Angleterre : Capello entame son « ère de fer » contre la Suisse

L’Italien Fabio Capello a prévenu hier ses joueurs qu’il entendait les voir respecter ses « règles », à l’heure de son premier match comme sélectionneur de l’Angleterre ce soir contre la Suisse à Wembley, près de trois mois après l’humiliante élimination de l’Euro 2008. « Nous avons besoin de règles. Nous avons besoin de travailler dans l’ordre », a prévenu Capello qui ne tolérera pas les doléances de stars et les tentatives de joueurs d’influencer ses décisions, qu’a dû endurer son prédécesseur Steve McClaren. Les entraînements témoignent du changement de régime. McClaren badinait volontiers avec ses joueurs qu’il regardait avec des yeux de groupie, s’amusant à l’occasion à participer aux sessions dans les buts. Œil sévère et sourcil froncé derrière les lunettes sponsorisées qui lui valent des ennuis avec le fisc italien, Capello observe, scrute, en retrait, les mains derrière le dos, pendant que ses lieutenants hurlent des ordres brefs à des joueurs éreintés. « Il a dit qu’on devait être meilleurs en défense et meilleurs en attaque », résume Steven Gerrard, à qui le brassard de capitaine a été confié pour un match. « Moi, il m’appelle Ferdinand, il nous appelle par nos noms de famille. Peut-être est-ce comme cela qu’ils font sur le continent », s’étonne le défenseur Rio Ferdinand. Adieu virées alcoolisées « Il voudra que les joueurs se conduisent aussi bien sur le terrain qu’en dehors », prévient l’ancien Milanais Ray Wilkins, l’un des trois seuls Anglais à avoir jusqu’à présent travaillé sous la tutelle de Capello, avec Mark Hatteley et David Beckham. La période bénie des virées alcoolisées d’après-match dans des boîtes branchées de la nuit londonienne, qui faisaient le délice des tabloïds, est terminée. Toute la semaine, les joueurs ont dû arriver ensemble au réfectoire. Ils ont dû en repartir ensemble. Les coups de téléphone sont soumis à des règles strictes. « Si vous voulez être dans le groupe, respectez les règles du groupe », prévient Capello. Et si quelqu’un s’avisait de les transgresser ? « Pourquoi est-ce qu’il le voudrait ? » s’étonne un rien menaçant l’Italien, qui s’adresse en italien à la presse anglaise. « Il nous a dit que tout le monde partait de zéro, que personne n’était assuré de sa place », raconte Gerrard. David Beckham, jugé à court de compétition, a ainsi été écarté. Avec une sélection sans surprise, sans nouveau sélectionné depuis le forfait sur blessure de Gabriel Agbonlahor, l’Italien ne promet toutefois pas de miracles à une Angleterre traumatisée : « Dans le championnat, il y a 38 % d’Anglais. L’entraîneur espagnol a plus de choix. C’est quelque chose dont il faut se souvenir. »