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Actualités - OPINIONS

Les lecteurs ont voix au chapitre

Au secours ! Le 11 février, l’Assemblée nationale libanaise est convoquée pour la quatorzième fois, par son président, en vue d’élire un nouveau président de la République. Cette date n’est sans doute pas anodine. Elle peut même être d’inspiration divine. Car, en effet, en ce 11 février est célébrée la fête de Notre-Dame de Lourdes, dont c’est le 150e anniversaire des apparitions. Seule Maryam peut rassembler sous sa bannière, en ces temps poignants, tous les Libanais, qui savent que seul un miracle est susceptible de redonner à leur pays l’unité et la paix civile auxquelles il aspire. Pour la petite histoire, il y a tout juste 50 ans, en 1958, un homme providentiel avait épargné au pays du Cèdre une guerre civile. C’était le président Fouad Chéhab. Il avait pris soin de faire installer dans un coin du jardin de sa résidence une réplique de la grotte de Lourdes. Un miracle avait eu lieu. Il y croyait. Raymond MELKI Démocratie en déclin ? Peut-on parler encore d’un régime démocratique dans un pays qui s’enlise de nouveau dans le chaos à travers les attentats qui fauchent des vies innocentes et des manifestations qui se transforment en affrontements ? Oublions nos appartenances diverses pour sauver la patrie. Ne réveillons plus les démons d’antan. Écartons nos convictions religieuses de la scène politique tout en prenant exemple des pays évolués, où le mot confessionnalisme est banni du dictionnaire. Nos dirigeants doivent réaliser que le destin du peuple dépend de leurs prises de position. À quand la reprise du dialogue ? À quand l’élection d’un nouveau chef à la tête d’une république tiraillée de toutes parts et qui se fissure face à la non-application des normes de la Constitution ? Sauvons cette image unique qui faisait notre fierté : celle de l’entente intercommunautaire représentée à travers notre mosaïque de culture et de religion. Hilda DADOURIAN À propos du récital de Feyrouz Plusieurs Libanais ont vu dans le dernier récital de Feyrouz, la grande diva libanaise, à Damas une sorte de trahison nationale. Cette attitude, bien que parfaitement compréhensible, reste quelque part primitive et injuste. Un récital, un concert, c’est avant tout un cadeau au peuple et non pas un soutien aux dirigeants. Ce peuple-là n’est pas notre ennemi. Même les pôles les plus acharnés du 14 Mars n’ont jamais attaqué dans leurs critiques le peuple syrien et l’ont toujours considéré comme un peuple frère ; non pas pour caresser les assassins dans le sens du poil en espérant ainsi atténuer leur férocité, mais par principe, le principe qui commande de faire la guerre vaillamment, mais tout en respectant son ennemi. Tous ces attentats ignobles ne nous intimideront pas et l’on ne cessera jamais de crier tout haut que le Liban est un pays libre, autonome et souverain, mais que la rancune ne nous rende pas non plus aveugles et n’affecte pas notre jugement. Céder à une haine basique et raciste est une réaction facile, mais irrationnelle : nous déverserions notre rage sur le mauvais bouc émissaire. Lorsque, depuis presque un an, les Syriens avaient fermé leurs frontières avec nous, prétextant une quelconque raison sécuritaire, Fouad Siniora avait dit : « Les nôtres restent ouvertes ; quand vous déciderez de rouvrir les vôtres, la communication reprendra. » Et c’est exactement ce qui s’est passé par la suite... La rancœur n’a pas sa place dans un jugement correct et responsable. Nos ennemis ne sont pas les innocents civils syriens, qui verseront une larme d’émotion en écoutant la voix d’or de notre diva nationale, cette seconde Oum Kalsoum de la chanson arabe, chanter toute conséquente avec elle-même des grands titres comme Sa’ilini ya Cha’am, en affirmant une fois de plus l’universalité de sa musique et son élévation au-dessus des tourmentes politiques temporaires. Nos ennemis sont ces petits agents sournois et mesquins qui profitent du chaos actuel pour frapper dans l’ombre, mais qui finiront immanquablement, surtout avec l’adoption imminente du tribunal international, par être arrêtés, jugés pour leurs crimes et très probablement exécutés. Maroun RACHED Adorateurs d’idoles Des adorateurs d’idoles ! Voilà ce que nous sommes devenus, puisqu’il faut qu’on se le dise sincèrement. A-t-on jamais vu une personne s’attacher à un politicien au point d’en faire un symbole de tout ce qu’il y a sur terre de bon, de vrai, de juste, d’irréprochable ? Dans un pays si épris de religieux, le premier des Dix Commandements, « Je suis l’Éternel, ton Dieu, tu n’adoreras point autre que Moi », se trouve bafoué à chaque coin de rue. Des affiches de plus en plus grandes, des banderoles de plus en plus longues... À chaque manifestation, à chaque interview, à chaque discours, des masses humaines viennent rendre hommage à leur gourou, applaudissent, multiplient les baisemains, se prosternent même criant leur inébranlable loyauté, promettent d’offrir sang et âme pour les préserver. À quand la construction d’autels ?… Bon, il est vrai, certaines personnes, certaines classes le font en contrepartie d’une manne quotidienne qui leur revient de l’une de ces « grandes personnes », mais je le jure, des jeunes universitaires, des avocats, des médecins se font de plus en plus fidèles adeptes de tel ou tel politicien. À croire que l’esprit critique chez eux fonctionne dans la profession, mais pas en politique, devenue pour eux religion. Et l’intéressant dans tout cela, c’est que, comme les dieux de l’Olympe, nos hommes dieux se jalousent, envoient leurs fidèles adeptes s’entre-tuer, parce que, finalement, il ne peut y avoir qu’une seule vérité, qu’une seule vraie religion, qu’un seul Dieu, et ce Dieu, apparemment, au Liban, ce n’est pas à l’eglise ou à la mosquée qu’on le retrouve, mais sur les écrans de télévision, sur les affiches dans les rues et… auprès des drapeaux jaunes. Maher CHBEIR
Au secours !

Le 11 février, l’Assemblée nationale libanaise est convoquée pour la quatorzième fois, par son président, en vue d’élire un nouveau président de la République. Cette date n’est sans doute pas anodine. Elle peut même être d’inspiration divine. Car, en effet, en ce 11 février est célébrée la fête de Notre-Dame de Lourdes, dont c’est le 150e...