujours conscient du fait que les infirmières sont les meilleurs alliées dans la santé. Elles ont la connaissance et la compétence pour accompagner les patients et leurs familles. Il faut leur faire confiance et ne pas les considérer comme le prolongement du médecin. »
C’est un message à revaloriser le rôle de l’infirmier(ère) et à le reconnaître que lance Ginette Lazure, elle-même infirmière de formation et « dans l’âme ». En visite récemment au Liban, à l’invitation de l’Université antonine, la responsable de l’internationalisation des programmes de formation à la faculté des sciences infirmières à l’Université...