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Actualités - CHRONOLOGIE

Fier d’être libanais

La famille de Eid Leba est au Ghana depuis la fin du XIXe siècle. À cette époque, le grand-père de Eid, également prénommé Eid, s’installa à Accra et fit fortune. De vieux Libanais se souviennent encore de lui : « Alors que les riches Ghanéens avaient des bicyclettes, Eid Leba avait déjà une voiture », se rappelle un homme d’un certain âge. « Eid Leba est, avec mon grand-père, l’un des premiers Libanais à venir s’installer au Ghana », ajoute-t-il. C’était en 1884. Aujourd’hui, son petit-fils est un homme fier. Non seulement à cause de la réussite et de l’héritage de ses aïeux, mais également et surtout parce qu’il est libanais. Assis dans son luxueux salon, entouré de ses amis et invités, Eid Leba, à l’instar des troubadours, raconte un souvenir ancien qui témoigne, selon lui, des valeurs des Libanais. « À chaque fois que je me rappelle de cette histoire, j’ai les larmes aux yeux et la chair de poule », affirme-t-il. « En 1977, j’ai décidé de visiter ma grand-mère maternelle en Afrique du Sud et de faire connaissance avec mes oncles que je n’avais jamais rencontrés auparavant », commence M. Leba. Sur place, pendant la messe dominicale, et selon les coutumes locales, le jeune Eid fut introduit par le curé qui lui souhaita la bienvenue. Deux jours plus tard, il reçoit un appel de la part d’un inconnu qui l’invite à déjeuner. « Je voulais refuser, dit-il, je voulais passer ces quelques jours là-bas aux côtés de ma famille. Mais mes oncles ont insisté pour que je rencontre ce monsieur, me disant que c’est un richissime Libanais, très influent en Afrique du Sud. » Le jour venu, Eid Leba fut accueilli chaleureusement et solennellement devant une magnifique demeure bâtie sur un immense domaine privé par ses hôtes, un vieux couple accompagné de tous les membres de sa famille, enfants et petits-enfants. « À l’heure du déjeuner, il leva d’abord son verre pour me souhaiter la bienvenue, puis à la mémoire de mon grand-père », se souvient M. Leba. « Il a connu mon grand-père en 1926. Voyageant du Liban à destination des États-Unis, il avait accosté à Accra, comme beaucoup de Libanais d’ailleurs. Ne connaissant personne dans la ville, il s’était adressé à l’époque à Eid Leba qui était assez connu au Ghana. Mon grand-père l’accueillit chez lui pendant six moins. Au bout de cette période, ne trouvant pas de travail à Accra, il décida de quitter pour aller plus au Sud. » « Mon grand-père lui remit une petite somme en guise d’argent de poche, avec laquelle il acheta un peu de quincaillerie qu’il emporta dans son balluchon et qu’il vendra sur son chemin, s’installant définitivement, quelques années plus tard en Afrique du Sud », poursuit M. Leba. « Et depuis 50 ans, cette personne prie Dieu pour pouvoir rencontrer à nouveau mon grand-père ou quelqu’un de sa famille pour lui exprimer sa gratitude et ses remerciements. Il m’offrit ses services, m’affirmant qu’il serait très heureux s’il pouvait m’être utile et qu’il serait prêt à m’aider et à m’assister », raconte Eid Leba très ému. « Pour moi, c’est cela être libanais. C’est ce savoir-faire, qui a fait le succès de ces hommes. C’est leur capacité à aider leurs compatriotes, et c’est le sentiment de fidélité et de gratitude qu’ils portent en eux », conclut Eid Leba, expliquant ainsi la raison pour laquelle il est si fier d’être libanais.
La famille de Eid Leba est au Ghana depuis la fin du XIXe siècle. À cette époque, le grand-père de Eid, également prénommé Eid, s’installa à Accra et fit fortune. De vieux Libanais se souviennent encore de lui : « Alors que les riches Ghanéens avaient des bicyclettes, Eid Leba avait déjà une voiture », se rappelle un homme d’un certain âge. « Eid Leba est, avec mon...