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Les bars à oxygène : un produit de santé ?

Les bars à oxygène, censés redonner tonus et vitalité aux citadins fatigués et stressés, ont fait leur entrée en France, après les États-Unis et le Japon, suscitant quelques interrogations sur ce « shoot légal », notamment du côté des autorités de santé. L’idée consiste à faire inhaler au consommateur de l’oxygène à 95 %, alors que le taux de ce gaz dans l’air ambiant tourne autour de 21 %, mais peut descendre sous ce seuil lors des pics de pollution. L’oxygène, provenant d’un générateur, est envoyé dans des flacons de verre où barbotent divers cocktails d’huiles essentielles diluées dans une eau colorée. Le client inhale le mélange à l’aide d’un humoir, d’une canule nasale ou encore d’un tuyau de chicha, pendant au moins dix minutes « pour que cela fasse de l’effet ». Le premier bar à oxygène a été créé en 1996 à Toronto, au Canada, par une ancienne patineuse. L’utilisation récréative de ce gaz a ensuite gagné la Californie, Las Vegas, Tokyo, mais aussi Mexico, ville très polluée. En France, il existe déjà des bars de ce type à Saint-Tropez, Strasbourg et au casino de Deauville. Ces dispositifs sont également de plus en plus utilisés lors de soirées événementielles pour créer une ambiance. L’émergence de ces bars n’a pas échappé aux autorités, qui se montrent plutôt perplexes car à partir d’une concentration de 99,5 %, l’oxygène devient clairement un médicament, réservé à l’usage médical, notamment pour les insuffisances respiratoires Interrogée par l’AFP, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) indique avoir « entamé une réflexion sur les bars à oxygène, qui n’a pas encore abouti ». « On se pose des questions. La difficulté réside dans la qualification du produit. S’agit-il ou non d’un produit de santé ? » s’interroge Marie-Laurence Gourlay, responsable du département publicité et bon usage des produits de santé de l’Afssaps. « On sait qu’à certaines concentrations (au-delà de 99,5 %) et sur de longues durées d’exposition (à partir de 6 heures), l’oxygène peut présenter des risques pour les poumons et le système nerveux central », indique-t-elle. Et de souligner par ailleurs que « les huiles essentielles ne sont pas forcément sans risque ». « Tout dépend de la nature de l’essence, de sa concentration et de la voie d’administration », explique-t-elle. L’agence entend aussi se montrer « vigilante » sur les allégations « santé » de ces bars, qui prétendent que certains cocktails diminuent les maux de tête, que d’autres permettent de lutter contre le rhume... La réponse des autorités de santé doit se faire « au cas par cas », en fonction des appareils utilisés par ces bars, estime l’Afssaps. L’Agence américaine des médicaments (FDA) se montre également réservée à l’égard de ces bars, notamment pour les personnes allergiques.
Les bars à oxygène, censés redonner tonus et vitalité aux citadins fatigués et stressés, ont fait leur entrée en France, après les États-Unis et le Japon, suscitant quelques interrogations sur ce « shoot légal », notamment du côté des autorités de santé.
L’idée consiste à faire inhaler au consommateur de l’oxygène à 95 %, alors que le taux de ce gaz dans...