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Salon d’automne - Soixante-seize artistes et 108 œuvres marquent la XXVIIIe édition Punch et dynamisme pour une résistance en couleurs

Coup d’envoi ce soir pour le Salon d’automne qui a lieu (exceptionnellement) à la Planète de la découverte jusqu’au 31 mars, rue Omar Daouk (centre-ville). Cette grand-messe de l’art contemporain libanais qui en est à sa XXVIIIe édition regroupe cette année 76 artistes entre peintres, sculpteurs, vidéastes, photographes et maîtres tapissiers présentant 108 œuvres qui témoignent de la volonté irréductible des Libanais à aller de l’avant malgré les contraintes et les écueils. «C’est la première année, avoue Sylvia Agémian, conservateur du Musée Sursock, que le Salon d’automne se déroule hors saison et hors de son cadre traditionnel, à savoir le Musée Sursock. Nous avons été contraints de déplacer le lieu de ce rendez-vous traditionnel à cause des travaux de l’extension du musée. C’est donc la Planète de la découverte qui a bien voulu nous accueillir dans cet espace qui va servir d’écrin aux travaux des artistes, notre souci majeur étant de perpétuer la tradition, en dépit de tout. » Réuni auparavant le 19 janvier, le jury de la XXVIIIe édition du Salon d’automne, composé de John Carswell, Adel Koudaih, Samir Sayegh, Sadek Tabbara, Alfred Tarazi et Joseph Tarrab, avait retenu, après plusieurs sélections, 108 œuvres de 76 artistes sur un ensemble de 273 travaux de 132 artistes. À cette occasion, le prix du Musée Sursock a été attribué au peintre Charles Khoury pour son diptyque (acrylique sur jute) représentant des têtes d’humanoïdes juxtaposées formant comme un patchwork coloré. Le prix et la mention spéciale du jury revenant respectivement à Gilbert Hage, pour son travail photographique Olga de la série Pillows (énorme coussin à fleurettes semblant surgir de la photo) et à Abdel Rahman Katanani pour sa technique mixte sur panneau, intitulée Femme au camp (mélange d’objets, de tissus, de boutons ou d’épingles assemblés dans une composition particulière). Du noir aux plages de couleurs Dispersées sur les cimaises des larges salles en enfilade, sous un riche éclairage, ou nichées dans une sorte d’alcôve (pour les vidéos), les œuvres d’artistes de différentes disciplines, actuellement affichées, forment une fois de plus un panorama diversifié des arts plastiques. « Un panorama renouvelé, souligne Sylvia Agémian, qui sans avoir la prétention d’être complet, remplit comme chaque année sa mission de plate-forme de l’art contemporain. » Si l’on retrouve des artistes non étrangers, voire fidèles à cette manifestation traditionnelle comme Lotti Adaimi, Rima Amyuni, Oussama Baalbaki ou Etel Adnan, le salon peut s’enorgueillir de recevoir outre leurs récents travaux, dix-huit nouveaux noms qui ont apposé leur signature, et que le jury a bien voulu encourager. « Ce salon est digne et équilibré », affirme fièrement Agémian, qui insiste à rendre hommage à ces artistes qui ont fait preuve, cette année, « non seulement de courage et de ténacité, mais également de créativité foisonnante. Loin de toute monotonie et reflétant un langage plastique novateur, cette manifestation se caractérise cette fois par une homogénéité au niveau de la qualité, mais aussi par un côté sombre qui plane sur les œuvres. En effet, le drame est très présent dans ces travaux artistiques », dit la conservatrice du Musée Sursock, en ajoutant que c’est un drame tout en pudeur et retenue dont il s’agit. « Ce n’est pas de la tragédie qui s’exprime avec fracas, mais bien dans la rigueur et la réflexion. » Du noir le plus extrême, illustré par La liste des martyrs (fleurs sur fond noir) de Zeina Kamareddine Badran, le Voïd de Fulvio Codsi ou le Saint-Sébastien de Charles Andraos, jusqu’au deuil avec le Bagdad au paradis, de Halim Mehdi Hadi (un triptyque en laine, acrylique et kohl) ou Les veuves de Mouna Bassili-Sehnaoui, aux plages de sérénité illustrées par les couleurs d’Aram Jughian dans Après la pluie, en passant par des lavis rouges couleur sang et les journaux de Jean-Marc Nahas, ainsi que des éclats de souvenirs empreints de nostalgie de La mémoire en sens interdit de Laure Ghorayeb ; toutes les angoisses et les larmes d’un peuple sont reproduites dans ce florilège d’œuvres. Place est également donnée aux autres formes d’expressions artistiques comme les jeunes photographes ou vidéastes qui ont réalisé des projets très percutants. Ainsi, si la jeune photographe Nancy Haddad redonne à la nature et à la matière une dimension humaine, Bassam Lahoud parvient dans un triptyque original à illustrer la mort et la renaissance de Gebran Tuéni par un simple jeu de lumière. À retenir par ailleurs l’installation de vidéo réalisée par Alain Vassoyan et Dannielle Kattar (L’appel de l’oiseau). Enfin, les sculptures de Vasken, les techniques mixtes de Tanbak, les tapisseries de Jasenka Tucan-Vaillant ainsi que les céramiques de Samantha Howick (Larmes) et de Samar Mogharbel (Gouttières de Beyrouth) achèvent de ponctuer l’espace bien ordonnancé et harmonieux de ce salon, au « punch » dynamique. Colette KHALAF Planète de la découverte : centre-ville, ouvert de 10h à 17h, sauf les dimanches.
Coup d’envoi ce soir pour le Salon d’automne qui a lieu (exceptionnellement) à la Planète de la découverte jusqu’au 31 mars, rue Omar Daouk (centre-ville). Cette grand-messe de l’art contemporain libanais qui en est à sa XXVIIIe édition regroupe cette année 76 artistes entre peintres, sculpteurs, vidéastes, photographes et maîtres tapissiers présentant 108 œuvres qui...