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Actualités - OPINION

Les lecteurs ont voix au chapitre

Ni celle-ci ni une autre ! J’ai participé, dans toute ma vie, à une seule manifestation. C’était le 14 mars 2005. Pour l’unité de mon pays. Oh, bien sûr, nous avons chassé les Syriens, et c’est très bien. Mais pour quel résultat ? Nos politiciens nous ont trahis, dupés, volé notre journée de courage. Je ne manifesterai pas pour la division de mon pays. Bien trop écœuré pour redescendre dans la rue aujourd’hui, pour côtoyer les fous et les enragés, partisans de tel ou tel, tous autant de pastèques qui s’entrechoquent. La guerre civile ? Mais réveillez-vous tous, braves gens ! Elle a déjà recommencé : tous nos politiciens sont ouvertement « alliés » (gentil euphémisme) à une quelconque puissance étrangère pour s’en faire soutenir, exactement comme « aux beaux jours » de la guerre fraîche et joyeuse que j’ai si bien connue, n’ayant rien connu d’autre. N’y manque aujourd’hui que le doux ronron du canon, les rythmes dynamiques des armes automatiques et le staccato chaleureux des mitrailleuses pour officialiser la chose. Allegro, ma non troppo. Manifester ? Pour quoi faire ? Pour maintenant chasser des Libanais de notre pays à tous, comme nous en avons expulsé les Syriens ? Ridicule ! Ubuesque. De toute façon, on ne peut pas bannir la folie. Elle est un exil intérieur. Nous tous aujourd’hui, déplacés ou non, sommes des étrangers dans notre propre pays – « Que fais-tu avec une chandelle en plein jour, Diogène ? » – « Je cherche un homme. Mais je ne vois autour de moi qu’animaux enragés, pris d’une inextinguible soif de leur propre sang. Y a-t-il encore un homme sur cette terre ? Y a-t-il encore des citoyens dans cette nation en lambeaux ? Reste-t-il des borgnes parmi tous ces aveugles qui, à force d’œil pour œil, n’en ont plus à échanger ? » Rêver ? On ne sait plus comment ! Je ne crois plus en personne, je suis las de l’écho discordant des discours creux, dans une cathédrale déserte que tant de martyrs ont quittée, sous un ciel gris et indifférent. J’entends hurler les chacals, qui sentent approcher un nouveau festin. Et les anges pleurent au milieu des cendres. Dr Pascal RASSI Citoyen libanais, ni plus ni moins Politiciens sur orbite Je remarque que les accusations de chacune des parties se radicalisent à nouveau. Pourquoi diable Gemayel ne servirait-il pas de médiateur ? Il est l’un des mieux placés pour rapprocher les parties en présence. Que les politiciens libanais soient rivaux, on le conçoit. Mais ne pourraient-ils pas modérer leurs propos, voire s’autocensurer s’il le faut ? Cela nous épargnerait bien des agitations. C’est à croire qu’ils ne peuvent mesurer le poids de leurs desseins. Il ne s’agit pas de vouloir les faire renoncer à leurs revendications, mais une projection dans l’espace (je proposerais un nouveau satellite spatial KTFA 1 (Keep Them Far Away 1) qui pourrait les projeter en orbite) leur permettrait de prendre un certain recul (d’où la nécessité d’une distance réelle), qui, peut-être, décrasserait les recoins de leur conscience. C’est la solution du jour à la crise du Levant. Je m’en vais d’ailleurs la soumettre aux services indépendants qui, je l’espère, en comprendront l’urgence et l’entérineront au plus vite. S; H; ; Un étudiant libanais loin, très loin de chez lui... L’exemple suisse Je ne pense pas que le Liban soit prêt à avoir chaque jour des manifestations sans prévenir le seul État libanais et ses institutions, et d’agir avec une telle férocité et aller même jusqu’à bloquer la route de l’aéroport. Nous sommes tous enfants du pays. Et nous avons tous les mêmes droits. L’armée est là pour nous protéger et veiller à notre sécurité. Heureusement que les habitants de Aïn el-Remmaneh n’ont pas réagi... Il faut qu’on s accepte, même si nous sommes différents. Mais nous avons en fin de compte le même sang, le sang libanais, et surtout nous parlons la même langue. La guerre civile a montré la limite de chacun. Les musulmans ne pourront vivre seuls, pas plus que les chrétiens. Nous sommes complémentaires. Pourquoi, à l’étranger, entre Libanais de différentes religions, on ne trouve pas de difficultés à communiquer ? Je pense que le Liban (Suisse de l’Orient) doit au moins suivre l’exemple actuel de la Suisse, ce grand pays où je suis établi actuellement. Il faut qu’il y ait plusieurs régions (cantons), au Liban, avec, pour chacune, sa religion, avec différentes lois bien sûr, différentes polices, mais sous le seul drapeau libanais, et qu’il y ait une seule armée libanaise capable de contrôler tout le territoire. Toute milice sera bannie. La capitale restera Beyrouth, où tous les ministères et les trois pouvoirs s’y retrouvent. Tous les cantons doivent avoir des représentations dans tous les ministères et surtout celle des Affaires étrangères. Un jour, je combattrai pour mon idée, et je suis sûr que plusieurs Libanais me rejoindront. Actuellement, je ne suis qu’un simple citoyen qui caresse un rêve et subit les décisions des grands qui seront tout petits à leur tour, un jour. Vive le Liban et vive nos familles qui subissent quotidiennement les ingérences d’autres pays ! Je pense que tous les Libanais de l’étranger ont le devoir de ne pas laisser leur pays couler, de reprendre des forces à l’extérieur et d’y revenir un jour. Jad KARAM Comme en 1975… Comme en 1975, les premières étincelles de ce qui aurait pu être une nouvelle guerre civile ont jailli du bastion de l’église Mar Mikhaël, à Aïn el-Remmaneh et ont surpris, choqués tous les Libanais en ce dimanche 27 janvier 2008. On a rallumé le feu, brûlé des pneus, piégé des citoyens, tué des innocents… Et voilà ressurgies les anciennes lignes de démarcation par la faute d une caste politique pourrie, vendue. Seul espoir afin de ne pas voir se rééditer les péripéties de 1975 : que l’armée renvoie un gouvernement atrophié et un Parlement héros du double langage, et proclame l’état d’urgence pour stopper le cycle de la violence. « La violence est d’ailleurs très dangereuse et revêt trois formes », disait Ségolène Royal. Il y a la violence qui est l’expression d’une émotivité parce qu’on est humilié ; il y a la violence qui est l’expression d’une déstructuration de l’identité et puis il y a la violence prédatrice, celle du délinquant, sur laquelle il n’y a aucune espèce de complaisance à avoir, alors que sur les deux premières formes, la République peut agir. Or, la République, c’est vous, mon général. Vous l’incarnez aujourd’hui grâce à l’unité de la troupe sur tout le territoire. Agissez de grâce au plus vite pour sauver l’identité du Liban, afin que les Libanais n’aient plus à vivre, comme en 1975, ce terrible cauchemar. Antoine SABBAGHA
Ni celle-ci ni une autre !


J’ai participé, dans toute ma vie, à une seule manifestation. C’était le 14 mars 2005. Pour l’unité de mon pays.
Oh, bien sûr, nous avons chassé les Syriens, et c’est très bien. Mais pour quel résultat ?
Nos politiciens nous ont trahis, dupés, volé notre journée de courage. Je ne manifesterai pas pour la division de mon pays. Bien...