Les DVD

GOYA’S GHOSTS Milos Forman Un sujet en or, un réalisateur hors pair et des comédiens talentueux : de Nathalie Portman à Javier Bardem en passant par Michael Lonsdale et Randy Quaid… il y avait de quoi avoir l’eau à la bouche avant même de voir Goya’s Ghosts. Le film est beau, l’histoire cruelle, mais Milos Forman est trop en retrait par rapport à ses personnages qui donnent l’impression de survoler cette énormité que fut l’Inquisition. Nous sommes au 18e siècle, et l’Espagne vit sous le joug de l’Église catholique extrémiste qui est encore embourbée dans l’Inquisition. De cette période noire, le réalisateur d’Amadeus a décidé, comme à son habitude, de suivre le destin difficile d’Inès, muse du peintre Goya, et enfermée dans les geôles religieuses… Un beau film qui se voit avec plaisir en DVD, malgré les quelques petits ratés dont il pâtit et sa longueur. Avec le fraîchement oscarisé et belle brute épaisse, Javier Bardem. WE OWN THE NIGHT James Gray Si vous n’avez pas eu l’occasion de voir We Own the Night sur grand écran, accrochez-vous à votre canapé, et laissez-vous envoûter par l’histoire de cet homme tiraillé entre le bien et le mal… C’est que Bobby, jeune patron d’une boîte new-yorkaise appartenant à la mafia russe, est dans l’obligation de cacher les liens avec sa famille, composée de deux flics hauts gradés : son père et son frère. Il jongle parfaitement avec la situation dont seule sa petite amie connaît la trame… sauf que son frère Joseph devient un jour la cible de la Mafia. Bobby ne peut plus rester dans l’ombre… C’est dans l’atmosphère des années 80 que James Gray a voulu transposer son film, dans un New York qui prend des allures de personnage lugubre, où la lumière se fait très rare. Gray rend ici hommage au cinéma des années 70, celui de French Connection avec beaucoup de subtilité. Une mise en scène impeccable et des acteurs – Joaquin Phoenix et Mark Wahlberg – au meilleur de leur forme. Quelques scènes sont véritablement à couper le souffle. À voir absolument. THE BRAVE ONE Neil Jordan The Brave One est un film dont on peut facilement se passer. Malheureusement pour elle, Jodie Foster y est, mais cela n’arrange pas les choses. Coincée dans cette espèce d’apologie de l’autovengeance, l’actrice a beau être très bonne, elle ne réussit pas à sauver le film de sa violence gratuite. En gros, elle y campe le rôle d’Erica, une animatrice à qui tout sourit et qui va bientôt se marier avec David. Un jour, ils se font agresser alors qu’ils étaient dans un parc. Erica s’en sort, mais son compagnon succombe à ses blessures. Traumatisée, elle laisse la justice faire son travail… mais peu à peu l’idée d’une vengeance personnelle envers ceux qui ont tué David commence à prendre place. Règlement de comptes et promotion des armes sont les mots d’ordre de ce film qui n’explique pas grand-chose, si ce n’est que nous sommes tous quelque part des violents cachés et que le traumatisme peut inscrire chacun de nous dans une marginalité incroyable. Et ensuite ? Rien…