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Actualités - CHRONOLOGIE

Le Premier ministre à l’Élysée, à Matignon et au Quai d’Orsay Siniora accueilli par Sarkozy comme un « combattant courageux pour la survie de l’État libanais » PARIS, de notre correspondant Élie MASBOUNGI

La deuxième journée de la visite de Fouad Siniora en France, qui concentrait en fait tout son programme officiel, a été rythmée hier tout d’abord par une réunion avec les membres du corps diplomatique arabe, puis un entretien avec son homologue français François Fillon (à propos duquel très peu d’informations ont filtré), un déjeuner de travail au Quai d’Orsay avec le ministre d’État chargé des Affaires européennes Jean-Pierre Jouyet (Bernard Kouchner étant en mission en Amérique latine) et une escale à l’Élysée, marquée par un double événement : une rencontre avec le président français Nicolas Sarkozy, qui l’a assuré du soutien indéfectible de la France et qui a appelé à l’élection « rapide » de Michel Sleimane, ainsi que la signature d’une convention entre l’AFD (Agence française de développement) et le gouvernement libanais dans le cadre de l’aide promise lors de la conférence Paris III (lire par ailleurs). Concernant l’entretien Sarkozy-Siniora, le porte-parole de l’Élysée, David Martinon, a fait valoir « l’admiration » du président français pour « le courageux combat en faveur de la survie de l’État libanais » mené par son hôte. Pour Nicolas Sarkozy, Fouad Siniora « incarne les autorités légitimes du Liban », et le locataire de l’Élysée l’a assuré « du soutien indéfectible de la France », soulignant qu’« avec l’armée libanaise, le gouvernement est le garant de l’unité, de la sécurité et de la stabilité du pays ». David Martinon a ajouté que la légitimité du cabinet Siniora est « incontestable pour la France et pour la communauté internationale », soulignant que Nicolas Sarkozy « appelle, avec tous ses partenaires de l’UE à la mise en œuvre du plan arabe de sortie de crise et à l’élection sans délai de Michel Sleimane à la présidence de la République du Liban avant le sommet arabe de Damas ». Il a en outre précisé que le soutien de Paris n’est pas seulement politique, mais aussi économique et financier. « Le président a dit qu’il est heureux de la signature d’une convention d’un prêt d’un montant de trois cent soixante-quinze millions d’euros conformément aux engagements pris lors de la conférence Paris III », a dit le porte-parole du palais présidentiel, ajoutant que Nicolas Sarkozy a demandé « la poursuite du renforcement de notre coopération bilatérale pour la reconstruction d’une armée libanaise crédible ». Enfin, concernant le tribunal international, Nicolas Sarkozy a assuré qu’il refusait « plus que jamais l’impunité ». La France, a-t-il dit, est « aux côtés du Liban pour l’aider à identifier les criminels », rappelant que Paris avait versé six millions d’euros sur trois ans pour le fonctionnement du tribunal pénal. « Sincèrement et avec détermination » De son côté, et du perron de l’Élysée, Fouad Siniora a qualifié sa visite à Paris de « grand succès », indiquant qu’elle lui « a permis de mesurer l’importance du soutien de la France au Liban et à son gouvernement légitime, ainsi que l’insistance des autorités françaises pour qu’un nouveau président libanais soit élu dans les plus brefs délais ». Au sujet de l’initiative arabe, le Premier ministre a rappelé qu’il s’agit du résultat d’un effort auquel la France « continue de participer, sincèrement et avec détermination », et qui vise à procéder rapidement à l’élection d’un nouveau chef de l’État et à la formation d’un gouvernement au sein duquel ni la majorité ne pourra imposer ses volontés ni l’opposition bloquer l’action gouvernementale. « Nous devons faire aboutir cette initiative arabe », a-t-il martelé. Fouad Siniora en a profité pour rappeler que les Libanais, « dans leur majorité », ne souhaitent ni instabilité ni guerre civile, estimant qu’une non-représentation du Liban au prochain sommet arabe censé se tenir le mois prochain à Damas « aurait des répercussions négatives ». Il a également relevé que le tribunal est « sur le point » de voir le jour. « Je suis rassuré » à ce sujet, a-t-il confessé. Auparavant, Fouad Siniora avait entamé sa journée, à 11h30 dans les salons de l’hôtel Plaza Athénée, par un entretien d’une heure avec les ambassadeurs arabes accrédités à Paris, auxquels manquaient, pour diverses raisons, les représentants de la Syrie, du Koweït, de la Libye et de l’Algérie. Ce tour d’horizon de la situation a été qualifié par certains ambassadeurs d’« intéressant, clair, utile et objectif ». Selon des sources diplomatiques bien informées, le Premier ministre a demandé aux chefs des missions diplomatiques arabes d’œuvrer auprès de leurs gouvernements respectifs pour que tout soit fait auprès des parties libanaises et régionales concernées et influentes sur la scène libanaise afin qu’un nouveau président de la République soit élu dans les plus brefs délais. Le n° 3 de l’État a rappelé qu’il était d’une « extrême importance » qu’un président libanais chrétien soit invité au sommet de Damas et qu’il s’y rende en tant que représentant d’un pays ayant sa propre spécificité et une grande importance dans la région. Il a insisté sur le fait que cette image du Liban ouvert multiconfessionnel et pacifique est le meilleur moyen d’affronter Israël. Et toujours en réponse à une question, il a déclaré qu’il n’y avait pas pour le moment une nouvelle initiative française, puisque Paris appuie l’initiative arabe, assurant que le président français ira à Beyrouth lorsque les circonstances le permettront. Pour reprendre la chronologie des visites du président Siniora, il faut signaler un entretien avec son homologue François Fillon, au cours duquel ont été développés les mêmes thèmes ou presque que ceux discutés à l’Élysée et au Quai d’Orsay : à savoir les volets économique et politique du soutien de la France au Liban ; sans oublier le déjeuner de travail auquel ont notamment assisté le ministre des Finances, Jihad Azour, et le ministre d’État français chargé des Affaires européennes pour discuter des engagements de la France dans le cadre et hors du cadre de Paris III. M. Jouyet qui, rappelons-le, était un des architectes de Paris III à laquelle il a travaillé d’arrache-pied en sa qualité de représentant à l’époque du président Jacques Chirac, a confirmé que la France respecte et continuera de respecter ses engagements et qu’elle incite constamment les pays européens et les autres participants à Paris III à réaffirmer leur soutien au Liban. Selon une source proche du Quai d’Orsay, Jean-Pierre Jouyet a estimé que le geste économique et politique représenté par la signature de la convention entre l’ARD et le gouvernement libanais apporte la preuve que la France reste déterminée à rester aux côtés du Liban en toute circonstance. Cette source a précisé qu’au cours du déjeuner de travail, M. Jouyet avait demandé au Premier ministre comment le Liban comptait régler la crise actuelle, et M. Siniora a réaffirmé que l’initiative de la Ligue arabe reste l’option la plus crédible et la plus solide.
La deuxième journée de la visite de Fouad Siniora en France, qui concentrait en fait tout son programme officiel, a été rythmée hier tout d’abord par une réunion avec les membres du corps diplomatique arabe, puis un entretien avec son homologue français François Fillon (à propos duquel très peu d’informations ont filtré), un déjeuner de travail au Quai d’Orsay avec le ministre...