Rechercher
Rechercher

Actualités

Persistance des violences malgré la médiation de Kofi Annan Près de 50 morts en 24 heures dans de nouveaux affrontements interethniques au Kenya

La tension restait explosive hier au Kenya où de nouveaux affrontements en majorité interethniques ont fait au moins 49 morts en 24 heures, la plupart dans l’ouest, malgré les efforts du médiateur Kofi Annan pour stopper la spirale meurtrière née de la contestation électorale. Au total, au moins 179 personnes ont été tuées depuis jeudi soir au Kenya. Au moins neuf personnes ont été tuées hier dans l’ouest du Kenya, selon la police. Quinze autres personnes ont péri dans la nuit de dimanche à lundi dans les localités de Mau Narok, Likia, Njoro et Kapsoit, situées dans la région de la Vallée du Rift, selon une source policière. À Naivasha, la quasi-totalité des commerces de la ville étaient fermés et le personnel était débordé dans l’hôpital de la ville. Des centaines de personnes – essentiellement de l’ethnie luo – fyuaient leur quartier pour se réfugier notamment autour des commissariats de police et de la prison de Naivasha. Un face-à-face tendu, sous surveillance policière, avait lieu sur la route autour du lac Naivasha entre une centaine de Kikuyus, armés de planches et de bâtons, et 200 Luos, qui ont été depuis dimanche chassés de chez eux par des Kikuyus. Cent cinquante-cinq personnes accusées de meurtres et d’incendies volontaires ont été arrêtées dimanche soir à Nakuru et Naivasha, a annoncé hier le chef de la police kényane, Mohammad Hussein Ali. « Nous avons déployé assez de policiers dans le pays pour rétablir la stabilité », a-t-il affirmé en soulignant que les accrochages « semblaient être d’ordre ethnique ». La quasi-totalité des victimes ont été enregistrées dans la Vallée du Rift où les violences postélectorales viennent s’ajouter, et largement se confondre, à d’autres plus anciennes, liées à des conflits fonciers et ethniques récurrents que le pouvoir kényan n’a jamais pu résoudre depuis l’indépendance du pays en 1963. Le Kenya, un des pays d’Afrique les plus stables jusqu’à la fin de l’année dernière, traverse une crise majeure née de la contestation par le chef de l’opposition Raila Odinga (un Luo, soutenu par plusieurs ethnies) de la réélection du président Mwai Kibaki (un Kikuyu) lors de la présidentielle du 27 décembre. En un mois, plus de 900 personnes ont été tuées et environ 250 000 personnes déplacées. Lors d’un point de presse à Addis-Abeba, le secrétaire général du Mouvement démocratique orange (ODM, parti d’Odinga), Anyang Nyongo, a appelé les dirigeants de l’Union africaine à exclure M. Kibaki de leur sommet qui s’ouvre jeudi en Éthiopie. À Nairobi, le président de l’ODM, Henry Kosgei, a lui une nouvelle fois accusé le gouvernement kényan d’inciter à des actes de génocide, en laissant, selon lui, des civils à la merci de milices armées. De son côté, le ministre kényan des Affaires étrangères, Moses Wetangula, en visite à Addis-Abeba, a dénoncé hier « des cas sérieux de nettoyage ethnique » dans son pays, mais a réfuté le terme de génocide. Face à la persistance des violences malgré les efforts de médiation de l’ancien secrétaire général de l’ONU Kofi Annan, depuis le 22 janvier au Kenya, l’Union européenne a menacé de réduire son aide à ce pays si les parties ne trouvent pas « une solution politique durable et consensuelle » à la crise. 383 millions d’euros doivent être alloués par l’UE à ce pays pour la période 2008-2013. M. Annan, qui agit sous l’égide de l’UA, a réussi à organiser jeudi dernier une première rencontre entre MM. Kibaki et Odinga, qu’il avait qualifiée de « premier pas » dans la résolution de la crise, mais sans parvenir jusqu’à présent à obtenir un arrêt des affrontements.
La tension restait explosive hier au Kenya où de nouveaux affrontements en majorité interethniques ont fait au moins 49 morts en 24 heures, la plupart dans l’ouest, malgré les efforts du médiateur Kofi Annan pour stopper la spirale meurtrière née de la contestation électorale. Au total, au moins 179 personnes ont été tuées depuis jeudi soir au Kenya.
Au moins neuf...